Des clubs de motoneigistes du Lac-Saint-Jean dénoncent les indemnités offertes par Saguenay aux agriculteurs pour permettre le passage des motoneiges sur leurs terres.
La Ville de Saguenay a annoncé mercredi qu’elle allouerait 200 000 $ par année au cours des trois prochains hivers pour dédommager les agriculteurs. Ceux qui accepteront de laisser passer les motoneiges recevront 900 $ du kilomètre.
L’entente permettra aux amateurs de motoneige d’accéder aux monts Valin, directement à partir de la ville de Québec.
Selon les clubs de motoneigistes, Saguenay crée un dangereux précédent dans la région.
Le président sortant du Regroupement des clubs de motoneigistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Jacques Goulet, craint une escalade si les agriculteurs jeannois s’inspirent du modèle saguenéen.
« Les municipalités du Lac-Saint-Jean n’ont pas autant de moyens que Saguenay. Ça peut mettre la pagaille », croit M. Goulet.
Le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, André Fortin, partage l’opinion du représentant des motoneigistes. « Ça fait un modèle, dit-il. Les autres producteurs vont voir ça et c’est sûr qu’ils vont mettre de la pression pour être dédommagés. »
Sentiers permanents
Le président du comité régional qui travaille à mettre en place un réseau de sentiers permanent, Michel Larouche, mesure encore mal l’effet de l’entente intervenue à Saguenay sur le projet de Québec. « Il est trop tôt pour le dire, souligne-t-il. Il est important de rappeler qu’il y a une volonté gouvernementale de rendre les sentiers permanents. »
Selon le préfet de la municipalité régionale de comté (MRC) Maria-Chapdelaine, Jean-Pierre Boivin, plusieurs municipalités n’ont pas l’argent pour imiter la Ville de Saguenay.
M. Boivin demande l’aide financière de Québec. « Il n’est pas question que la MRC ou que les municipalités dédommagent les agriculteurs pour le passage chez eux », réplique-t-il.
Le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine dit tout de même comprendre le geste de Saguenay, qui veut sauver son moteur touristique hivernal.