Au moment d’entreprendre la saison de motoneige, l’agriculteur Sylvain Martel, de Saint-Prime, a décidé d’interdire le passage du sentier 373 sur ses terres agricoles.
L’ancien président de Nutrinor et candidat défait à la mairie de Saint-Prime en 2009 réclame une entente similaire à celle des secteurs Lac-Saint-Jean-Est et Saguenay pour obtenir des compensations.
Le sentier 373 fait le tour du Lac-Saint-Jean.
Sylvain Martel se plaint de subir souvent les impolitesses des motoneigistes qui circulent dans son entrée. Il dit aussi qu’il a dû porter secours à des utilisateurs de la piste à quelques reprises.
L’agriculteur croit qu’il a droit d’être indemnisé pour l’utilisation de ses terres.
« Si c’est une activité qui a un gros impact économique, ceux qui font de l’argent, qu’ils s’organisent pour entretenir l’infrastructure qui leur fait faire de l’argent, affirme M. Martel. S’ils ne sont pas capables, qu’ils disent qu’on n’a pas les moyens d’avoir ça ici. »
Le président du club de motoneigistes Passe-Partout à Roberval, Claude Parent, confirme que la tension est grande dans son secteur. « Cette année, on a fait de la gymnastique avec eux autres, dit-il. Ils nous ont permis parce qu’ils ne voulaient pas bloquer définitivement, sauf qu’on ne pourra s’en tirer pour l’année prochaine. »
Un autre cas au Saguenay
Du côté de Ferland-et-Boilleau, le propriétaire d’un boisé privé, Martial Tremblay, a lui aussi refusé d’accorder un droit de passage sur ses terres.
M. Tremblay projette de faire du lotissement sur ses terres et souhaite éviter que la circulation à motoneige se fasse à proximité des terrains.
Sentiers permanents
Dans la région, une Table de concertation des véhicules hors route a été mise en place par la Conférence régionale des élus (CRE) du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour établir un réseau de sentiers permanents de motoneiges.
Les membres de la table de concertation recommandaient la création de crédits d’impôt pour les agriculteurs.
Le président, Michel Larouche, est un peu surpris de voir des producteurs interdire le passage des motoneiges, mais dit comprendre ce qui se passe.
« Normalement, sur l’ensemble du territoire, il n’y avait pas de problème au niveau des droits de passage. Les clubs de motoneige du secteur avaient réussi à renouveler leurs ententes, explique-t-il. Ça peut arriver avec la neige qui tombe qu’il y ait certaines difficultés, parce que temps et aussi longtemps qu’on n’a pas réglé de façon définitive les droits de passage de façon permanente, on est toujours exposé à certaines problématiques qui peuvent se présenter. »
De son côté, le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Yvon Simard, confirme avoir entendu parler d’une volonté d’obtenir une entente pour le secteur ouest du Lac-Saint-Jean. Il mentionne toutefois qu’il n’y a aucune action concertée de la part du syndicat.
En septembre, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec a créé le fonds Neige pour aider les clubs du nord de la province à entretenir leurs sentiers. Un montant de 320 000 dollars est prévu pour le fonds. Il sera financé par les droits d’accès aux sentiers.