Détermination d'un côté, conciliation de l'autre

Pendant que l'Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent pose sa première affiche interdisant l'accès aux terres agricoles aux motoneigistes, l'UPA de la Côte-du-Sud reporte à plus tard cette alternative.

Une première affiche interdisant l'accès aux terres agricoles aux motoneigistes a été installée à Saint-Valérien lundi par le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent, Gilles Guimond. Au total, 200 affiches seront posées.

Les producteurs du Bas-Saint-Laurent veulent ainsi protester contre la décision de Québec de changer le programme d'assurance stabilisation des revenus agricoles pour en retirer les 25 % des fermes les moins performantes. Les agriculteurs de la région considèrent que ces changements les toucheront injustement.

Selon Gilles Guimond, qui a rencontré le premier ministre Jean Charest, le gouvernement ne semble manifester aucune ouverture. « Pas vraiment. Il était à l'écoute. Je ne peux pas dire qu'il n'était pas à l'écoute, mais, sauf que non, aucune ouverture actuellement. La seule chose qu'il ait dite, c'est qu'il aurait un entretien avec M. Lessard [le ministre de l'Agriculture]. Il n'a même pas dit qu'il allait nous revenir », mentionne-t-il.

L'UPA mise beaucoup sur la rencontre qu'elle aura cette semaine avec la vice-première ministre, Nathalie Normandeau.

Des appuis

Les producteurs agricoles ont l'appui des hôteliers de Rimouski.

Quant aux motoneigistes, ils se disent contre la fermeture des sentiers, mais ils respecteront le mouvement des producteurs. « On est sensibles à leurs problèmes. C'est sûr qu'on va les respecter, parce que c'est grâce à eux qu'on a des sentiers de motoneige », affirme le porte-parole régional de la Fédération des clubs de motoneige du Québec, Paul-Émile Sirois.

Chaque hiver, les retombées économiques de la motoneige représentent 20 millions de dollars au Bas-Saint-Laurent.

Attendre à la dernière minute

De son côté, l'UPA de la Côte-du-Sud reporte à plus tard le mot d'ordre visant à empêcher les motoneigistes de circuler sur les terres agricoles cet hiver. À la suite de discussions avec les clubs de motoneigistes, l'UPA leur permet de baliser les sentiers en vue de la prochaine saison. La fermeture des sentiers aura lieu en dernier recours, si le gouvernement refuse de revenir sur sa décision de changer le programme d'assurance stabilisation.

Le président de l'UPA de la Côte-du-Sud, Charles Proulx, qui exploite une ferme de taille moyenne, évalue que les changements à l'assurance stabilisation lui feraient perdre des revenus de 60 0000 $ par année.

« On calcule une moyenne de rendement. Mettons pour les producteurs de céréales, on fait une moyenne. Et on sait que dans nos régions à nous, nos moyennes sont un petit peu inférieures à ce que l'on connaît ailleurs, à cause du climat, à cause des sols et tout ça », indique M. Proulx.