La saison de motoneige tourne au ralenti sur les sentiers en raison, notamment, du temps doux. Mais certains propriétaires de pourvoirie et d’entreprise de plein air montrent aussi du doigt le blocus des agriculteurs levé à la mi-décembre.
Pour Guy Giguère, propriétaire de la Pourvoirie du Lac-Beauport, il ne fait aucun doute qu’en ayant bloqué l’accès à leurs terres et en retardant ainsi l’ouverture des sentiers, les producteurs agricoles ont affecté son chiffre d’affaires. Il parle même d’un ralentissement de l’ordre de 15 à 20 %.
«Ça nous fait perdre beaucoup de touristes. C’est pas le fun, on travaille fort toute l’année pour les activités d’hiver et on se fait jouer des petits tours comme ça», lance-t-il.
L’homme d’affaires juge la situation d’autant plus désolante que la saison de motoneige fait vivre d’autres activités prisées des Européens en visite dans la province, que ce soit la pêche blanche, les promenades en traîneau à chiens ou les randonnées en raquettes.
M. Giguère critique également le manque d’offensive publicitaire de l’Office du tourisme pour signaler aux touristes l’ouverture retardée des sentiers. «Il y a beaucoup de gens qui nous appellent pour savoir si les sentiers sont ouverts.»
Il estime d’ailleurs que les Français auront peut-être décidé d’«aller dans d’autres pays plus près d’eux comme la Norvège» pour s’adonner à ces activités nordiques.
Sans compter le temps trop clément des derniers jours. «J’ai hâte qu’il commence à neiger. On aime mieux annuler les activités que de travailler une semaine pour boucher les trous sur les sentiers», laisse tomber M. Giguère.
Rattrapage en vue
Dans la région de Charlevoix, le directeur général de la Pourvoirie du lac Moreau, Noël Tremblay, estime lui aussi que le conflit entre les agriculteurs et le gouvernement a causé des pertes à son site exclusivement dédié à la motoneige. M. Tremblay a dû refuser plusieurs touristes avant les Fêtes, les sentiers de sa pourvoirie n’ayant été ouverts que le 29 décembre par le club de motoneige du coin. «Mais on pense que les gens vont se rattraper en janvier et février», dit-il.
Le responsable des régions de Québec et de Charlevoix pour la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, Jean-Luc Sylvain, assure de son côté que la saison est loin d’être à l’eau.
«On n’est pas en retard. C’est souvent après les Fêtes qu’il fait plus froid, mais c’est sûr que si on est capables de partir un mois avant, on le fait. On a déjà vu ça des 1er janvier où il mouillait, mais ça date de longtemps», affirme-t-il, avant de se rappeler que la saison avait également débuté plus tard l’an dernier.