Un rebuilt signé Motoneiges.ca – Partie 2 : Le moteur 670 2 cylindres Rotax
Moteur Rotax Formula Mach 1 1994
Lors de l’achat de la motoneige, on m’a mentionné que les réparations au moteur n’étaient que mineurs selon l’évaluation préliminaire. J’étais donc impatient de m’y mettre et commencer à regarder plus en profondeur les modifications requises, si nécessaire, pour remettre le moteur en marche. Étrangement, lorsque le moteur tournait, la valve rotative restait fixe sans tourner. Ça ne regardait donc pas très bien. Nous avons dû enlever l’arbre de la valve rotative et avons constaté que l’engrenage central était complètement détruit. Après avoir fait des recherches, nous avons pu facilement remplacer cet engrenage sans trop nous ruiner. La dernière vérification consistait à s’assurer que l’arbre était toujours droit et qu’il n’a pas été endommagé lors du bris moteur. Une petite visite sur un tour machine-outil était de mise… Malheureusement, encore une fois, le résultat des tests était négatif.
L’engrenage complètement détruit et les tests de rectitude de l’arbre de la valve rotative
Il n’était plus seulement question de changer l’engrenage, le montage complet devait maintenant être changé. J’ai dû me tourner vers le marché de l’usagé puisque la facture pour remplacer l’engrenage et l’arbre complet était assez salée. Après quelques coups de fil, j’ai pu trouver une base complète endommagée, mais avec l’arbre de la Rotary Valve en bonne condition. Donc cette étape étant terminée, rien ne pouvait plus nous arrêter, en principe…
Encore une fois, le sort s’acharna sur nous. À la suite du bris de l’arbre de la valve rotative, l’autre engrenage de transfert du vilebrequin avait bougé de sa position initiale. C’était le pire scénario envisageable puisque non seulement le moteur complet devait être ouvert, mais le vilebrequin lui-même devait être revu et réparé. A ce stade, je me suis demandé s’il ne serait pas préférable de retrouver un moteur usagé fonctionnel et le transplanter dans le châssis. Après réflexion, l’option de rebâtir complètement le moteur d’origine a été retenue. Premièrement, ce moteur n’a été fabriqué qu’une année et sera probablement difficile à dénicher et je voulais garder la motoneige d’origine le plus fidèlement possible. De plus, l’achat d’un moteur usagé ne garantit pas son bon fonctionnement à court et moyen terme…
L’arbre défectueux avec le donneur à ses côtés
Surprise après surprise
Lors de l’extraction du moteur du châssis, les surprises continuaient à s’accumuler. Premièrement, au niveau électrique, c’était un cauchemar complet. Il y avait surement eu beaucoup de modifications maison expérimentales au fil des années. Plusieurs fils étant dénudés et certains connecteurs étant complètement fondus, un petit tour chez mon concessionnaire Ski-doo local avec une liste assez exhaustive de nouveaux connecteurs électriques en main a suffi pour régler cet autre problème. De plus, en examinant attentivement un des supports de moteur, j’ai constaté qu’il était complètement craqué. Encore une fois arrêté, ce projet ne se terminera probablement jamais. 2-3 soudures plus tard, nous sommes de retour sur le plan préétabli ! Rendu à ce stade, j’ai décidé de changer les 2 pistons et le kit de gasket complet et de nettoyer les soupapes d’échappement RAVE. De cette façon, j’aurais la tranquillité d’esprit en l’utilisant et ce moteur me servira encore plusieurs années.
Problème électrique
Encore plus de problèmes électriques…
Un des nouveaux connecteurs
Support moteur craqué
Support moteur une fois soudé
Le vilain moteur en punition dans son coin !
Piston d’origine
Nouveau piston prêt à faire feu
Soupapes d’échappement nettoyées
Avant de remonter le tout, une question s’impose ! Quel était le problème du moteur au départ ? Pourquoi avait-il rendu l’âme de cette façon ? Avec tout l’investissement pour remettre le moteur à neuf, il serait bien triste de causer d’autres dommages supplémentaires après la première randonnée !!! Les carburateurs ont été inspectés au peigne fin et nettoyés. Toutes les composantes des carburateurs ont été revues, grosseur des gicleurs, principale et ralenti inspectées au cas où un mécanicien en herbe aurait décidé de faire ses propres expériences… Les épaulements de caoutchouc au niveau des carburateurs ont été vérifiés pour s’assurer que le moteur ne tire pas d’air et change ainsi le ratio air/essence… Après toutes les inspections habituelles, un problème potentiel est ressorti du lot. Une toute petite pièce qui aurait pu passer inaperçue et causer encore des dommages catastrophiques si nous avions passé à côté. Après inspection, les conduits d’huile à injection étaient craqués et coulaient. Ce qui ne permettait pas de lubrifier le moteur convenablement. Deux petits conduits neuf et quatre bagues resserrées et nous étions repartis de plus belle. En passant, il est impératif d’utiliser le bon type de conduit d’essence et d’huile. Avec expérience, utiliser des conduits bas de gamme ne vous durera qu’une saison et seront à remplacer de nouveau. Ils seront secs sans aucune flexibilité et auront tendance à craquer très facilement. « Been there done that »
Conduit d’huile à injection perforé
4 petites bagues à enlever délicatement
Assemblage de la pompe à l’huile avec nouveau conduit
Il est maintenant temps de réassembler le tout ! Question de rajeunir l’apparence du moteur, une petite séance au jet de sable et session de lavage pour la carrosserie était au menu. C’est plus simple et efficace de travailler dans un environnement propre et aussi plus facile d’identifier une fuite potentielle si tout est bien au sec avant de redémarrer la bête. Après quelques heures pour remonter le casse-tête et un mal de dos plus tard, le moteur est de retour dans les entrailles de la motoneige ! Ce moteur devrait faire maintenant ses 150 lb de compression sur chaque cylindre et transmettre environ 115 chevaux moteurs !!! Finalement, ce qui devait être une simple réparation a fini malheureusement par un rebuilt complet du moteur. C'était un bon challenge, défi relevé… suivant !
