Voilà enfin le moment tant attendu : les premières impressions! Le moment des essais où l’on valide l’ensemble des attentes que nous avions générées au cours de l’automne, en attendant de mettre notre monture à l’épreuve. En fait, c’est le moment où nos rêves deviennent soit une réalité… soit un cauchemar. Dans le cas de la Freeride, inutile de vous dire que les attentes étaient très élevées car après tout, c’est le fleuron de la série de montagne chez Ski-Doo, tout comme la X-RS l’est pour les MXZ et les Renegade. La neige étant la plupart du temps moins abondante en début de saison, j’ai concentré mes observations principalement sur les capacités de la Freeride en sentier, sur des surfaces souvent plus dures ou bosselées. Bien que quelques mordus risquent déjà des sorties en forêt, j’ai choisi la sécurité en me gardant le volet hors-sentier pour la deuxième portion de l’hiver. J’ai également porté mon attention sur une première série d’équipements optionnels que le manufacturier nous a gracieusement fournis pour cette saison.
Conçue pour les motoneigistes de montagne extrême, la Freeride 146 est munie du puissant Rotax 800R E-TEC qui développe plus de 160 ch, seul moteur offert pour ce modèle. Vous pouvez consulter l’ensemble de la fiche technique dans la section du guide d’achat Motoneiges.ca. Rapidement après ma première sortie de rodage, notre partenaire TY Moteurs concessionnaire Ski-Doo sur la Rive-Sud de Québec, nous a contactés afin de faire une mise à jour du système électronique sur le E-TEC. Cela n’a pris que 10 minutes, mais cette mise à jour prévient un problème potentiel de bougie par temps très froid. Ça tombe à pic car je me dirigeais pour 2 semaines sur les Monts Valin pendant le congé des fêtes où j’ai effectivement rencontré des froids jusqu’a -35 °C certains matins. C’est ce que j’aime d’un bon concessionnaire, il n’attend pas et fait le nécessaire quand il est au fait d’un correctif à apporter. Ayant une approche personnalisée, Patrick Beaudoin qui est responsable du service, me contacta immédiatement afin de corriger la situation avant que le problème ne se présente.
Comportement en sentier
Pour cette première portion de saison, je choisis d’utiliser la barre stabilisatrice qui est amovible, et de positionner les skis à 1019 mm / 40,1 pouces de largeur, afin de favoriser un maximum de stabilité en sentier. Étant donné que la chenille de 3705 mm / 146 pouces Flexedge est profilée à 63,5 mm / 2,5 pouces et est montée sur une suspension tMotion à mouvement latéral de 4 degrés, j’évaluais que la bête serait moins docile dans les virages en sentier. Après avoir augmenté la précharge des ressorts avant ainsi que la vitesse de rebond, j’étais prêt à parcourir plus d’un millier de kilomètres afin d’en mesurer le comportement. Il est clair qu’on ne parle pas ici d’une motoneige de randonnée, et que l’objectif de cette portion d’essais en sentier n’est certes pas de vous convaincre de changer votre MXZ. Le point étant que sur 3 000 ou 4 000 kilomètres sur ce type de motoneige, on peut facilement passer plus de la moitié de notre temps dans un sentier ou sur une surface dure pour se rendre sur notre terrain de jeux favori. Il est donc souhaitable que la motoneige ait un comportement « acceptable » en sentier et idéalement, un minimum de confort.
Ce fut ma première belle surprise. Même si on doit adapter notre conduite à ce type de véhicule et que cela peut prendre un certain temps, j’ai été impressionné par la stabilité du véhicule en sentier ainsi que par sa prévisibilité. On trouve rapidement le point de décrochage dans les virages et il est facile de contrôler le véhicule, ce qui n’est pas toujours le cas avec les motoneiges de montagne. Si on est moindrement mobile sur le véhicule dans les virages, on augmente encore la stabilité de celui-ci et sa capacité à sillonner les sentiers. Le comportement du véhicule me confirme déjà que le choix de la chenille de 3705 mm / 146 pouces pour le Québec et pour mes besoins semble un bon choix jusqu’à maintenant. Celle-ci est cependant bruyante en sentier, mais c’est là le sacrifice à faire pour autant de traction.
L’autre grande surprise jusqu’à maintenant fut dans les sentiers accidentés. Le parallèle avec la X-RS prend tout son sens à ce moment précis. Le confort du véhicule est impressionnant grâce aux qualités de la suspension tMotion qui est très efficace quand vient le temps d’absorber les grosses bosses. Je ne me rappelle pas avoir essayé une motoneige de montagne aussi robuste, qui réussit à absorber autant d’énergie en-dessous, tout en restant confortable pour le pilote au-dessus. Plusieurs autres motoneiges de montagne sont robustes, mais le pilote doit l’être tout autant pour réussir à tenir le coup, les chocs étant transférés en grande partie au motoneigiste. Ce n’est pas le cas de la Freeride car pour mon plus grand plaisir, elle rend les sentiers très bosselés amusants. De plus, la traction de la chenille combinée à la puissance disponible donne la capacité au pilote de sauter d’une « tête » de bosse à une autre, les amortisseurs KYB PRO 40 faisant un travail exemplaire. Je vous invite à essayer les différents ajustements facilement modifiables des amortisseurs qui changent de façon importante le comportement de la suspension.
