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Yamaha Attak 2006: Longue randonnée

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La saison dernière, j’avais organisé et participé à la première édition du Challenge Motoneiges.ca où avec 3 compagnons, nous avions roulé 1175 km en environ 22h30. Cette saison nous avions planifié la même randonnée avec peut être un petit crochet afin d’augmenter le kilométrage à 1250 si les conditions nous le permettaient. Or le Nouveau Brunswick a connu une saison plutot décevante en 2005-2006 et l’enneigement n’était pas au rendez vous au moment que nous avions prévu prendre le départ… On a attendu quelques semaines et naturellement le printemps s’est montré le bout du nez et il était évident que cette randonnée ne pourrait avoir lieu tel que planifiée.

Comme il devenait très difficile de trouver une journée où tous les personnes intéressées pouvaient se libérer en même temps, j’ai décidé de partir seul mais pour une distance moins longue soit entre 700 et 800km. Le trajet qui m’attirait particulièrement est appelé «Le petit tour de la Gaspésie» par plusieurs motoneigistes. J’avais entendu parler de gens qui l’avaient fait en 24 heures mais jamais en solo… Voici sur une carte le trajet que j’ai fait lors de cette journée:


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Lundi 13 mars je me lève et j’annonce mon départ à ma conjointe pour cette randonnée. J’y avait pensé pas mal toute la nuit et les conditions de neige semblaient aussi bonnes qu’elles pourraient l’être d’ici la fin de la saison. Vers 08h30, je démarre le moteur de l’Attak dans le garage. En regardant la neige je commence à avoir des doutes car une croute solide couvre la neige. Est ce que la poussière de neige sera suffisante afin de lubrifier les glissières (slides) et refroidir le moteur ? Hum… Bon qui ne tente rien n’accompli pas grand chose je me dis et je me dirige vers le garage pour ravitailler la motoneige. Rendu là je jase avec mes compagnons et finalement je décolle vers 09h00 vers le Mont-Comi. En montant vers le Mont-Comi je m’arrête à plusieurs occasions pour vérifier les glissières et les radiateurs. Ça semble aller mais c’est vraiment juste… Je file comme cela sur la TQ #5 jusqu’à l’intersection de la 587. Je constate malheureusement que les glissières sentent légèrement le plastique. Malheur! Je vais devoir rebrousser chemin… Je m’assis sur le siège complètement démoralisé et je me demande s’il serait possible de partir un peu plus tard dans la journée pour une randonnée locale.


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Après quelques minutes de réflection j’entend des motoneiges qui arrivent de l’est. Ils vont peut être pouvoir m’annoncer que c’est mieux plus loin. Je décide de partir à leur rencontre et quelques centaines plus loin j’appecois deux motoneigistes américains qui sont en train de forcer sur une motoneige qui s’est abimer sur un petit pont. Après les avoir aidé à remettre la motoneige dans le sentier et de constaté les dégats, je jase avec eux pour apprendre qu’ils sont partir de Matane le matin même et que c’est un peu mieux. Super! Je repars mais il est déjà rendu 10h30 et j’ai même pas 50km de fait… On va rentrer tard à la maison à ce rythme là! Je décide donc de limiter les arrêts afin de reprendre une partie du temps perdu… Les sentiers sont très beaux jusqu’à Padoue où les conditions sont plus difficiles. Le sentier est bosselé à cause de l’affluence du weekend. Je m’attendais à cela et après avoir ajusté la suspension grace au cadran fixé sur le pont de l’Attak, j’ai l’impression de flotter sur les bosses. Seules les très grosses donnent plus de misère à la suspension. Je roule un bon train jusqu’à Matane où je m’arrête ravitailler la motoneige. Le spectacle des éoliennes est grandiose mais distrayant. Je m’arrête donc pour les regarder avant de me retrouver dans le champs moi même…


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Après le plein, les conditions changent drastiquement et je me retrouve sur un sentier de qualité incomparable. J’en reviens tout simplement pas. C’est à croire qu’il y a juste des surfaceurs qui passent ici… Je profite de chaque kilomètre au maximum car en plus de l’absence de toute bosse la neige offre une traction exemplaire tout en minimisant la friction. J’ai rarement rencontré de conditions semblables… Je suis en extase !!! Il faut donc m’arrêter afin d’immortaliser cela !

 


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Je dépasse St-Adelme où je n’ai pas roulé depuis 2 ou 3 ans. Quelques kilomètres plus loin, j’ai droit à un premier regard sur les Chics Chocs. J’ai beau être venu ici à plusieurs reprises, je reste toujours ébloui par la beauté de ce coin de pays… J’ai déjà d’être dedans… Mais il me reste encore pas mal de chemin à faire et je vais devoir ravitailler avant de prendre la direction de St-Paulin car les stations service sont rares dans ce secteur…


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À mesure que l’heure avance, le soleil dissipe les nuages et un beau ciel bleu prend tranquillement le dessus. Je m’arrêterais à tous les kilomètres pour prendre des photos tellement c’est beau. J’essais donc de minimiser mes arrêts même s’ils ne durent qu’une minute le temps de prendre une petite photo.

