Lors du Congrès de la Fédération des Clubs de Motoneigistes du Québec (FCMQ) qui s'était tenu à La Malbaie en septembre dernier, les grandes lignes d'une étude d'impact économique reliée à la pratique de la motoneige au Québec nous apprenait que cette industrie génère plus de 2 milliards de dollars de retombées dans notre province. En plus de procurer et/ou maintenir des emplois à des milliers de québécois, le Gouvernement provincial engrange pas moins de 200 millions de retombées sous forme de taxes ou d'impôts.
Pour une grande partie, les retombées de l'industrie de la motoneige sont rendues possibles grâce à un réseau de plus de 30000 km de sentiers balisés, entretenus et surfacés par 205 clubs de motoneigistes. Ces clubs sont formés de bénévoles qui gèrent les activités et l'entretien des sentiers. Alors, une industrie qui génère 2 milliards en retombées et qui permet au Gouvernement du Québec de toucher 200 millions de dollars année après année, repose essentiellement sur les épaules de milliers de bénévoles. Aucune autre industrie ne peut se vanter d'un tel tour de force !
Saviez-vous que les contributions financières du Gouvernement du Québec dans le réseau de sentier ont été à la fois très minimes et surtout ponctuelles au cours des 30 dernières années? C'est pourtant un fait vérifiable. Mis à part la participation d'un ou deux ministères dans des campagnes de sécurité, bien peu a été fait de ce côté. Bien sûr des subventions remises aux clubs pour l'entretien des sentiers sont envoyées annuellement à ces derniers : mais d'où vient cet argent ? Il provient de l'augmentation du prix des enregistrements des motoneiges. C'est donc les propriétaires de motoneiges de la province qui assument les frais mais c'est le Gouvernement qui en prend crédit. Ironique n'est ce pas?
En plus de l'augmentation du prix des enregistrements, les motoneigistes ont aussi subi plusieurs hausses consécutives du prix des droits d'accès afin de permettre à de nombreux clubs de survivre et ainsi assurer la maintenance du réseau de sentiers sur l'ensemble du territoire québécois. Il est normal que les motoneigistes assument leur part pour maintenir l'accessibilité des sentiers mais ceux qui en retirent le plus doivent aussi mettre l'épaule à la roue pour assurer la pérennité de toute l'industrie.
De son côté, le Gouvernement fédéral a investi plus de 17 millions de dollars au cours des 4 dernières années dans l'industrie de la motoneige au Québec. Il semble qu'Ottawa ait compris beaucoup plus rapidement que Québec l'importance de réinvestir une petite partie des sommes qu'il perçoit afin de permettre à l'industrie de survivre et de continuer à générer des retombées économiques aussi importantes.
Au niveau des sentiers, les besoins sont criants. En effet, des travaux pour un montant approximatif de 30 millions de dollars seront nécessaires au cours des 5 prochaines années afin de restaurer ou reconstruire des infrastructures respectant les normes environnementales et également celles du Ministère des Transports. On ne parle pas de développement mais uniquement d'entretien du réseau existant. Alors ces coûts n'incluent pas la liste des travaux nécessaires à l'aménagement de sentiers durables.
Le Gouvernement du Québec a eu, depuis plusieurs décennies, une vision à très court terme dans ce dossier. Jusqu'à présent, l'impact du refus d'investir n'a pas eu d'effet majeur sur les retombées mais, aujourd'hui, la réalité est tout autre. Les nouvelles normes environnementales, les nouvelles contraintes au niveau du territoire, les tâches administratives accrues, la hausse des coûts des projets et de l'entretien des sentiers mettent sur le dos des administrateurs des clubs une pression énorme. Cela a pour effet de rendre les clubs plus vulnérables ce qui compromet grandement leur survie et celle du réseau.
Si le réseau est compromis, les retombées économiques diminueront et aussi les revenus qu'en retirent l'état. Ne serait-il pas responsable pour le Gouvernement d'investir une petite partie des sommes générées par cette industrie pour lui permettre de survivre et également de prospérer ? Il ne faut pas voir une implication monétaire de l'état comme une dépense mais plutôt comme un investissement. Par exemple, si Québec mettait à la disposition de la FCMQ seulement 5% par année des sommes qu'il touche, c'est 10 millions de dollars qui seraient disponibles pour assurer la pérennité et le développement de l'industrie. Ceci permettrait l'entretien du réseau et la mise en place des sentiers durables ciblés par les Tables régionales de concertation..
Un meilleur réseau signifie également le développement de l'activité de la motoneige, le maintien et possiblement l'augmentation des emplois en découlant et certainement l'augmentation des retombées économiques.
Le Lac Taureau et son immensité
Il est maintenant temps pour le Gouvernement du Québec de s'impliquer activement dans cette industrie de 2 milliards de dollars en réinvestissant une minime partie des sommes qu'il perçoit. L'inaction n'est plus une option puisqu'elle met en péril des milliers d'emplois et des entrées d'argent dans les coffres de l'état de 200 millions de dollars annuellement.
Le calcul est simple et nos élus doivent se réveiller avant qu'il ne soit trop tard !