Enfin, notre modèle Freeride 2015 est arrivé dans son enclos, prêt à être ausculté dans le cadre de notre analyse pré-randonnée. Dès que j'ai eu stationné l'étalon dans son garage, ma première réaction fut instantanée : quelle motoneige impressionnante ! Oui c'est une motoneige qui se positionne dans le segment « Montagne extrême », mais disons que dans les faits la dénomination « extrême » s'applique probablement plus à ses performances à l'extérieur. En effet, son apparence bénéficie des lignes soignées du châssis REV-XM, mais avec l'additif « RS » ajoutant quelques particularités qui trahissent son côté robuste. Offerte seulement lors de la prévente du printemps, la version avec chenille de 146 pouces m'apparaissait la plus pertinente pour les motoneigistes de l'arrière-pays québécois.
Notre Ski-Doo Freeride 800R E-TEC 146 dans le garage de notre pilote d'essai.
Encore une fois, les gens de BRP ont trouvé le moyen de concevoir une motoneige en tenant compte d'un ensemble de composantes qui la rend si exceptionnelle dans sa catégorie. Ça commence par un look audacieux proposant le vert mante et le magenta comme couleurs offertes au marché en mars dernier. Dans les faits, le manufacturier a cependant dû ajuster son audace en proposant également une version vert mante et noir, remplaçant le magenta par le noir pour les plus conservateurs de ses clients. Qu'à cela ne tienne, nous avons la version originale mettant en valeur le magenta sur les rails de suspension, les supports de skis, ainsi que des rappels sur la carrosserie et le siège. En personne, le Freeride est vraiment flamboyant, surtout quand on l'observe de plus près. Naturellement, vous pourrez voir les spécifications de cette motoneige en accédant à sa fiche technique complète en cliquant ici. Pour ma part, je vais tenter de mettre en lumière les éléments spécifiques qui ont particulièrement attiré mon attention en examinant le Freeride de plus près.
Les deux couleurs qui étaient disponibles pour le Freeride 2015.
Spécificité du Freeride
Dans les faits, le Freeride est à la catégorie des Summit ce qu'est le X-RS dans la catégorie des MXZ et des Renegade. C'est une motoneige de montagne, mais avec des capacités et une robustesse « extrêmes » qui se traduisent par plusieurs composantes spécifiques. Dès le départ, le Freeride est offert uniquement avec le moteur Rotax 800R E-TEC, développant plus de 160 chevaux, ce qui met la table pour la suite des événements. Offerte depuis déjà plusieurs années, la technologie E-TEC a fait ses preuves dans plusieurs catégories de motoneiges Ski-Doo et est clairement la cylindrée de choix pour ce type de véhicule. Montée sur la suspension tMotion à inclinaison latérale de 4 degrés à l'arrière, la chenille PowderMax 2 FlexEdge dispose d'un profil de 2,5 pouces, ce qui est impressionnant pour une chenille de 146 pouces. Comme les modèles X-RS, le véhicule est équipé de bras de suspension inférieurs RAS à l'avant en chromoly qui sont plus légers. Il en va de même pour les amortisseurs situés à l'avant et à l'arrière. Les KYB Pro 40 de type « piggy-back » qui équipent le Freeride sont ajustables par un simple bouton qui est facilement accessible, même ceux qui sont à travers la suspension arrière.
Moteur Rotax 800R E-TEC équipant notre motoneige Ski-Doo Freeride 800R E TEC 146 2015.
Naturellement, toute cette puissance et cette traction doivent être en mesure d'être bien contrôlées. C'est donc pour cette raison que le Freeride est équipé de freins de course Brembo, de skis Pilot DS 2, ainsi qu'un écartement des skis variables de 38,4 à 40,1 pouces. Ce dernier point combiné au système de déconnexion rapide de la barre stabilisatrice me paraît très pertinent afin de modifier le comportement du véhicule en sentiers et en dehors des sentiers. Bien entendu, quelques renforts ont été installés à certains endroits stratégiques dont le tunnel et les rails de suspension, confirmant la capacité renforcée de la monture.
Le système de déconnexion rapide de la barre de torsion de la suspension avant est une innovation qui risque fort d'être utile cet hiver.
