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La passion dépasse la fiction

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Imaginez-vous filant à 145 km/h sur une ligne droite de 200 m aux commandes d’une motoneige avec une meute de jeunes loups derrière vous. Si, comme moi, vous en avez des frissons, pour Gaston Ferland, 68 ans, il n’y a rien de plus naturel.

Natif de Saint-Tite-des-Caps, après avoir fait ses débuts en courses sur motocyclette en 1959, il arrive dans le monde de la motoneige en 1963. « J’ai toujours eu la piqûre de la motoneige. Je voulais courir plus que tout au monde avec une motoneige. Encore aujourd’hui, aussitôt que l’hiver arrive, l’adrénaline monte comme dans mes jeunes années. »

Ferland possède une belle feuille de route. Alors qu’il était employé au Centre de recherches à Valcourt, chez Bombardier, il est devenu pilote d’essai et pilote de course. C’est lui qui faisait l’essai de tous les prototypes, comme le Dragster, une motoneige à quatre moteurs, ou encore l’Inferno, motoneige montée exactement comme une voiture d’accélération, mais qui n’a jamais fait de course. Sur le circuit de course sur glace, il a remporté plusieurs victoires, dont la Série mondiale en 1970 et en 1971. Il a partagé le championnat canadien en 1971 et en 1972, avec Gilles Villeneuve, lors de la grande finale qui s’est déroulée à Beauséjour, au Manitoba. « J’ai toujours voulu le drapeau », assure le coureur le feu dans les yeux.

Continuité et relève
Si tout va bien, vous pourrez voir Ferland sur le circuit Eastern Pro Tour pour au moins deux ans encore. « Si la santé suit, je serai là, dit-il. Avec ma nouvelle motoneige Polaris, je me sens comme dans un fauteuil. J’éprouve du plaisir à la conduire comme jamais.?À Valcourt, en fin de semaine dernière, si on n’avait pas heurté mon réservoir d’essence à deux tours de la fin, j’aurai eu le drapeau », affirme le vétéran, qui a terminé deuxième dans les deux classes où il était du départ. « Je suis très fier de ses performances, parce qu’il aurait pu manquer d’essence durant la course. C’est au moment où il est revenu dans le puits qu’il a manqué d’essence. La machine s’est arrêtée immédiatement », a dit Marco, son fils qui a couru durant trois ans. Aujourd’hui, il doit jouer au mécanicien pour les trois membres de l’équipe de course.

S’il est question de trois coureurs, c’est que les deux petits-fils de Ferland, Michael, 11 ans, et Samuel, 9 ans, font aussi de la compétition. « Pour moi, c’est une fierté, parce que je vois qu’il y aura une relève dans le monde des courses. Non seulement mes petits-fils courent, mais ils dominent dans leur catégorie. C’est vraiment agréable de voir que nous sommes tous dans les points au classement, ce qui augure bien pour la fin de la saison. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi ma petite-fille Sabrina qui court sous les couleurs de l’équipe Samson Racing. Elle aussi domine sa catégorie. C’est un comme un rêve qui se réalise pour moi. »

Rencontrés à leur atelier, les deux hommes ont terminé l’entrevue pour reprendre leurs travaux préparatifs en vue de l’épreuve de la fin de semaine qui aura lieu à Haliburton, dans l’est de l’Ontario. Il faut compter dix heures de route pour atteindre l’endroit. La grande finale, là où les champions de la saison seront couronnés, aura lieu à Roberval, lors du Grand Prix qui se tiendra les 12, 13 et 14 mars. Le jeune Michael sera là comme champion défendant.

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