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ToggleEn février dernier, j’avais signé un article au sujet du manque de leadership de la part de tous les intervenants concernant la gestion de la motoneige hors-piste au Québec (lire : Gestion de la motoneige hors-piste au Québec – Est-ce qu’il y a un pilote dans l’avion ?). Je pensais lancer une réflexion au sein des preneurs de décision… Comme bien peu semble avoir bougé, je reviens donc à la charge à la veille de cette nouvelle saison de motoneige.
En parcourant le nouveau projet de Loi sur les véhicules hors route, je me rends compte que certaines modifications viendront affecter les motoneigistes de sentiers, mais également ceux qui pratiquent le hors-piste. Par exemple, les agents de sentiers provinciaux pourront désormais intervenir auprès de gens qui circulent sans permission sur des terrains privés. C’est une bonne nouvelle afin de contrer la délinquance à ce niveau.
Je constate malheureusement que les efforts se font uniquement au niveau de la répression. En effet, alors que les intervenants (gouvernement, policiers, agents de sentiers, clubs et la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec) viennent gérer ce que les motoneigistes hors-pistes ne peuvent pas faire, il n’y a aucun leadership pour encadrer et développer la pratique de la motoneige hors des sentiers surfacés.
Alors que la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) se targue d’être le leader au niveau mondial pour la gestion de la motoneige, elle se cache la tête dans le sable quand il est question de hors-piste. Dans mon livre, c’est le rôle de la FCMQ de se charger de ce volet au même titre qu’elle le fait pour les sentiers surfacés.
Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec les stations de ski qui ne voulaient rien savoir des planchistes à une époque. L’arrivée de la planche a pourtant sauvé un grand nombre de stations au cours des 20 ou 25 dernières années. La nouvelle génération d’adeptes préférant la planche aux skis a fait augmenter le nombre de leurs membres. L’acceptation de ces nouveaux passionnés de glisse a été bénéfique pour cette industrie.
Alors, avec le nombre croissant d’adeptes de motoneige hors-piste et le vieillissement des adeptes de motoneige de sentiers, j’ai vraiment l’impression qu’on se dirige à pleine vitesse dans un mur. Il faut voir au-delà de ce qui était la norme dans le passé et être visionnaire un tant soit peu.
Changement de mentalité à faire
Lorsqu’on assiste à des assemblées générales de clubs ou même de la FCMQ et que la motoneige hors-piste est mentionnée, c’est toujours de façon négative. Les seules solutions envisagées ou mises en place pour gérer les problématiques sont au niveau de la répression au lieu de s’attaquer à ce qui cause les désagréments ou les confrontations. Comme plusieurs, je crois qu’il y a un gros problème auprès de certains preneurs de décisions des clubs ou de la Fédération. En effet, il semble qu’ils ne veulent absolument pas inclure le volet hors-piste afin d’éventuellement favoriser une cohabitation harmonieuse.
Un changement de mentalité s’impose… C’est urgent ! Ce changement doit d’abord se faire au sein de la FCMQ et de ses dirigeants. C’est primordial. Il faut mettre en place une structure afin de considérer les besoins des motoneigistes hors-piste. Au lieu de les repousser, il faut leur faire une place à la table des décideurs.
La seconde étape revient aux clubs… Il serait nécessaire pour eux d’accueillir un ou deux motoneigistes hors-piste au sein de leur CA. Leurs responsabilités pourraient inclure, entre autres, la mise en place d’aires de motoneige hors-piste, leur aménagement, la signalisation, l’éducation des adeptes, favoriser la cohabitation avec les autres motoneigistes…
Par la suite, il faudra mettre en place de nouveaux types de droits d’accès, possiblement des sentiers mixes (hors-piste et sentiers) donnant accès aux secteurs hors-piste, une signalisation adaptée…
Les adeptes de motoneige hors-piste devront eux aussi s’adapter à toutes nouvelles structures. En effet, certains se donnaient toutes sortes de libertés en se promenant allégrement et sans permission sur des terrains ou des terres privés. Dans certaines régions, ça pouvait avoir l’air du Far West. Ces motoneigistes devront adhérer eux aussi à ces nouvelles structures… Naturellement, leurs motoneiges devront être également conformes au sens de la Loi des VHR.
L’art des compromis
Comme vous pouvez le voir, ce que je propose ici est que tous les intervenants fassent preuve d’une grande ouverture d’esprit et soient prêts à faire des compromis. La motoneige hors-piste est là pour rester ainsi que la pratique de la motoneige de sentiers. Dans le contexte d’une cohabitation harmonieuse, tous les intervenants de la communauté de motoneigistes en ressortiraient gagnants.
Le statu quo n’est plus une option viable. Il est maintenant temps pour les leaders de faire preuve d’initiative !