Affiché à 468 lb, vous comprendrez qu’il s’agit d’une motoneige de poids plume. Cette machine aux allures racées vous fera assurément ressentir comme le loup alpha des sentiers. Construite sur le châssis AXYS renforci, Polaris a greffé à la Indy XCR les éléments nécessaires afin de rendre son bolide de tête comme la meilleure de sa catégorie.
La clientèle ciblée par Polaris est évidemment celle qui recherche la crème de la crème en matière de performance. Habituellement, cet aspect ternit le confort en dépit de ses attributs sportifs. Toutefois, la XCR est étonnamment confortable pour les longues randonnées de 500-600 km. La position de conduite élevée jumelée à un siège large et confortable confirme le tout. Le pilote est centralisé au cœur du bolide afin de minimiser les efforts de conduite. Pour ceux qui désirent exploiter la machine au maximum, la souplesse du carénage permet aux pilotes plus aguerris de se déplacer avec aisance et il est facile d’y retrouver ses repères.
Étant assez dur sur les freins, j’avais constaté qu’il y avait perte de puissance sur les modèles antérieurs aussitôt que le système montait en température. Cela est dû principalement au fait que le système de freinage est situé dans un endroit où il y a peu d’air et les forces exercées par le frottement créer ce que l’on appelle dans le jargon le bouchon de vapeur. Donc à chaud, ce phénomène diminue grandement l’efficacité du freinage. L’huile, étant sujette à absorber peu à peu de l’humidité, diminue son point d’ébullition. Par conséquent, les molécules d’eau pouvant se transformer en état gazeux deviennent plus compressibles versus le liquide (huile) à chaud. Il est donc possible d’y avoir perte de puissance. Une huile synthétique est fortement recommandée dans cette situation, mais ne résout pas tout.
Cela dit, j’étais secrètement heureux de constater qu’en plus de « l’upgrade » du système de freinage type RACE offert sur le XRC, que Polaris avait pensé introduire un évent (prise d’air) dans leurs modifications. Cette entrée d’air à l’avant de la cabine aide au refroidissement constant et me semble être la combinaison idéale pour régler cette problématique. Il ne serait pas étonnant de voir ce principe apparaitre sur certains modèles de la flotte dans un avenir rapproché, car ces rajouts fonctionnent.
Les patins PRO STEER d’origine demeurent un excellent choix, leurs largeurs assurent une bonne flottaison même en sentier plus enneigé et le profil de la quille donne le sentiment d’une précision inégalé sans louvoiement. Dans mon livre personnel, l’agencement de ces skis joint aux jambes de suspension avant est et demeure la référence. Il est facile d’esquiver les obstacles grâce à l’ensemble des composantes qui permet le transfert de poids rapide.
La machine XCR vient d’origine avec un pare-brise ultra bas. Je suggère de remplacer cet élément par un de mi-hauteur et pour les plus frileux, rajouter le déflecteur de vent #2878723 de Polaris (69,99 $ CAD). Bien que Polaris se vante d’avoir étudié l’aérodynamisme et la protection du pilote face aux vents. Le carénage du châssis AXYS en fait un bolide assez froid à conduire. Le rajout de ces pièces est simple et change toute la donne par température glaciale.
Les embrayages sont fiables et demandent peu d’entretien. La P-85 TEAM est de renommé et fait un travail irréprochable. Les poulies demeurent propres et non poussiéreuses ce qui a une répercussion directe sur les composantes internes des embrayages. À basse ou haute vitesse, les reprises d’accélération sont sans failles. Les pilotes les plus expérimentés seront d’ailleurs surpris à quel point le bolide s’en sort bien en sortie de virage.
Les très efficaces phares avant D.E.L. sont, sans contredit, « the best in the BIZ » ! Il ne vous suffira que de prendre le temps de bien les ajuster et vous apprécierez !
Habituellement, ce type de bolide à saveur X est justifié par ses suspensions top qualité. Les suspensions Velocity 2.0 qui accompagnent la XCR sont souples et bien calibrées. Bien ajustées, celles-ci travaillent sur la totalité de leurs courses. Bien que je sois léger en poids (145 LBS), je n’ai pas ressenti d’effets de kickback sournois ou encore d’effets de chimie d’arrière-train où la machine est susceptible d’osciller de gauche à droite. Le transfert de poids tant aux accélérations qu’aux freinages se fait de façon linéaire et perceptible grâce à la suspension arrière PRO CC qui permet aussi au traineau d’amortir les obstacles moins directs qu’une suspension non couplée. Le seul défaut trouvé aux suspensions est que l’accès aux boutons d’ajustement de l’amortisseur central est difficile d’accès et pratiquement inatteignable une fois enrobé de glace.
Mon bolide d’essai était équipé du réputé et puissant moteur 800 Cleanfire. Il s’agit d’un 800 et non d’un 600. Par conséquent, à bon régime, la consommation d’essence est comparable aux gros moteurs 4 temps de toutes autres marques confondues (15 à 20 L/100 km). À chaud, l’émanation d’huile consommée est à peine perceptible en odeur. Selon mes calculs, avec les 3,7 litres du réservoir d’huile, il est possible de parcourir 600 à 700 km.
Depuis sa sortie, la XCR PRO CC s’est fait acclamer par les plus grands journalistes de ce milieu. Polaris Industries a promis de livrer une machine pointue en performance et ils ont tenu promesse à leurs dires. L’ensemble des consommateurs pourrait très bien s’approprier de la Indy XC. Cependant, si vous recherchez la crème sur le Sunday donnant l’impression de séparer les hommes des enfants, la XCR est toute désignée pour vous propulser à l’avant du peloton. Une version 137 po est assurément prévisible pour 2021 et je vois difficilement comment ce bolide pourra se faire détrôner.
Merci à Polaris et RPM Rive-Sud.