Mine de rien, la motoneige de montagne par excellence chez Ski-Doo a déjà dépassé le cap des 30 ans d’existence. Le Summit est arrivé chez les concessionnaires pendant l’année modèle 1994 et sa progression n’a jamais cessé depuis. BRP (Bombardier à l’époque) avait, à mes yeux, créé une toute nouvelle catégorie de motoneige. Par conséquent, j’ai décidé de lui faire hommage en vous partageant son histoire.
Elle a une place de choix au musée J. Armand Bombardier
La millionième motoneige Ski-Doo a été fabriquée il y a plus de 50 ans déjà. Cet honneur revient au TNT Everest 440 1974. C’est 20 ans plus tard, le 14 septembre 1993, que la deux millionième motoneige, le Summit 1994, sort de l’usine. Il y a eu des communiqués de presse et des photos de produits avec des dirigeants de l’entreprise. Beaucoup de bruit pour cette étape majeure jamais réalisée par aucune autre entreprise de ce secteur. Aujourd’hui, cette motoneige emblématique occupe une place privilégiée au Musée de l’ingéniosité J. Armand Bombardier.
Un petit retour en arrière
En 1993, l’industrie a commencé à s’intéresser au rapport poids/puissance de leurs véhicules. Le défi pour les équipes d’ingénieurs était de se concentrer sur la puissance et les performances ou de se pencher sur la réduction du poids. Les concepteurs chez Ski-Doo ont misé sur le second pour concevoir leur première vraie motoneige de montagne.
Après la grande poussée de 1 993 pour la puissance et la performance, il a commencé à y avoir un changement subtil dans l’industrie de la motoneige. À un certain moment, le marché de l’Ouest, l’élévation et la conduite sur terrain accidenté commençait à s’imposer. Ski-Doo s’en est rendu compte et a entrepris de développer une motoneige pour la montagne.
Un moteur Rotax 583
La première motoneige Summit était propulsée par le moteur Rotax 583 Rave. Il avait fait son apparition en 1989 sur le Mach 1. Sa puissance de 108 ch était très raisonnable à l’époque pour une machine comme le Summit.
Ski-Doo a donc introduit la compensation en haute altitude pour le carburateur. Ils ont breveté un système unique de compensation en haute altitude (HAC). Ce système a mis fin au besoin de calibration constante dans l’environnement montagneux pour Rotax. Nous savons bien qu’à partir de 3 000 pi d’altitude, chaque tranche de 1 000 pi supplémentaires prive le moteur de 3 % de sa puissance.
Monté sur la boîte à air, il ne nécessitait aucune alimentation externe. Celui-ci était donc immunisé contre les problèmes électriques et informatiques. Il ne pesait presque rien et coûtait aussi très peu. Le système HAC détectait la pression atmosphérique à l’aide d’un baromètre fixé à un diaphragme relié à une aiguille à double cône. Il ajustait ensuite automatiquement la pression du bol du flotteur du carburateur à mesure que l’altitude et la température modifiaient la densité de l’air ambiant.
Un châssis léger et des skis révolutionnaires
Le Summit 583 1994 était une motoneige d’un vert surprenant pour ce manufacturier. Celui-ci présentait d’ailleurs de nombreuses premières pour Ski-Doo. Construit spécifiquement pour la montagne, le Summit fut la première motoneige équipée de skis en composites de série. Ces skis en plastique avec des ponts en métal réduisaient le poids du véhicule. Ils augmentaient aussi la flottaison et offraient de meilleures performances sur neige collante par rapport aux skis en acier étroits.
Le Summit 1994 était monté sur le nouveau châssis F 2000 plus léger. Celui-ci avait vu le jour en 1993 sur le Mach Z et le MX Z. Il utilise un cadre entièrement en aluminium, ce qui réduit le poids davantage.
Pour dire vrai, Bombardier a innové avec le Summit. Une suspension de ski DSA, similaire à celle de l’INDY, a remplacé la PRS surdimensionnée et sous-performante des XTC. Le Summit 1994 affichait un écartement de 36 po, soit 4 po de moins que les autres modèles équipés du châssis F. Cette différence permettait une meilleure conduite en neige profonde. À l’arrière, Ski-Doo avait installé la suspension à ressorts hélicoïdaux extérieurs réglables C-7 à cinq positions sur amortisseurs à gaz haute pression. Il va sans dire que cette suspension basse ne permettait pas les mêmes transferts de poids que les motoneiges modernes.
Nous étions loin des chenilles d’aujourd’hui!
Le Summit 1994 était équipé d’une chenille Camoplast de 15 x 136 po avec des crampons de 0,912 po de hauteur. Les motoneiges Ski-Doo modernes viennent avec des chenilles pouvant atteindre 174 po de longueur avec des crampons de 3 po. J’ai peine à croire que le Summit 1994 pouvait se débrouiller aisément à l’époque avec ce genre de chenille. Néanmoins, je reste conscient que nous étions au début de l’ère des motoneiges de montagne.
Minimaliste et léger, le Summit 1994 révolutionnaire!
Le Summit 1994 avait une présentation très simple. Il n’avait pas de marche arrière et elle ne comportait pas de démarreur électrique. Son démarrage demandait donc un bon effort physique avec le démarreur à rappel, en ayant utilisé préalablement l’amorceur (primer). Il y avait néanmoins un petit coffre de rangement au bout du siège. Ce design minimaliste permettait au Summit d’afficher un poids de seulement 483 lb.
Un parebrise haut!
Si vous regardez bien, le Ski-Doo Summit 1994 était équipé d’un parebrise haut. Celui-ci protégeait le pilote de la neige poudreuse. Vous en conviendrez, les temps ont bien changé depuis et les parebrises sont inexistants sur nos motoneiges de montagne modernes.
Le Summit 1994 a ouvert la voie
Avec du recul, le Ski-Doo Summit 1994 n’était certainement pas une motoneige parfaite. Néanmoins, à l’époque, il a changé la perception de l’industrie sur le segment de montagne où les manufacturiers devaient concentrer leurs efforts futurs. Il a manifestement contribué au développement d’un segment de marché qui est maintenant très populaire auprès des amateurs de sensations fortes.
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