 


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Je rencontre ensuite une groupe de motoneigiste qui sont en train de réparer une motoneige. Je m’arrête pour voir si je peux aider. C’est un guide avec un groupe de français et l’un d’eux s’est enfiché dans le décors après avoir manqué une courbeà 90 degrés. Je demande conseil au guide pour le meilleur endroit pour ravitailler la motoneige et il me conseille de me rendre aux Méchins. Un petit détour de 12 km mais cela va me permettre d’avoir la conscience tranquille même si j’ai amplement d’essence pour me rendre à la Cache. C’est cependant pas le temps de courir après le trouble puisque je suis seul et le sentier 595 est très isolé. Je quitte donc le groupe vers les Méchins.

 


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Après avoir repris le chemin de St-Paulin, je roule dans un sentier où il est pratiquement impossible de se restreindre à la limite permise… Le sentier est une succession de grande section en ligne droite. C’est large et très bien entretenu.

 


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Atteindre St-Paulin n’est qu’une simple formalité. J’arrive là bas vers 14h00 et je rencontre un groupe de motoneigistes locaux. Tout en attendant notre dîner, on discute et ils me demande d’où je viens et où je m’en vais. Je leur raconte mon itinéraire et n’en reviennent pas que je fasse cela en solo.


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En fait la prochaine partie de mon voyage est celle avec laquelle je suis moins à l’aise puisque je me retrouve à plusieurs dizaines de kilomètres de marche si quelquechose d’imprévue m’arrive. Je chasse rapidement cette perspective de mon esprit car elle gâcherait tout le plaisir que j’éprouve à rouler sur de longues distances… Je quitte le relais vers 15h00. Déjà le soleil perd de sa force et dans quelques heures la nuit s’installera. Je vais donc tenter de rouler le plus de distance d’ici là.

Je tombe rapidement dans le coeur des Chics-Chocs où les paysages sont à couper le souffle. Je crois que tous les motoneigistes devraient aller visiter ce coin de pays au moins une fois dans sa vie. C’est tellement beau! Voici quelques photos qui en disent pas mal long… Encore une fois, je n,ai pas pu m’empêcher de prendre des photos…


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La seule chose qui n’est pas parfaite pour rouler dans ce secteur est la conditions très difficile du sentier… Le surfaceur n’est pas passé ici depuis une ou deux semaines si ce n’est pas plus… Il faut donc rester aux aguets puisque certains pièges sont présents dans le sentier qui pourraient causer facilement une perte de contrôle. J’arrive maintenant au mur de glace. C’est la première fois que je le vois si tôt en saison. Les autres fois que je suis venu ici c’était en avril. Le mur est beaucoup plus beau mais en janvier ou février ça doit être encore plus spectaculaire. Je décide de sortir le trépied pour me poser dans ce décors.

 


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Je reprend mon chemin en direction du Faribeault et je rencontre les pires conditions de ma saison dans un petit tronçon d’environ 30 km. Je dois réduire la vitesse de façon significative ici. Afin de bien décrire les conditions, je résumerais en disant qu’il y avait des bosses sur les bosses 😉 Après près de 400 km de roulé et au moins 350 autres à venir je ne veux pas me bruler. Rien ne presse et je prend le temps afin de traverser ce secteur… Ensuite, le sentier redevient en bonne conditions et j’arrive finalement au Faribeault

 


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Après un bref arrêt, je repars… Là, le soleil commence à se cacher derrière les montagnes et je me dis qu’il serait bien d’atteindre New Richmond avant qu’il fasse complètement noir. Je me fixe donc cela comme objectif. Je dois cependant me rendre à la Cache avant 😉 J’apercois plus loin ce qui me semble le Mont Jacques Cartier. Le dessus tout blanc où les neiges semblent éternelles….

 


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J’arrive à La Cache au moment où le soleil est sur le point de se coucher. Il ne me reste donc qu’environ 1 heure avant la pleine noirceur. Je souhaite que le sentier du Club de New Richmond soit surfacé afin de pouvoir reprendre un bon rythme… Après m’être informé au monsieur qui me ravitaille, j’apprend que le surfaceur est passé au cours des dernières heures et moins d’une douzaine de motoneige est passées depuis…

 


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Je repars de plus belle… Prochain arrêt, New Richmond ! Tel que le monsieur me l’avait indiqué, le sentier est superbe mais avec la tombée de la nuit, je rencontre un problème que j’avais presque oublié…. La température baisse et le sentier se glace de nouveau offrant ainsi que très peu de neige pour le refroidissement du moteur. «Pis je suis loin de la maison en ti-pêché là !» que je me dis à moi même… Ici il semble qu’il y a eu du verglas ou quelquechose du genre car à côté du sentier on dirait une patinoire… C’est rien pour améliorer la situation car je ne peux pas compter sur les côtés du sentier pour faire monter de la neige dans les radiateurs.

