Les motoneigistes de la région se pincent pour être certains de ne pas rêver en regardant le calendrier et l'important couvert de neige à l'extérieur; il y a longtemps qu'on n'a pas pu faire de la motoneige en Estrie à ce moment-ci de l'année.
« Nous avons connu une saison exceptionnelle! », lance Mario Drouin, vice-président de la Fédération des clubs motoneigistes du Québec (FCMQ) et administrateur pour l'Estrie. « Les sentiers de la région sont ouverts à 100 pour cent. »
« On n'avait pas vu ça depuis 2008. Cette année-là, j'avais fait de la motoneige le 1er avril. Cette année, on va probablement battre ça, tellement il y a de la neige. Les fonds de sentiers sont durs. En plus, on annonce encore de la neige pour les prochains jours. L'an dernier, on s'était rendus à la première semaine de mars et c'était tout. »
Cette saison hors de l'ordinaire a permis aux motoneigistes de la région de demeurer en Estrie pour pratiquer leur sport, au lieu de charger leurs véhicules dans une remorque jusqu'à une région où la neige est plus abondante.
« J'ai 8000 kilomètres de parcourus cette année. On avait 85 000 cartes de membres vendues au Québec, mais nous pensons atteindre les 100 000 cartes », mentionne M. Drouin. J'ai des chums qui se sont acheté des motoneiges et ils capotent de voir comment il y a de la neige. »
« On parle gros des changements climatiques, mais il faut dire que nous avons de la neige en Estrie. C'est juste que nous la perdons quand il y a du doux temps. »
«Notre saison a débuté tôt»
Daniel Beaudette, président du Club de motoneige Harfang de l'Estrie, constate lui aussi que la saison qui s'étire a été extraordinaire, sauf si ce n'est qu'une petite période de doux temps et de pluie verglaçante au début de janvier. « Notre saison a débuté tôt, nous avons eu de belles conditions et, en plus, elle va finir tard », résume-t-il.
« Les gens vont rentabiliser leur carte de membre en faisant de la motoneige longtemps. »
M. Beaudette prévoit que l'achalandage sur les sentiers va diminuer quand même. « On a voir une diminution, car le budget des gens va s'épuiser un moment donné », dit-il.
La fonte des neiges va aussi nuire aux déplacements des motoneiges, de manière que les ruisseaux vont couper des sentiers en se gonflant. Il y a aussi les érablières qui vont se mettre en mode eau d'érable, note M. Drouin.
« Mais de plus en plus de motoneiges ont des roues devant avec les patins. Ça aide à circuler sur les bords de chemin », ajoute-t-il.
Enfin, MM. Beaudette et Drouin déplorent l'attitude des élus sherbrookois qui n'ont pas une oreille attentive à leurs revendications en vue d'implanter de façon permanente un sentier qui permettrait d'atteindre le secteur des hôtels de la rue King Ouest.
« Ça nous fait de la mauvaise publicité, souligne Daniel Beaudette. On peut se rendre, mais d'année en année, on ne sait jamais si la Ville nous laissera passer. Ça se sait et les motoneigistes hésitent à se rendre dans ce secteur. »