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La motoneige est-elle un bouc émissaire?

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J’aime les voyages de tous genres. En fait, je suis un nomade motivé par la profonde empreinte génétique de mes ancêtres amérindiens Hurons. J’aime la montagne en ski, en planche et à pied. Je fais des randonnées dans le désert, sur la plage et sur l’eau. Pour mes voyages, j’utilise l’avion, le bateau, l’auto, le canot, le pédalo…

Pour faire ces voyages fantastiques, j’ai besoin parfois d’une tente, d’une paire de bottes, de vêtements, d’un sac à dos. Question de survie, je dois aussi manger. J’adore le filet mignon, le poisson, les fruits et légumes. 

Pour satisfaire mes racines nomades, je dois aussi communiquer. J’ai un cellulaire, qui remplace les signaux de fumée de mes ancêtres. J’ai un ordinateur portable que j’utilise pour le travail, pour correspondre et pour faire de la recherche.

J’habite dans les bois. J’ai un foyer avec chauffage électrique; ma maison est classée Novoclimat. Je fais le recyclage de mes déchets du mieux que je peux. Par contre il n’y a pas de transport en commun. Je dois utiliser une voiture pour me transporter, une petite voiture, petit moteur, économique de modèle récent.

Aussi, je déteste tondre la pelouse. Chez moi, il n’y a pas de gazon, pas de tondeuse. Je n’ai donc pas de coupe-bordure, pas de scie à chaîne, pas de souffleur à feuilles non plus.  Mon entrée de cour n’est pas asphaltée.

Alors par exemple, l’avion est très bruyant et un très gros pollueur. Selon le chercheur Jean-Marc Jancovici, un avion équivaut grosso modo à autant de petites voitures qu’il a de sièges passagers (mêmes vides). Un voyageur en avion consomme à peu près ce qu’il aurait consommé en faisant le même kilométrage seul en petite voiture (environ 8 litres aux 100 km). Devrais-je cesser de voyager en avion pour me donner bonne conscience ?

Toujours selon M. Jancovici,  l’agriculture est responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France, plus que l’industrie, et ce, essentiellement à cause de l’élevage. Si nous tenons compte de tous les processus annexes nécessaires (transports, fabrication des engrais, etc), le fait de manger est à l’origine de près d’un tiers des émissions en France! Produire un kilo de boeuf engendre de 50 à 100 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que de produire un kilo de blé, et représente l’équivalent de 60 km en voiture.  Et voilà pour mon filet mignon…

Je suis certain que la grande majorité des motoneigistes, comme moi, sont conscients de leur participation comme citoyen contribuant aux problèmes de la planète et font des efforts pour y remédier. Mais en fait, toute proportion gardée, l’industrie de la motoneige d’aujourd’hui est un joueur plus que négligeable en fait de bruits et d’émissions de gaz à effet de serre.

Avant de s’acharner sur la motoneige, on pourrait commencer par adopter des meilleurs comportements au niveau de l’agriculture, de l’énergie, du secteur industriel, du transport et des communications. Un pour cent de gain en transport est de beaucoup supérieur à ce que l’élimination complète de la motoneige pourrait donner dans la diminution du CO2.

Suis-je prêt à renoncer à mes voyages en avion, à mon pédalo, à mes bottes de marche, à mes fruits et légumes… peut-être, mais je tiens à mon filet mignon et à ma motoneige.

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