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ToggleDans le cadre des essais sur le Ski-Doo Freeride 146 2015, j’ai consacré la deuxième portion de ma saison au volet hors-sentier de mes essais. Les accumulations de neige de janvier m’ont permis de faire plusieurs sorties hors-piste tout en étant sécuritaire. Naturellement, cela est dans la mesure où il faut comprendre que même en prenant les précautions d’usage, les risques sont toujours présents quand on quitte le sentier. J’étais quand même prêt à me lancer à l’assaut de la poudreuse afin de me donner une idée des capacités de ma monture.
Ma première action fut de changer l’ajustement des skis en largeur pour les porter à 38,4 pouces / 97,5 cm et ainsi, améliorer le comportement de la bête en sentier. De plus, j’ai rapidement eu envie de constater la réaction de la motoneige sans la barre stabilisatrice, celle-ci étant amovible. Premier constat : le fait de pouvoir « désactiver » la barre stabilisatrice change radicalement la stabilité de la motoneige, surtout dans les sentiers. Celle-ci devient très difficile à contrôler dans les virages, se rapprochant ainsi du comportement des Summit. Ce qui est génial, c’est qu’en quelques secondes je peux retrouver ma stabilité en sentier pour les portions où je dois me rendre sur place, ou à l’inverse, rendre la motoneige très facile à cambrer latéralement. Autre constat : le choix des deux positions de largeur du ski combiné au choix d’utilisation de la barre stabilisatrice offre un éventail de comportements. En fait, d’un extrême à l’autre, on passe d’une motoneige de terrain accidenté extrême à une motoneige de montagne plus traditionnelle.
La Freeride 146 est à son meilleur sur des étendues d’eau gelées où la neige s’est accumulée de façon importante.
Performance en neige profonde
Dès la mi-janvier, j’ai eu la chance d’avoir quelques périodes avec des quantités de neige importantes qui venaient de tomber me permettant de mesurer les limites de ma monture. Ce qui m’a rapidement surpris, c’est la flottaison de la Freeride dans la neige très profonde. Malgré les 146 pouces / 370 cm de la chenille (vs 154 / 391 ), je compensais souvent avec la combinaison « 163 ch/2,5 pouces » dans des endroits où d’autres « 146 » y restaient. De plus, la maniabilité de la 146 m’a beaucoup plu vs les 154 ou 163 de ce monde. Tant que l’ascension n’était pas trop abrupte, je pouvais faire compétition avantageusement avec n’importe quelle autre motoneige de montagne en conservant les qualités de 146 pouces que je vous ai déjà mentionnées dans cet article ainsi que le précédent. La seule situation où j’ai un désavantage marqué est dans les situations d’ascension abrupte, surtout si je n’avais pas pris de vitesse avant le début de celle-ci. Rapidement, je peux me retrouver en chandelle car la traction qui est si pratique sur le plat combinée au manque de longueur devient un accélérateur pour creuser à la verticale. Cela dit, il suffit de bien connaître sa monture afin d’être en mesure de gérer ce genre de situation. De plus, en étant plus courte, la Freeride 146 est plus facile à retourner par un seul homme quand on reste pris dans ces genres de pentes.
Dans la majorité des situations, la chenille de 146 pouces de la Freeride donne une performance exceptionnelle.
Plaisir et polyvalence
Ce qui clair pour moi suite à une saison complète avec la Freeride, c’est la polyvalence du véhicule. J’en ai déjà parlé, mais c’est une motoneige qui se comporte beaucoup mieux dans les sentiers et les terrains accidentés que la série Summit, rendu possible grâce à son écartement des skis ainsi que sa barre stabilisatrice et sa suspension. Même si ses capacités lors d’ascensions sont moins élevées que les motoneiges possédant de plus longues chenilles, la Freeride 146 nous mène à la majorité des endroits où les autres ne peuvent se rendre. C’est donc l’une des motoneiges des plus polyvalentes dans la catégorie qu’il m’a été donné d’essayer. Ce qui est encore plus frappant c’est tout le plaisir que cette motoneige ne cesse de nous apporter pendant la saison. Dans pratiquement toutes les conditions de neige, sauf la glace, il y a moyen de s’amuser. Même si cette motoneige est équipée d’amortisseurs et d’une suspension de grande capacité, elle ne perd pas son côté confortable qui est tant apprécié sur le chemin du retour, quand les sentiers se sont détériorés tout au long de la journée.
Bien que les capacités de la Freeride 146 en ascension ne peuvent se comparer aux chenilles de 154 ou 163, celle-ci est capable de belles prouesses.
