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ToggleLe gouvernement menace la survie de plusieurs clubs
Si le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) applique à la lettre son intention de modifier les autorisations de surfaçage des routes multi-usages sur les terres publiques, on pourrait assister à la disparition de plusieurs sentiers de motoneige.
Dans certains cas, des clubs devraient même cesser leurs activités.
« Je crois que si on laisse aller les choses comme elles se présentent en regard des intentions du MFFP, on pourrait assister à la fin des clubs de motoneige comme nous les connaissons aujourd’hui, lance Harold Michaud, de l’Association des motoneigistes Manicouagan inc., secteur Baie-Comeau. Ils veulent que les chemins forestiers classés 1-2-3-4-5 soient accessibles gratuitement à tous les usagers qui veulent y circuler en hiver. Ils nous disent que nous pouvons aller surfacer certaines de ces routes, mais qu’il sera interdit de charger des frais comme celui de la carte de membre que nous avons présentement. Nous avons déjà signifié aux autorités qu’il nous était impossible de faire une telle chose. Leur réponse a été que si nous n’étions pas contents, nous n’avions qu’à défricher la forêt et nous bâtir des sentiers en parallèle. C’est impossible physiquement et financièrement pour les clubs. »
Dans les faits, le Ministère veut appliquer l’article 42 de la Loi sur l’aménagement des forêts publiques qui dit que si la route n’a pas de clôture, le principe de l’utilisateur payeur ne s’applique pas.
Ententes avec le MRN
Auparavant, le dossier des droits de passage sur les chemins en milieu forestier était géré par le ministère des Ressources naturelles (MRN).
« Nous avions des droits de passage signés avec le MRN dans le passé, ce qui rendait légal d’opérer les activités de nos clubs, comme cela s’est toujours fait, affirme Michaud. C’est lorsque le dossier a été transféré au MFFP que les choses se sont compliquées. Après le sous-financement, voilà que le gouvernement lui-même menace toute l’activité motoneige. Il faut se poser des questions puisque selon les chiffres publiés, la pratique de la motoneige est une industrie très importante pour les régions du Québec. Dans plusieurs cas, c’est une question de survie en hiver pour plusieurs intervenants du milieu. »
La Loi sur les véhicules hors route, à l’article 72-3, est très précise sur ce qui doit se passer dans un sentier de motoneige :
« À l’exception d’un cas d’accident ou d’urgence, aucun autre véhicule routier que la motoneige et son traîneau ne peut emprunter un sentier de motoneige, si ce n’est pour le traverser le plus directement possible. Dans ce cas, il doit traverser ce sentier de manière à ne pas être la cause d’accident ou un obstacle à l’utilisation normale du sentier par un motoneigiste. »
Pour qu’un sentier soit reconnu comme tel, la loi est très stricte, il faut que le club ait un droit de passage signé en bonne et due forme. Comme le MFFP ne veut pas en donner, il n’y aura pas de sentier.
Clubs en péril
Cette nouvelle façon de faire du MFFP, si elle est appliquée à la lettre comme semblent l’expliquer plusieurs fonctionnaires rencontrés par les clubs, signifierait la fin des activités pour plusieurs clubs.
« Je prends l’exemple du Club de Chapais qui, si cette mesure s’applique, n’aurait plus de kilomètres de sentiers à surfacer. Il n’aurait d’autre choix que de cesser ses activités, souligne Michaud. Pour plusieurs clubs, la majorité de leurs sentiers sont sur les terres publiques, ce qui signifierait que leur territoire serait amputé de plusieurs kilomètres de sentiers. Alors, est-ce que cela vaudrait la peine pour eux de continuer leurs activités pour quelques kilomètres de sentiers toujours disponibles ? Personnellement, sachant très bien ce que représentent les frais d’exploitation d’un club de motoneige, sans les revenus de la vente de la carte de membre obligatoire lorsqu’il y a un sentier officiel, plusieurs fermeraient leurs portes tout simplement. »
BABILLARD NATURE
EN BREF
L’administrateur de la région Portneuf–Québec–Charlevoix, Mario Gagnon, a officiellement été élu président de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, lors du dernier congrès qui se tenait à Victoriaville. Il remplace la présidente sortante Denise Grenier, qui a donné un second souffle à l’organisme durant son mandat. Nul doute qu’au cours de son mandat, Gagnon devra s’attarder au dossier de l’assistance financière aux clubs, qui ont grandement besoin de plus d’argent pour faire tourner la machine. Les dépenses ont augmenté sans cesse, mais les revenus n’ont pas suivi. Vieux routier du domaine, le nouveau président doit certainement avoir quelques solutions en tête.
SALON DE QUÉBEC
Du 3 au 5 novembre prochains, le Centre de foires d’ExpoCité sera le théâtre de la deuxième édition du Grand salon de la motoneige et du quad. Comme ce fut le cas l’an dernier, il sera possible d’acheter un passeport valide pour les trois jours de l’événement. Une des nouveautés importantes, c’est le centre de liquidation de quads, motoneiges et de véhicules côte à côte usagés, où seront mis en vente plus de 200 véhicules. Pour en savoir plus : 819 233-3330.
BONNE SAISON
La saison de motoneige 2016-2017 s’est terminée dans l’ensemble avec un bilan positif en ce qui a trait au nombre de motoneiges immatriculées et de droits d’accès vendus. La pratique en sentiers a continué de soulever de l’intérêt. Il a été possible de le constater avec certaines activités, dont celle des Portes ouvertes qui se déroule durant une fin de semaine en février. Plus de 18 000 inscriptions ont été enregistrées sur le site web de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec.