Souvent dans la vie, on a besoin de perdre quelque chose pour comprendre comment on était privilégié d’y participer. Lors du Snow Shoot 2015, j’ai dû m’absenter de l’événement pour des raisons personnelles, ne sachant pas du coup si je pourrais y revenir. Me disant à l’époque que c’était correct et que j’allais m’en remettre après 7 années de participation, je me suis aperçu qu’il n’en était rien quand j’ai vu mes collègues quitter pour le Montana. C’est pourquoi, dès que Denis Lavoie, président du magazine Motoneiges.ca, m’a offert de refaire partie de l’équipe, ce fut un oui presque instantané… Le temps de valider les trucs d’usage, vacances etc…
Je crois qu’on finit par oublier un peu le privilège qu’on a quand on y va à plusieurs reprises : 4 manufacturiers qui présentent près de 100 motoneiges 2016 réunies à un seul endroit pour en faire l’essai. Un décor exceptionnel qui est situé au cœur des Rocheuses américaines. Faire partie d’une équipe de journalistes spécialisés et sélectionnés venant de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Avoir l’opportunité de poser nos questions à ceux qui participent à la conception et à la mise en marché des véhicules. Donner notre avis sur les innovations techniques actuelles et futures. Ultimement, essayer tous ces modèles dans les différentes conditions pour lesquelles elles ont été conçues. Voici de quoi on parle quand on fait partie de cette équipe exceptionnelle. Il est clair pour moi que mon retour au Snow Shoot 2016 m’a donné l’occasion unique de mesurer le privilège que j’ai de faire partie de cet événement.
Il y en encore plus que cela! Faire partie d’une gang de passionnés avec un esprit d’équipe unique, partageant et utilisant les forces de chacun pour mener à terme notre mission. Voilà ce qui au final, nous motive tous à être présents et ce, dans le but d’informer le plus fidèlement possible les lecteurs du magazine. Être en mesure de prendre le pouls d’une nouvelle cuvée et cibler qu’est-ce qui sera le ou les gros « hits » pour le marché du nord-est du continent, voilà un autre bonheur quand on met les pieds sur le site. L’attitude à notre égard des gens qui travaillent pour les 4 manufacturiers témoigne également de la crédibilité que nous avons acquise avec les années, ainsi que l’importance de notre marché pour ceux-ci. En plus, ceux-ci sont à pied d’œuvre avant et pendant toute la durée de l’événement afin d’avoir les configurations optimales des motoneiges. Il ne faut pas oublier que nous roulons à une altitude variant entre 6 000 et 9 000 pieds (1 828 et 2 743 m), ce qui a un effet important sur la performance des moteurs.
Outre les décors majestueux du Montana, on doit parler de l’ambiance unique qui règne dans le village de West Yellowstone. Ce village devient une ville durant l’été, étant une des places les plus visitées par les Américains pour leurs vacances estivales. À l’hiver, la ville est à moitié fermée et la motoneige devient la source principale d’activité économique à West Yellowstone. Avec l’avant-préparation pour le Snow Shoot, la présence des manufacturiers et des journalistes s’étalle sur presque 2 mois. C’est donc pour cela que la ville est Snow Shoot! Et cela paraît tout autant pour les gens sur place. On sent que ceux-ci sont heureux que nous y soyons et nous le ressentons. Ça fait partie aussi de l’expérience unique d’être au Snow Shoot. Nous sommes reconnus et salués à chaque endroit que nous visitons et les gens locaux s’intéressent beaucoup à nous, à notre culture et à savoir comment ça se passe la motoneige chez nous. Encore là, c’est un élément de fierté d’être présent, d’échanger avec les habitants et tous les autres journalistes des différents pays représentés.
Je ne croyais pas être en mesure d’écrire un article sur mes impressions du Snow Shoot après une 8e présence, mais force est d’admettre que le fait d’avoir été absent m’a permis d’apprécier chaque moment de ce voyage et d’en mesurer toute la valeur pour moi. J’ai donc décidé de vivre chaque Snow Shoot comme si c’était le dernier car il n’y a rien de garanti dans ce bas monde. Il n’en demeure pas moins que j’espère avoir le téléphone à l'automne prochain afin de revivre cet événement unique dans le monde de la motoneige.