Équipements de série
D'autres équipements de série ont attiré mon attention comme le nouveau système de clé RF D.E.S.S. qui semble éliminer le problème récurrent des années passées de la clé mal insérée (bip-bip-bip…). On comprend que c'est un véhicule où l'on passe beaucoup de temps debout à bouger d'un marchepied à l'autre. C'est pourquoi j'aime le siège léger de type REV-XM qui est court et qui devrait permettre de faire une multitude de manœuvres rapides lors des sorties dans la poudreuse. Dans ce contexte, le cadran multifonction numérique et analogique bénéficie également d'un angle adapté à la position de conduite dominante de ce véhicule. Lors de ces mêmes manœuvres, les marchepieds élargis avec perforation devraient éliminer l'accumulation de neige et aider à rester stable sur le véhicule, surtout avec les crampons situés sur les rebords. Afin de répondre à la réalité de conduite de la motoneige, le guidon propose un angle d'attaque spécifique équipé d'une poignée de maintien qui devrait être utile dans des situations de pente raide où l'on doit ramener le véhicule. En plus du rangement de 4 litres au dessus des cadrans, un autre rangement plus petit est disponible à l'arrière du siège. J'apprécie particulièrement la qualité de conception des contrôles électriques au guidon et à la base de celui-ci. Contrairement aux véhicules de même catégorie des autres manufacturiers qui disposent de contrôles plus « rustiques », chaque bouton de contrôle a été pensé en termes de forme, de position et de dimension, afin d'être facile à utiliser en mouvement.
Chaque bouton de contrôle électrique est pensé en termes de forme, de dimension et de position afin de permettre une utilisation facile en mouvement.
Équipements optionnels
Cette saison, nous avons profité de l'opportunité offerte par BRP afin d'équiper le Freeride de quelques équipements optionnels qui nous paraissaient pertinents pour ce véhicule. Notre motoneige d'essai bénéficie d'un démarreur électrique, ce qui n'est plus une option dans la tête de plusieurs motoneigistes en 2014. Le manufacturier a choisi d'offrir l'un OU l'autre afin de minimiser le poids du véhicule. N'ayant pas de démarreur manuel, prenez quelques minutes au chaud pour pratiquer le démarrage manuel sur la poulie motrice, dans le cas où vous seriez victime d'une panne de démarreur en pleine forêt. Prêt à recevoir le système LinQ, j'ai installé moi-même les ancrages pour le bidon d'essence et le sac de transport sur le véhicule. Le tunnel du Freeride ayant déjà les trous pré-percés pour le système LinQ, l'installation ne m'a pris que 15 minutes pour ces deux options. Notre étalon a également eu droit à l'ajout d'une plaque protectrice intégrale afin de protéger le dessous du véhicule ainsi que la suspension lors des sorties hors sentier. J'ai l'impression que ce modèle de plaque plus large, pourrait favoriser la flottabilité du véhicule… à confirmer ! Évidemment, j'ai demandé à notre partenaire Ski-Doo d'équiper notre motoneige d'un pare-brise moyen afin de faire face au grand froid du nord du fleuve, le Freeride arrivant de série avec un pare-brise très bas.
Les gens de chez Ski-Doo ont pensé à plusieurs petits détails afin de créer une motoneige de prestige.
Autre élément qui était très important à mes yeux était l'installation du nouveau bloc d'élévation ajustable pour le guidon. Mesurant 6 pieds, mon confort en position assise autant que debout est l'un des principaux problèmes que je rencontre sur plusieurs modèles hybrides et de montagne. À première vue, le système de BRP semble très facile et rapide à utiliser. Je vais tout de même porter une attention à la rigidité à long terme du système, après quelques milliers de kilomètres de vibration. Nous avons également équipé notre motoneige du système de phares auxiliaires DEL pour les sorties qui se feront après le coucher du soleil. Après avoir entendu parler des capacités impressionnantes du DEL, je voulais constater par moi-même l'effet sur une motoneige. Finalement, nous ne pouvons disposer d'une chenille à profil de 2,5 pouces sans un ensemble de grattoirs à neige (ice scratchers). Ce nouveau modèle qui se fixe à l'arrière du véhicule sur la tige de suspension du haut, permet l'utilisation en marche arrière en éliminant le risque de bris.
Bien que les nouvelles lumières DEL soient discrètes et bien intégrées au capot, leur efficacité la nuit devrait être utile cette saison.
À quoi s'attendre ?
Contrairement à mes nombreux essais des dernières années, mes attentes cette saison ne seront pas seulement sur l'axe des randonnées en sentiers. Dans les faits, on comprend rapidement suite à notre analyse que ce n'est pas l'objectif premier de ce véhicule. Par contre et comme pour toutes les motoneiges de montagne, une grande partie du kilométrage parcouru se fait en sentiers, pour atteindre nos terrains de jeux de prédilection. Il est donc important que la motoneige soit minimalement maniable en sentiers. Nous profiterons donc du début de saison, où nous devrons redoubler de prudence dans la forêt, pour évaluer les capacités du Freeride dans les sentiers surfacés ainsi que sur certains terrains accidentés. Dans un deuxième temps, et dès que le niveau d'enneigement le permettra, je pourrai sortir des sentiers entretenus et mettre à l'épreuve notre monture dans des conditions de poudreuse plus extrêmes. Espérons seulement que Dame Nature nous offrira des conditions hivernales qui mettront en valeur les caractéristiques du Freeride. Il est donc temps de finaliser nos préparatifs pour être fin prêts à mettre à l'épreuve le nouveau Ski-Doo Freeride 800R E-TEC 146 2015.