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ToggleLes dirigeants de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec sont sortis rassurés de leur présentation à la Commission parlementaire, concernant le projet de loi 147 qui permettrait de prolonger jusqu’en 2020 le moratoire sur l’immunité des clubs de motoneigistes contre les poursuites.
Avec leur président Mario Gagnon en tête, les représentants de la Fédération se sont présentés mardi devant les membres de la commission parlementaire présidée par la ministre déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay.
« Nous avons senti qu’à l’unanimité tous les députés présents, quel que soit leur parti, étaient parfaitement conscients de l’importance de la pratique de la motoneige dans l’économie du Québec, a soutenu le président. La motoneige est reconnue comme un produit d’appel hivernal dans les plans de commercialisation du ministère du Tourisme. Il faut donc travailler tous ensemble à créer pour l’avenir un réseau de sentiers permanents, qui répondra aux besoins année après année, au lieu d’être souvent en danger parce que des gens menacent de ne plus donner de droits de passage. Avec le maintien du moratoire, nous serons en mesure de livrer, pour le 1er janvier 2020, le schéma des sentiers permanents. Nous avons besoin de ce délai pour réaliser les travaux nécessaires. »
Le président a cité en exemple le règlement qui est intervenu dans le dossier des droits de passage pour les chemins multifonctionnels en territoires publics.
« Voilà la preuve qu’en travaillant en équipe avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs nous avons pu trouver une solution qui permettra aux clubs de poursuivre leurs activités. »
Beaucoup de changements
Les principaux reproches qui sont faits aux motoneiges, c’est qu’elles sont bruyantes et polluantes. Encore aujourd’hui, certains groupements se servent de ces arguments qui sont devenus désuets en raison de l’évolution des modèles produits.
Selon le spécialiste de la FCMQ, Michel Garneau, d’ici 2020 90 % des motoneiges qui circuleront sur les sentiers seront équipées de moteurs à quatre temps ou de moteurs à injection directe. Depuis 2004, les fabricants ont dû procéder à d’importants changements en regard du bruit et de la pollution afin de se conformer aux nouvelles normes gouvernementales qui sont entrées en vigueur en 2010.
« Aujourd’hui, dans bien des cas, une motoneige qui circule sur les sentiers fait moins de bruit qu’un camion de transport qui circule sur les routes, précise M. Garneau. Toutes les normes mises de l’avant permettent de pratiquer la motoneige de façon responsable, en ne dérangeant pas le voisinage. Tous les efforts sont faits pour les éliminer des sentiers partout au Québec. »
Pour l'avenir
Dans l’esprit du président, il est clair que l’avenir du réseau de sentiers va être assuré. Il met toutefois en garde les intervenants du milieu qui bénéficient des retombées de la motoneige en expliquant qu’ils devront s’investir pour aider les clubs.
« Ce que j’ai garanti, et ce que la Fédération va faire, c’est assurer la pérennité des sentiers du nord au sud et de l’est à l’ouest. Ils vont permettre de relier toutes les régions du Québec. Nous allons mettre tous nos efforts dans les sentiers Trans Québec et les sentiers régionaux. Pour les sentiers locaux qui mènent vers des entreprises de services, que ce soit pour l’essence, le logement ou la restauration, nous allons demander à ces gens de s’impliquer. Ils devront aider leurs clubs locaux en obtenant tous les droits de passage pour permettre de construire leurs sentiers. Une fois les autorisations obtenues, les clubs entretiendront ces sentiers. »
Le message du président est assez simple. Si tout le monde veut continuer à bénéficier des retombées de la pratique de la motoneige, il va falloir mettre l’épaule à la roue. Tout ne doit plus reposer uniquement sur les épaules des bénévoles des clubs.
Un exemple
À titre d’exemple de ce que peut apporter la motoneige en termes de retombées économiques, entre 8000 et 11 000 motoneigistes s’arrêtent à la station-service de l’Étape, dans la réserve faunique des Laurentides, pour acheter de l’essence. Ce nombre est supérieur à celui des voitures qui utilisent ce service. Les dépenses engagées en ce qui a trait à la restauration et à l’achat d’autres denrées n’ont pas été calculées dans l’étude qui a mené à ces résultats. Il est permis de croire que la somme doit être aussi très intéressante.
Petit train du Nord
Dans le fameux dossier du sentier du Petit train du Nord, tout est prêt pour la mise en place du nouveau sentier qui remplacera celui qui était litigieux. Rappelons qu’une cabale avait été menée pour éliminer la motoneige dans le secteur de Saint-Faustin-du-Lac Carré. Aujourd’hui, tous les intervenants du milieu se sont mis d’accord sur le tracé qui va offrir un nouveau sentier aux motoneigistes. Une partie des travaux devrait être faite cette saison.
Il ne manque que la neige
Le beau temps que nous avons eu cet automne a permis aux clubs de motoneigistes de prendre de l’avance afin d’être fin prêts quand la neige arrivera. Selon les informations que nous avons obtenues, les bénévoles n’attendent que l’arrivée de la neige et du froid pour mettre la machine en marche. Le froid doit arriver le premier puisqu’il permet de geler le sol, assurant ainsi un fond de sentier dur et plus résistant. Il y a des portions de sentiers qui passent sur des terrains humides, des lacs ou des cours d’eau. Il faut que tout gèle avant que les clubs puissent commencer leurs opérations. Plusieurs s’aventureront dans la nature dès que la première neige sera tombée. Soyez très prudents parce que la neige peut cacher bien des pièges.