Bloc d’élévation ajustable du guidon
Une des choses qui est toujours un problème pour moi quand on parle de motoneige de montagne est la hauteur du guidon. Les blocs d’élévation de série étant inévitablement ajustés pour un entre-deux (assis et debout), je ne suis jamais totalement confortable dans les deux positions. Mesurant 1,83 m / 6 pieds, je me retrouve souvent inconfortable dans les deux situations. J’apprécie d’autant plus l’ajout du nouveau bloc d’élévation de 115-175 mm qui me donne l’opportunité d’être parfaitement à l’aise tant dans mes randonnées en sentier, que debout lors de mes escapades en poudreuse. En voyant le mécanisme d’ajustement, j’avais certains doutes sur la rigidité de celui-ci, étant barré uniquement par un petit levier qui fixe les deux parties amovibles. Ayant fait plusieurs essais dans des bosses sollicitant particulièrement le guidon, le levier d’ajustement est resté ferme et à sa position. De plus, il ne semble pas avoir tendance à prendre du jeu avec le temps et fonctionne toujours aussi bien. L’avantage de ce système est qu’il est tellement facile à utiliser que j’ai pu ajuster la position même en mouvement à basse vitesse. Pour moi, c’est maintenant un « must » pour toutes motoneiges de montagne.
Phares auxiliaires à DEL
Roulant majoritairement en forêt, je suis un éternel insatisfait de la luminosité que procurent les lumières standards sur les motoneiges lors de mes sorties nocturnes. Je voulais donc faire l’essai des nouveaux phares auxiliaires à DEL, espérant avoir enfin toute la luminosité tant recherchée. Dès mes premiers essais, j’ai pu constater que le phare à DEL est définitivement la voie de l’avenir en matière de visibilité, car sa lumière est plus claire, plus blanche et plus efficace. L’ajout des phares optionnels est donc un plus dans mon cas, car ça améliore considérablement la visibilité à courte et moyenne distance. Cependant, ceux-ci n’aident pas vraiment la visibilité à longue distance (haute). En effet, la brillance des lumières à DEL fait comme un écran qui confond l’efficacité des lumières traditionnelles à longue distance. De plus, la combinaison des deux couleurs (traditionnel et DEL) devient un peu agaçante. Mais en attendant la venue du phare à DEL comme standard, les avantages de cette technologie en option sont indéniables et je le conseille fortement.
Protection contre le froid
Tel que je l’ai déjà mentionné, mes randonnées m’amènent très souvent vers le nord de Québec et du Saguenay, là où l’on rencontre de très basses températures. Le pare-brise bas de série de la Freeride était donc à remplacer temporairement d’ici à ce que les températures plus chaudes de mars ne reviennent. De plus, la Freeride n’arrive pas de série avec des protecteurs de mains, donc je devais trouver une solution. J’ai donc opté pour le pare-brise moyen ainsi que les déflecteurs de pare-brise latéraux afin de protéger mon corps et mes mains du froid. Mon objectif a été à moitié atteint, car ces équipements m’ont donné une très bonne protection pour le corps. Cependant, ils sont très peu efficaces en ce qui a trait aux mains par grand froid. J’ai donc ajouté les nouveaux manchons de guidon (#860201144) qui peuvent s’installer avec ou sans protège-mains. Ma crainte était de trouver ceux-ci un peu embarrassant pour la conduite, surtout en hors-sentier. Mais le bonheur fut instantané, car en plus d’offrir une protection très efficace pour les mains, la forme de ceux-ci laisse amplement de place pour la conduite et pour manipuler les contrôles électriques. Le dessus des manchons est en plastique transparent, ce qui permet au pilote de voir les contrôles. Finalement, ceux-ci peuvent s’enlever en quelques secondes, grâce à un système de velcro et ainsi donner une pleine liberté quand vient le temps de faire du hors-sentier. Encore une fois, plein de petits détails qui font que les accessoires BRP sont si efficaces.
Conclusion
La saison est jeune et il me reste encore beaucoup de kilomètres à parcourir. La neige s’accumule rapidement dans les montagnes, ce qui annonce beaucoup de plaisir pour la deuxième portion de mes essais qui se concentrera sur le hors-sentier. Il est clair pour moi à ce stade-ci que mon choix de chenille de 3705 mm / 146 pouces est toujours le bon choix pour un compromis entre le sentier et la poudreuse. Mais comment la Freeride 800R E-TEC 146 2015 se débrouillera-t-elle dans la poudreuse et en neige profonde? Est-ce que le compromis me fera regretter la chenille de 3923 mm / 154 pouces également offerte? Nos prochains essais porteront sur cette question de fond en évaluant les performances de celle-ci dans des conditions et types de terrain différents. De plus, il me reste quelques accessoires très pratiques équipant la Freeride à évaluer et ainsi, vous donner d’autres impressions qui j’espère, sauront vous plaire.