 


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Je réussi tout de même à maintenir assez de neige sur les radiateurs du moteur. Je m’arrête à tous les 5 ou 6 kilomètres pour vérifier et de temps à autre je gruge le coté du sentier afin d’améliorer mon sort ! Le sentier ici est très beau. Il y a de très beaux bouts bien droits qui sont agréables à parcourir. Je m’amuse comme un petit fou même si je garde l’oeil sur la lumière d’avertissement afin de m’assurer qu’elle demeure éteite.


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À mesure que je gagne le sud je vois la quantité de neige diminuer et la neige devient plus molle. Environ 90 minutes après avoir quitté La Cache j’arrive enfin à l’intersection de la TransQuébec #5 aux environs de New Richmond. La tourelle m’indique que je me trouve à encore 275 kilomètres d’Amqui et Luceville est environ 90 kilomètres plus loin… Donc il me reste un bon bout à faire…


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Je quitte donc avec plaisir la 595 pour emprunter la TQ #5 en direction ouest. Ici, ce sont des conditions très printanières que je rencontre. Des plaques de terre m’indiquent que la saison est pratiquement terminée pour les motoneigistes de ce secteur. Certains champs ont des étendues d’eaux claires et même certains bout de sentier sont immergées. Cependant lorsque le sentier s’éloigne de la Baie des Chaleurs les conditions redeviennent hivernales. Mais ce bout de sentiers revient à quelques reprises près de l’eau afin de rejoindre les municipalités. J’arrête me ravitailler à la première station service que je rencontre et après un bref calcul je m’apercois que le ravitaillement partiel à La Cache a été inutile puique j’avais une bonne marge de manoeuvre pour l’atteindre. L’avantage du fond de sentier crouté est que cela diminue la friction… Wow!

J’atteint finalement Carleton où le relais est ouvert. Je décide de m’alouer une petite pause. Il est rendu 20h00 environ et la fatigue commence à se faire sentir. Depuis St-Paulin je n’ai pas fait de pause… La dame sur place s’informe elle aussi de ma provenance et après lui avoir décrit le trajet parcouru elle est sûre que je m’arrête à Carleton pour la nuit… Lorsque je lui dis que je retourne à la maison le soir même elle crois que je blague…


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Je repars après cette pause d’environ 20 minutes. La prochaine étape est Pointe-à-la-Croix. C’est un bon bout de chemin… Je roule plus lentement puisqu’il parait que des gens ont vu des chevreuils dans ce sentier. Sage précaution puisqu’en sortant d’une courbe je tombe presque nez à nez avec 4 chevreuils qui semblent figés l’espace d’un moment. Après s’être resaisis, ils disparaissent sans demander leur reste… Pas question d’aller plus vite pour moi après cette rencontre…. J’apercois également un renard et deux coyotes dans ce secteur… Vers 22h00 j’arrive enfin à la station service de Pointe à la Croix. Là je tombe dans un secteur connu… Je fais un décompte de ce qui me reste à faire… 1 heure pour atteidre Alberville et environ 1 heure et demi pour la maison à partir de là… Je devrais donc arriver chez moi vers minuit trente… Pas si mal avec toutes les arrêts que j’ai fait…


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Encouragé par le fait que je suis dans un secteur connu, je peux adopter une vitesse de croisière plus adaptée à la motoneige et aux sentiers que je parcours. Les sentiers sont en conditions hivernales ici mais très durs. Je dois de nouveau chercher de la neige sur les cotés du sentier. Par contre la motoneige a du roulant et dans les lignes droites j’atteint des vit… enfin vous voyez ce que je veux dire! Parcourir les sentiers des clubs Sportif Marquis de Malauze et de La Coulée Verte était vraiment très plaisant. Sur le territoire du Club de la Vallée de la Matapédia tout était merveilleux sauf pour le sentier de la Montagne St-Pierre qui était très bosselé. En fait c’était bosselé jusqu’à La rédemption où j’ai retrouver des conditions également hors du commun. Tel que prévu, je suis arrivé chez moi vers 00h30 après avoir parcouru plus de 765km en solo.

Je garde en souvenir les merveilleux paysages que j’ai eu la chance de voir ainsi que la qualité incroyable des sentiers sur un bon pourcentage de la distance parcouru et du bon comportement de la suspension de l’Attak lorsque le sentier devenait plus difficile. Cette motoneige est très bien adaptée pour les longues randonnées et m’a offert des fortes sensations.

 

 

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