La collaboration historique entre les motoneigistes bénévoles du Québec et l’Union des producteurs agricoles (UPA) a été grandement ébranlée mardi dernier par l’annonce du retrait du privilège d’accès sur l’ensemble des terres agricoles du Québec. Alors que les 4 500 bénévoles des 209 clubs de motoneige envisagent avec beaucoup d’appréhension les conséquences qui pourraient résulter de cette décision, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) assure qu’elle prendra toutes les dispositions nécessaires afin qu’un réseau de sentiers fonctionnels soit mis à la disposition de ses membres.
Selon M. Mario Côté, Président de la Fédération «La saison qui s’amorce nous force à prendre des décisions qui doivent servir les intérêts de tous les acteurs de l’industrie soient nos bénévoles, nos membres, nos partenaires de l’industrie touristique de même que les instances publiques et gouvernementales ». C’est ainsi que la Fédération annonce aujourd’hui son intention de préserver les acquis durement gagné par ses membres en demandant au gouvernement et aux organismes concernés d’émettre les autorisations nécessaires afin qu’un réseau de sentiers soit mis à la disposition des motoneigistes pour la saison à venir. Ces voies de contournement du réseau auront aussi pour but d’éviter une pratique de la motoneige hors sentier qui pourrait avoir comme
conséquence de mettre en péril la sécurité des usagers. De leurs côtés, les clubs de motoneigistes tentent de maintenir le meilleur pourcentage de sentiers encore fonctionnels dans le réseau actuel.
Les visages de l’industrie
À l’aube d’une nouvelle saison, les 90 000 motoneigistes de même que les bénévoles des clubs s’interrogent sur le sort qui leur est réservé au sein de ce conflit qui n’est pas le leur. «La Fédération respecte la décision des producteurs agricoles mais ne peut abandonner ses membres et les administrateurs de clubs qui sont littéralement pris en otage au sein de cette querelle qui perdure. Comme L’UPA, nos membres contribuent à l’essor économique de leur région en redynamisant la vie rurale et nous nous devons de protéger l’industrie dans laquelle ils s’investissent bénévolement année après année.» de poursuivre M. Côté. En plus d’offrir leur temps, les administrateurs bénévoles des 209 clubs se portent garants de la santé financière de celui-ci. La prise de position de l’UPA pourrait donc les affecter particulièrement puisque le financement de la machinerie assurant l’entretien des sentiers est entre autre garanti par la vente des droits d’accès annuels aux membres. Les moyens de pression des producteurs agricoles pourraient ainsi devenir lourds de conséquence pour certains clubs qui comptent sur ces droits d’accès pour boucler leur budget annuel.
Moteur économique en péril
Le véritable moteur de l’industrie de la motoneige au Québec s’avère être un joyau né il y a 36 ans d’une collaboration entre les 209 Clubs de motoneigistes et les 30 000 propriétaires fonciers. Ce réseau unique, constitué de 33 000 Km de sentiers et reliant l’ensemble du Québec, engendre des retombées touristiques se chiffrant à 850 Millions de dollars au Québec et crée directement 14 000 emplois. Ce durcissement de la position de l’UPA met donc en danger un produit touristique qui demeure un outil essentiel de l’activité économique hivernale de toutes les régions du Québec.