La seule façon d’éviter qu’une randonnée de motoneige ne devienne funeste, c’est d’adopter une conduite responsable. Il ne faut jamais oublier que lorsque vous êtes aux commandes d’une motoneige, vous êtes le seul maître à bord après Dieu.
« C’est simple, les gens ne font absolument pas attention à ce qu’ils font et, très souvent, dans la griserie d’une randonnée, ils oublient carrément les règles de sécurité, explique le représentant de la Fédération des clubs de motoneigistes pour la région de Portneuf–Québec–Charlevoix, Jean-Luc Sylvain. Les gens se suivent de trop proche, ils ne respectent pas le principe de garder la droite en tout temps dans le sentier et ils oublient de respecter les limites de leur motoneige, et surtout les leurs. Si on fait un mélange de tout cela, il est certain que l’on arrive à créer des situations qui mènent à des conséquences désastreuses pour certains motoneigistes. »
Pour ce vieux routier du domaine, qui circule dans les sentiers depuis plus de 40 ans, il n’y a pas d’excuse au nombre de morts qui se produisent annuellement dans le monde de la motoneige.
Bien se connaître
À la base, avant même de s’aventurer dans un sentier ou hors sentier, il faut connaître ses capacités comme motoneigiste.
« Ce n’est pas parce que l’on achète une motoneige, et l’habit qui va avec, que l’on devient automatiquement un motoneigiste expérimenté, dira Sylvain. Il faut que les gens commencent doucement et, surtout, qu’ils ne cherchent pas à imiter les gens qui ont plus d’expérience qu’eux lors d’une randonnée. Il faut des années et des années de conduite pour savoir comment se comporte une motoneige dans les différentes situations que l’on peut rencontrer lors d’une randonnée. Que ce soit les conditions qui changent rapidement, un dépassement serré, une motoneige qui arrive trop large dans une courbe ou encore une manœuvre de freinage serrée. Ce sont des exemples de ce que l’on peut vivre en sentier. Chaque fois, il faut être prêt à réagir selon les circonstances. Comme dans n’importe quelle autre activité de loisirs, l’expérience s’acquiert avec le temps. » Bien des incidents et des accidents mortels s’expliquent par le fait qu’il y a eu perte de contrôle.
La visibilité est essentielle
Très souvent, un accident se produit en une fraction de seconde alors que le motoneigiste n’a pas le temps d’identifier ce qui se passe devant lui.
« Lorsque l’on circule en groupe, si vous vous retrouvez en troisième position, par exemple, si vous suivez de trop proche, vous ne voyez absolument rien en raison du nuage de neige soulevé par les motoneiges devant vous. Il devient alors essentiel de garder ses distances, je dirais au moins une dizaine de longueurs de motoneige, pour bien voir ce qui se passe. La fraction de seconde où vous ne voyez plus rien peut devenir la cause d’un accident grave, explique le spécialiste. Également, lorsque les gens arrivent à une traverse de route, ils doivent être extrêmement prudents et même aller voir à pied s’ils le faut si la voie est libre. Il faut toujours être capable de voir ce qui se passe lors d’une randonnée. »
Avant de terminer, Sylvain a tenu à rappeler aux motoneigistes de toujours respecter la signalisation dans les sentiers.