Consommation
Il m’apparait un peu dérisoire de parler de consommation d’essence pour ce type de véhicule. Le nombre de kilomètres réellement parcourus n’est pas représentatif de l’usage qu’on en fait. On remarque rapidement quand on va à la pompe qu’il nous est difficile de comparer un 800R E-TEC dans un MXZ par rapport à la Freeride… Ça n’a pas vraiment de sens. Mais le plus drôle, c’est que je ne me suis presque jamais posé cette question au moment de faire le plein… Pour moi, c’était simplement du bonheur liquide! Nous avons quand même fait quelques mesures en sentier mais encore là, on constate rapidement que faire fonctionner une chenille de 146x16x2,5 pouces requiert beaucoup plus de puissance. Ça ne peut se comparer à une chenille de 121x15x1,25 pouces et ce, sans compter les engrenages qui ne sont pas optimaux pour la consommation dans une Freeride. La consommation d’huile est en conséquence. On peut donc s’attendre de 21 à 23 litres au 100 km en fonction de notre dynamisme au volant. En bref, on n’achète pas ce type de véhicule pour l’économie et même plus, on est heureux de remettre du carburant à bonheur.
À voir le sourire de notre pilote d’essai, la consommation d’essence ne semble pas un enjeu par rapport au plaisir que procure la Freeride 146.
Sacs de transport et bidon d’essence
En plus d’avoir eu la chance de faire l’essai d’un sac de transport ainsi que d’un réservoir d’essence auxiliaire LINQ, j’ai fait la demande pour le petit sac qui se fixe dans la cabine, sur le couvert de protection des poulies. En ce qui a trait aux équipements LINQ, tant le sac que le réservoir ne sont plus des options dans ma tête pour ce type de véhicule. En plus d’être ultra facile à installer, leur conception est unique et leur utilisation est facile. Étant donné qu’on doit s’éloigner souvent pour trouver notre terrain de jeu, un réservoir à essence supplémentaire est essentiel sur ce type de véhicule. C’est la même chose pour le sac arrière car souvent, on doit avoir quelques couches supplémentaires pour ne pas avoir froid, après avoir fait 2 ou 3 heures d’effort physique soutenu. Avec les radiateurs qui circulent tout le long du tunnel, la poudreuse forme cependant beaucoup de glace dans les ancrages du système LINQ, par temps froid. En voulant enlever le réservoir à essence, la glace et le froid ont causé le bris de la petite manette de plastique. Heureusement, le système est pensé de telle sorte que la manette est le plus faible maillon car celle-ci se change facilement pour approximativement 15 $. Quant au petit sac intérieur, mon intérêt était de faire sécher une paire de lunettes pendant que j’en utilise une autre. Cet objectif n’est pas complètement atteint car ça ne sèche pas complètement, la chaleur étant insuffisante. Cependant, le sac est très utile pour le transport d’un litre d’huile par exemple, ou encore mieux, de 2 bouteilles d’eau. Quand on travaille physiquement en randonnée hors-sentier, on doit s’hydrater régulièrement. Combinée avec le mouvement du véhicule, la température modérée du sac garde l’eau liquide même par temps très froid.
Conclusion
Je ne m’en cache pas, j’aime beaucoup faire du hors-sentier pour le plaisir que cela m’apporte, ainsi que le côté physique et dépassement de soi. À mon avis, les motoneiges de la série Summit restent dans un créneau très pointu pour la réalité du Québec, surtout après les avoir vues à leur plein potentiel dans les Rocheuses de l’Ouest. À ma grande surprise, le modèle Freeride m’apparait maintenant beaucoup plus pertinent pour notre réalité québécoise, spécialement dans la version de 146. Il est facile à conduire en sentier, très confortable pour la catégorie et bénéficie d’une traction impressionnante. Celui-ci performe de façon convaincante en neige profonde tout en étant facile à manier et en disposant d’un maximum de puissance pour la catégorie. Muni de nos équipements optionnels lors de mes essais, la Freeride a un look très accrocheur vert mante et magenta, témoignant de son ADN. C’est donc une motoneige pour les gens qui cherchent de l’adrénaline, de la robustesse et de la puissance tout en étant accessible par rapport au pilotage. Ayant eu de très bons conseils de notre partenaire pour le choix du modèle et les équipements optionnels, l’équipe de TY Moteurs concessionnaire Ski-Doo sur la rive sud de Québec a été un excellent partenaire tout au long de cette belle saison. Inchangé pour 2016, mis à part la couleur qui sera tout aussi flamboyante et la suspension RAS 2 à l’avant, la Freeride 146 de Ski-Doo est vraiment une motoneige à multiples usages qui plaira à un grand nombre de motoneigistes. Offerte seulement au printemps, il n’y a donc pas d’hésitation face à cette motoneige. Vous pouvez donc profiter de la fièvre du printemps de Ski-Doo pendant qu’il est encore temps.
La Freeride 146 est une motoneige polyvalente qui donne l’occasion à son pilote de faire plusieurs belles randonnées.