L’Association des hôteliers du Saguenay-Lac-Saint-Jean entend lancer un boycott des produits du terroir régional, au moment jugé opportun.
Dans le cadre d’une assemblée qui se déroulait hier soir au Complexe Jacques-Gagnon d’Alma, neuf des dix représentants présents ont adopté la résolution, en guise de réplique aux moyens de pression mis de l’avant par les membres de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA).
Présidente du regroupement, Kim Boulianne explique que les mesures employées par l’UPA pour négocier avec le gouvernement sont tout à fait inacceptables puisque celles-ci paralysent toutes les industries qui capitalisent sur la présence des motoneigistes dans la région. Selon elle, l’heure n’est plus à tendre l’autre joue, mais plutôt à exprimer un mécontentement qui ne cesse de s’amplifier au sein de la population.
«Nous adoptons cette résolution, et nous espérons ne pas être seuls à bouger. Un moment donné, il faut se lever. Nous aimerions que les motoneigistes et les restaurateurs s’affirment eux aussi», confie la présidente de l’Association des hôteliers du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
De toutes les régions du Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean est celle qui souffre le plus de la fermeture des sentiers de motoneige. Selon les statistiques évoquées par Kim Boulianne, c’est dans cette région qu’on remarque le taux le plus élevé (24% au Québec) d’excursions de plus d’une nuitée. Dans la même veine, elle souligne que 31% des personnes qui reviennent plus de trois fois au même endroit pour un séjour à motoneige le font au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Même si le litige entre l’UPA et Québec prenait fin ce matin, des conséquences irréparables sont déjà remarquées dans l’industrie du tourisme hivernal.
«Présentement, nous constatons un taux d’annulation de 60% en ce qui concerne le circuit européen. Le territoire est morcelé. On ne peut plus vendre la région à l’échelle internationale. C’est le temps qu’on agisse», soutient la porte-parole des hôteliers.
La clientèle européenne, bien que n’étant pas la plus importante de toutes, est sans contredit celle qui demande le plus d’effort à apprivoiser. Selon Kim Boulianne, il faudra des années pour rétablir la réputation de l’industrie de la motoneige au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
«Nous faisons les frais d’un conflit qui ne nous regarde pas. Un moment donné, il faut réagir. On ne peut pas rester là à ne rien faire alors qu’on perd des revenus nécessaires à notre survie. Et plus ça tarde, plus nous subissons. Ça suffit!», répète la présidente