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Un nouvel ami et un trésor perdu retrouvé au Salon national quad-motoneige

Un nouvel ami et un trésor perdu retrouvé au Salon national quad-motoneige

Chaque année, les expositions de motoneiges tenues avant la saison à travers tout le royaume de la neige aux États-Unis et au Canada nous offrent la chance de voir, de toucher et de sentir les motoneiges les plus récentes, les technologies les plus nouvelles et les produits les plus innovateurs. Ce sont aussi des occasions spéciales pour se faire de nouveaux amis, pour retrouver de vieux amis, pour échanger nos histoires de sorties en motoneige et pour organiser nos prochaines expéditions.

L’automne dernier, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ) et la Fédération Québécoise des Clubs Quads (FQCQ) se sont unies pour présenter la première édition du Salon national quad-motoneige à Drummondville, au Québec. Quelque chose d’extraordinaire est arrivé. Tout a commencé alors que c’était à mon tour d’être au kiosque de Motoneiges.ca/SledMagazine.com. Même si mon français est pénible à entendre pour moi et pour autrui, je fais toujours de mon mieux pour être un bon représentant de Motoneiges.ca en essayant de faire connaître aux motoneigistes francophones les articles et informations du magazine web de la motoneige numéro 1 au Québec.

Pendant ma présence au kiosque, un homme est passé devant et je l’ai entendu parler en anglais à ses copains. Il m’a aussi entendu parler en anglais. Dans une mer de Québécois francophones, nous nous sommes liés le temps d’une jasette facile dans notre langue maternelle. J’ai rapidement appris qu’il venait du nord de l’État de New York et il a appris que je vivais pas loin dans le nord de l’État du Vermont. Tous les deux, nous étions très attachés au Québec et ça faisait des dizaines d’années que nous faisions de la motoneige.

Comme nous continuions de parler de nos randonnées au Québec, il me dit qu’il était propriétaire d’une ancienne étable à vaches laitières qui abritait une collection primée de modèles Élan de Ski-Doo aussi bien que d’autres modèles anciens. En farce, je lui ai demandé s’il avait plus qu’une petite obsession des motoneiges et il m’a répondu que OUI, il en avait une. 

Je lui ai parlé de la première motoneige familiale vendue au milieu des années 1990 à un gars de New York dont j’avais oublié le nom depuis longtemps. Je lui ai dit que je savais que la motoneige avait été restaurée parce que l’acheteur m’avait envoyé une photo (perdue depuis) de la machine remise à neuf. Subitement, cet homme qui est mon ami depuis 4 minutes me dit qu’il connait ce gars et cette motoneige. Deux phrases me sont venues à l’esprit : « Pas vrai » et « Malheureusement, mon nouvel ami invente des histoires ». Mais quand il a sorti le nom de l’acheteur (dont je me suis alors souvenu et qui était bien exact) et des détails sur la motoneige qui eux aussi étaient exacts, alors ma confiance est revenue. J’étais tout excité de savoir que ce qui avait été perdu existait encore. 

Mes souvenirs en dents de scie en ont pris un coup quand il m’a dit que l’acheteur avait eu des problèmes financiers à la fin des années 1990 et qu’il avait été forcé de vendre toutes les merveilles restaurées. Mon enthousiasme est remonté quand il a ajouté qu’il connaissait le nom de celui qui avait tout acheté et qui gardait tout dans son garage. Il a dû voir dans mes yeux ma passion pour cette première motoneige familiale, car il m’a demandé si un de ces jours, je voulais voir la collection.  Oh, mon …! OUI! OUI! Wow, quel retour dans le temps!

Quand je l’ai vendue, j’étais dans la jeune trentaine et préserver un héritage personnel ne faisait pas partie de mes priorités encore. J’avais repensé à cette motoneige durant les dernières années et je m’étais demandé ce qu’il en était advenu. À plusieurs reprises, j’avais recherché en vain la photo de la machine restaurée qui m’avait été envoyée beaucoup d’années auparavant. Nous avons donc échangé nos coordonnées et discuté d’une possible visite et Bang!, notre heureuse rencontre à un salon québécois de la motoneige était terminée, laissant derrière nous ce qui pourrait n’être qu’une anecdote incroyable. Après son départ, j’ai eu la tête et le cœur remplis de souvenirs de notre première motoneige.

Commençons par le début

Le père de ma mère, mon grand-père, mon Grampy était un homme tranquille qui travaillait fort, un autodidacte qui frôlait le génie. Ce n’était pas seulement mon opinion, plusieurs autres personnes le pensaient aussi. Il était un ingénieur autodidacte dans plusieurs domaines et il pouvait concevoir, bâtir et fabriquer tout ce qu’il voulait, par besoin ou par défi. Que ce soit dans le domaire de l’électricité, du bois ou du métal, il pouvait tout imaginer et ensuite tout créer. J’étais son premier petit-enfant né de sa seule enfant et j’étais le garçon qu’il n’avait jamais eu. Il m’arrivait souvent de m’asseoir et de le regarder avec émerveillement faire ce qui était à mes yeux de la magie mécanique. Il était mon héro, il était mon Grampy! Je pense que lui et J. A. Bombardier auraient eu beaucoup en commun.

