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BRP mise sur les motos à trois roues pour redémarrer

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Le leader mondial de la motoneige et de la moto-marine, BRP, mise sur le marché des motos à trois roues et des véhicules tout terrain de nouvelle génération pour regagner le terrain perdu pendant la récession, explique son PDG dans un entretien à l’AFP.

«La motoneige et la moto-marine, ce sont des industries qui grandissent moins (…) et où on tient environ 50% des parts de marché», d’où l’intérêt de se lancer dans d’autres secteurs pour croître, soutient José Boisjoli, patron de Bombardier produits récréatifs (BRP).

Le canadien Bombardier était spécialisé dans la motoneige avant de devenir le premier constructeur ferroviaire et troisième avionneur au monde.

Le groupe s’est départi en 2003 de sa filiale récréative – BRP – détenue par l’américain Bain Capital (50%), la Caisse de dépôt et placement du Québec (15%) et la famille Beaudoin (35%), qui préside toujours la destinée de Bombardier. BRP n’est plus coté en Bourse.

Le chiffre d’affaires du groupe avoisinait 2,8 milliards avant la récession mondiale en 2008. «Avec la crise économique, notre chiffre d’affaires a reculé de 40% en six mois. Si les choses continuent à s’améliorer, je pense que d’ici les 12 à 18 prochains mois, nos revenus vont flirter avec les 3 milliards», dit M. Boisjoli.

«On est un peu comme l’industrie automobile, on a des véhicules qui se vendent partout à travers le monde. C’était la première fois en 30 ans que tous les produits étaient à la baisse en même temps dans tous les pays du monde», relate-il.

BRP a licencié, diminué la production, coupé dans ses dépenses, mais continué à investir dans la recherche et développement. Et le groupe a repris la piste en mode croissance.

Pour accroître ses revenus, le groupe organise une «opération séduction» la semaine prochaine à Montréal, invitant le public et ses concessionnaires d’Europe, des États-Unis, du Brésil et d’Australie à tester ses nouveaux produits dans un secteur concurrentiel, avec les japonais Honda, Yamaha, Kawasaki et Suzuki, l’allemand BMW et l’américain Harley-Davidson.

«Les axes de croissance, pour nous, ce sont les "véhicules côte-à-côte" et le "roadster"», souligne M. Boisjoli.

Le «côte-à-côte» – de l’anglais side-by-side – est un véhicule tout terrain de nouvelle génération qui ressemble à un buggy de luxe, alors que le «roadster» est une sorte de moto au design en Y, avec deux roues à l’avant et une à l’arrière.

«Le roadster, dans la configuration actuelle, on est conscient que ce n’est pas le meilleur véhicule pour se rendre au travail à Paris», reconnait M. Boisjoli. «Mais si tu sors de Paris, et que tu vas en banlieue, ça peut être un véhicule utilitaire de tous les jours».

«Je suis convaincu que dans cinq à dix ans, on va produire autant de roadster que l’on va produire de motoneiges», dit-il, précisant que le groupe fabrique plus de 50 000 motoneiges par année.

Les États-Unis sont le premier marché du «côte-à-côte». «Actuellement, on ne fournit pas à la demande», soutient M. Boisjoli, confiant dans le fait que ces engins trouveront leurs clients en Europe, et notamment en France.

Le principal actionnaire de BRP, Bain Capital, a vendu fin juin ses parts dans la chaîne de magasins à bas prix Dollarama, ce qui a lancé des rumeurs d’une vente de ses parts dans BRP.

«Bain garde en moyenne (ses investissements) pendant sept ans. Ca va faire huit ans en décembre qu’ils ont investi chez nous», note M. Boisjoli. «Je pense qu’un jour Bain va sortir de BRP par une IPO (introduction en Bourse) mais il n’y a pas de date. (…) Les actionnaires ne sont pas pressés.»
 

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