QUEBEC
(PC) – La ministre déléguée au Tourisme, Nathalie Normandeau,
a appelé au calme, mardi, les élus municipaux tentés de
restreindre ou même bannir l’accès aux motoneigistes.
"Comme
ministre, j’appelle au calme et je demande aux bénévoles engagés
dans les clubs de motoneige et aux élus municipaux (…) de ne pas commettre
des gestes qui pourraient être néfastes", a dit Mme Normandeau,
lors d’une conférence de presse à Québec, à l’occasion
du lancement de la nouvelle campagne de promotion du tourisme hivernal.
La ministre
redoute au plus haut point l’effet domino que risque d’entraîner la décision
de la juge Hélène Langlois de la Cour supérieure du Québec.
La juge
Langlois a en effet donné raison, la semaine dernière, à
un groupe de résidants des Laurentides qui se plaignaient depuis plusieurs
années du bruit des engins.
La décision
a entraîné la fermeture d’une portion de sentier longue de 38 kilomètres,
entre les villes de Saint-Faustin-Lac-Carré, près de Mont-Tremblant,
et de Labelle, plus au nord.
De plus,
la Cour a accordé aux 600 citoyens à l’origine du recours des
indemnités totalisant plusieurs millions de dollars.
Craignant
des poursuites civiles, certaines municipalités régionales de
comté (MRC) songent maintenant à interdire la motoneige sur des
sentiers tracés à proximité de résidences, notamment
sur d’anciennes voies ferrées.
En Outaouais,
les municipalités régionales de comté sont d’ailleurs passées
aux actes en fermant 120 kilomètres de sentier.
"Le
jugement ne touche pas l’ensemble du Québec, a pris soin d’insister la
ministre. Il ne touche qu’un tronçon de 38 kilomètres. Il faut
que les gens évitent de poser, dans d’autres régions, des gestes
qui causeraient un tort important à cette industrie".
Le gouvernement
du Québec, a poursuivi la ministre, analyse toujours les "tenants
et aboutissants du jugement" et se réserve toutes les options, y
compris celle de porter la cause en appel.
"Il
y a plusieurs enjeux, il y a d’abord le bien-être des citoyens, puis il
y a la question de l’impact de ce jugement sur les commerces, sur les activités
économiques régionales. On va prendre le temps de bien analyser
le dossier", a-t-elle expliqué.
Avec des
retombées économiques de 600 millions $ par année, la pratique
de la motoneige est un rouage très important de l’industrie touristique
hivernale au Québec.
De fait,
encore cette année, la motoneige, avec le ski alpin, est au coeur de
la campagne de promotion destinée à attirer au Québec les
touristes américains, ontariens et européens.
En 2004,
le tourisme d’hiver au Québec a généré des retombées
économiques de 1,9 milliard $, une augmentation de plus de 60 pour cent
depuis l’année 2000.
Une croissance
attribuable, selon Mme Normandeau, aux campagnes publicitaires "agressives"
destinées aux marchés domestiques et internationaux.
La toute
dernière stratégie publicitaire multimédia, évaluée
à 14,2 millions $, devrait permettre de passer la barre des 2 milliards
$ en retombées économiques au terme de la présente saison
hivernale, estime la ministre.