C’était la fin des années 1960, j’étais un jeune garçon de 8 ans impressionnable et la motoneige ne faisait qu’apparaître dans notre coin du Vermont. D’après ce que j’avais vu dans les magazines au sujet d’une nouvelle activité motorisée appelée « faire de la motoneige », j’ai souvent demandé à Grampy comment ça fonctionnait ou si lui, il pouvait en fabriquer une.

En décembre 1968, Grampy nous a amenés mon père et moi chez un concessionnaire local de bateaux, Al’s Outboard, au centre-ville de Burlington, Vermont. Al’s Outboard était aussi un concessionnaire Ski-Doo.

Et elle était là au milieu de la salle d’exposition, parmi l’étalage des fêtes très éclairé, avec une énorme boucle rouge, la crème de la crème des motoneiges pour la saison 1969. Une étincelante Nordic 371 de Ski-Doo, tirant un traineau assorti, sur la neige artificielle toute moelleuse! La conception stylisée du phare rétractable, le compartiment moteur fermé avec tableau de bord à grain de bois et accents de chrome étincelant étaient au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer.

C’était comme un rêve de voir une motoneige « en vrai »  et voir de près une motoneige de ce calibre pour la première fois dans cet environnement. Grampy nous a demandé à mon père et à moi ce que nous pensions de ce que nous avions devant nous et le rêve est devenu réalité quand il nous a annoncé que tout ce qu’on voyait, tout l’étalage incluant les casques et la remorque était le cadeau de Noël de notre famille.

En un instant, les Gilbert sont devenus des motoneigistes! Joyeux Noël 1968 et bienvenue à l’une des plus grandes passions de ma vie. À partir de ces premières randonnées avec mon père au guidon, moi assis dans le traineau avec ma sœur plus jeune entre mes jambes et Maman debout en arrière, jusqu’à maintenant et avec chaque motoneige que j’ai eue entre-temps, ce fut un voyage incroyable.

De retour au présent

Mon téléphone sonne, c’est mon copain du salon de la motoneige et tout s’organise pour voir LA motoneige. Nous nous sommes rencontrés quelques semaines plus tard et nous nous sommes rendus là où devait être la Nordic 371 que je n’avais pas vue depuis plus de 20 ans. Les présentations sont faites, on placote un peu et l’excitation ne fait que croître.

Le propriétaire actuel (dont je tairai le nom) nous dit clairement que voir cette motoneige aussi bien que le reste de sa collection n’est pas possible pour des étrangers et que c’est uniquement grâce à mon lien avec notre ami commun que je peux être là. Comme il écoutait quelques-unes de mes histoires et qu’il voyait bien que moi aussi, j’avais une réelle obsession de la motoneige qui ne datait pas d’hier, je pense qu’il est devenu tout aussi excité de me la montrer que moi je l’étais de la voir.

Le dévoilement a commencé avec le lever de la porte du garage qui était plein à craquer. Il y avait plein de trésors anciens à l’intérieur, mais mon attention était concentrée sur seulement un. « Tu la vois? », dit-il en indiquant une motoneige couverte située au milieu du garage, vers l’arrière, sous une étagère avec une autre motoneige ancienne au-dessus. « Si tu veux la voir, il va falloir déplacer des choses. Elle est recouverte là depuis que je l’ai achetée à la fin des années 1990. » Alors, on a déplacé du stock et puis, je l’ai vue.

     

Quand on a enlevé la toile qui la recouvrait et que mes yeux ont vu la beauté restaurée, je me suis retrouvé dans le passé à l’âge de 8 ans en train de la regarder sur le plancher de la salle d’exposition en 1968. Le temps a passé rapidement et je suis demeuré poli pendant qu’il nous montrait fièrement plusieurs autres motoneiges magnifiques. Mais ma mission était terminée; j’avais vu notre Nordic, la motoneige par laquelle tout avait commencé et qui était maintenant conservée cachée mais restaurée dans toute sa gloire.

Je pense qu’elle aimait qu’on la regarde, je pense qu’elle aimerait qu’on la regarde encore. Peut-être qu’un jour je la reverrai et peut-être qu’un jour elle reviendra à la maison encore une fois. J’ai laissé quelques indices.

Comme cadeau d’au revoir, j’ai laissé un des derniers items que j’avais encore de notre première motoneige, un des casques d’origine qui faisaient partie de mon fantastique Noël 1968. Ensemble, nous l’avons recouverte et l’avons mise au repos jusqu’à son prochain réveil.

La morale de cette histoire

Il faut visiter chaque année un salon de la motoneige, on ne sait jamais quelle rencontre on y fera.

Allez voir sur la page Facebook de Motoneiges.ca  la série « Retour en arrière » pour voir d’autres motoneiges découvertes lors de cette rencontre exceptionnelle.

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