Foi de Jacques Villeneuve, pas question d'être un figurant dans deux semaines au Grand Prix de Trois-Rivières. «Mononcle», qui courra en Formule 1600, s'en promet pour les deux épreuves de la série en sol mauricien.
Le pilote maintenant âgé de 61 ans a connu du succès à son retour en monoplace au Grand Prix de Montréal, où il a décroché la victoire dans la classe Masters en Formule 1600. Vendredi, alors qu'il rencontrait la presse trifluvienne, Villeneuve a sursauté lorsqu'on l'a félicité pour sa première place avec les vétérans.
«Je ne suis pas là pour gagner avec les «p'tits vieux», moi, ce que je veux, c'est aller chercher le drapeau carotté (quadrillé). Si je gagne dans la classe la plus âgée, tant mieux, mais ce que j'essaye, c'est de gagner au général. Je pèse sur la suce pour aller en avant.»
Il s'agira d'un retour à Trois-Rivières pour le frère de l'autre, l'oncle de l'autre. Et il a connu sa part de succès au parc de l'Exposition en carrière, puisqu'il y a gagné cinq courses, dont en Formule Atlantique ainsi qu'en Can-Am dans les années 1980. Appuyé par la chaîne de télévision Historia, le résident de Saint-Cuthbert profitera de l'expérience acquise à Montréal.
«Ça devrait bien aller. Au moins, là, ça fait juste un mois et demi que je n'ai pas piloté une Formule Ford, pas 40 ans! Sans compter que dans ma carrière, j'ai eu plus de succès à Trois-Rivières qu'à Montréal.»
Installé non loin du vétéran, le champion en titre de la série NASCAR Canadian Tire Louis-Philippe Dumoulin n'avait que de bons mots pour Villeneuve et sa décision d'être de la course.
«D'avoir une personnalité du genre, ça va aider à la visibilité de la série et c'est important de la garder cette série. C'est celle qui permet de former la relève. Jacques aime la course de tout genre, il pourrait courir dans un panier d'épicerie», rigole celui qui a déjà été sacré champion canadien dans la catégorie.
Mais Villeneuve ne semble pas avoir l'intention de servir de modèle pour les jeunes de la série. S'il court, c'est avant tout pour lui, et personne d'autre.
«Je ne suis pas le plus romantique et dire que je vais tout donner pour l'avenir. Les jeunes qui poussent doivent faire comme nous autres et se démener avec ce qu'ils ont. Tant mieux si ça peut faire cet effet en grandissant, mais moi, je vais aux courses pour courir et gagner. Tant mieux si ça donne un apport aux jeunes et à la série, mais ce n'est pas mon but.»
La retraite… quelle retraite ?
L'année dernière, «Mononcle» a annoncé sa retraite des sports motorisés. L'année d'avant aussi, tout comme la précédente. Bref, Villeneuve accumule les déclarations de retraite plus rapidement qu'un cueilleur récolte des fraises en cette période de l'année. Et de toute évidence, la retraite attendra de nouveau avec sa participation en Formule 1600, au grand dam de son épouse qui le supplie d'arrêter.
«En Formule 1600, il n'y a pas beaucoup de risques de blessures, pas mal moins qu'en motoneige. Mais je vais aussi recourir en motoneige cet hiver, j'aime trop ça.»
Diagnostiqué d'un cancer de l'intestin en mai 2014, Villeneuve continue ses traitements… à temps partiel, puisqu'il a pris une pause de traitements afin de courser en motoneige. Les nouvelles semblent toutefois intéressantes.
«J'ai fait un scan la semaine dernière, et tout est encore mieux que c'était. Ça n'a pas grossi, ç'a même rapetissé un peu.»