Vous vous souviendrez sans doute des feux de forêt qui ont fait rage dans la Ville de Chibougamau et ses alentours en juillet 2005. Et bien, depuis le mois septembre dernier, après avoir obtenu l’autorisation de la SOPFEU et des compagnies forestière à aller en forêt de manière sécuritaire, le club d’Auto-Neige de Chibougamau a constaté les dommages. Diagnostic: 5 ponts et 3 ponceaux devront être reconstruits, la signalisation sur toute la distance du tronçon touché nécessitera un renouvellement complet et l’aménagement forestier permettant de rendre le sentier carrossable, devra être effectué. Les coûts estimés pour les travaux s’élèvent à plus de 188 500,00$.
Une demande d’aide financière avait été envoyée à plusieurs intervenants, concerné par le développement du produit-motoneige des deux régions concernées, afin de réparer les dommages aux sentiers de motoneiges attribués au désastre naturel de l’été 2005. À l’heure actuelle, la saison est compromise et le financement tarde à être confirmé afin de pouvoir relier la région Nord-du-Québec à celle du Saguenay-Lac-Saint-Jean par la réserve faunique Ashapmushuan.
Les sommes manquantes totalisent plus de 156 500,00 $.
Malheureusement, ils constatent que les conditions climatiques des mois d’hiver empêcheront la réouverture du sentier pour la saison actuelle. Le club devra donc effectuer les travaux le plus tôt possible, après le dégel, afin de faire l’aménagement requis à la réouverture du sentier pour la saison 2007.
Il y a une semaine, Tourisme Baie-James constatait qu’il recevait environ une centaine d’appels par semaine de touristes inquiets de la fermeture du sentier en question. Parmi ceux-là 68 % proviennent du Québec, 20% des États-Unis et 12 % de l’Ontario. Ces impacts sont prépondérants pour l’avenir et amèneront sans doute un changement de destination pour les amateurs de randonnées en motoneiges dans les prochaines années. La région devra donc travailler doublement pour inciter les gens à venir faire de la motoneige à la Baie-James.
Les impacts économiques de cette fermeture sont dramatique pour les commerçants de la Ville de Chibougamau mais aussi de toute la région du Nord-du-Québec puisque ce sentier constitue un sentier provincial et demeure l’unique porte d’entrée des motoneigistes de l’est de la province. Il est aussi l’un des sentiers qui relie la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean à l’Abitibi-Témiscamingue. On estime des pertes net de l’ordre de 300 000,00 $, pour la présente saison dans les domaines de l’hôtellerie, de la restauration, de la concession de motoneiges et des stations services. Certains commerces ont même menacés de fermer leurs portes par manque de revenus.
Du côté des membres locaux, le club a épongé une baisse de 18 % de ses membres et on peut noter une baisse d’en moyenne de 9 % des membres dans l’ensemble de la région. «Nous constatons un manque flagrant de la qualité du service offert et surtout une diminution directe dans le financement des clubs. Un effet très démotivant pour les bénévoles du Club d’Auto-Neige de Chibougamau et pour les responsables du projet de financement a également été décelé», nous a confié Monsieur Mario Simard, président du Club d’Auto-Neige de Chibougamau.
Notons que dans les dernières années, plusieurs solutions avait été trouvé pour contrer ce type d’«act of god». Par exemple, en 1996, plus d’un million de dollars avait été investie lors du déluge du Saguenay. Soulignons également les importants efforts qui ont été déployés par les gouvernements, le 8 décembre dernier, dans la région de la Côte-Nord. Totalisant des investissements de 495 000,00 $ financés par les instances régionales, par plusieurs ministères provinciaux et fédéraux, le projet de réouverture du sentier entre Sept-îles et Sacré-Coeur s’est effectué en un temps record.
Bien que l’industrie de la motoneige de la Baie-James est heureuse de l’implication du gouvernement dans les dossiers de ses voisins, elle réclame un traitement équitable pour la région Nord-du-Québec et enfin, que le financement pour la réouverture du sentier 93 soit concrétisé dans les plus brefs délais.
Source:
Geneviève Tremblay
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