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ToggleIl y a quelques mois, quand j’ai appris que j’aurais une motoneige en essai, j’ai écrit que je me sentais comme un garçon devant un nouveau jouet. Maintenant que la saison tire à sa fin et que la Arctic Cat XF 6000 Limited a terminé son séjour chez moi, je me sens comme ce même garçon, à qui on enlève son jouet… Ne vous en faites pas, je vais m’en remettre (je suis un professionnel… ne tentez pas ceci à la maison !). Heureusement, il me reste les souvenirs de cette saison de motoneige 2015 !
Et quelle saison passionnante avec cette motoneige ! Cette dernière est très polyvalente et permet de faire de longues sorties en offrant un niveau de confort impressionnant. Quand les conditions se détériorent et que nous devons nous transformer en pilote de snowcross, le chat sort ses griffes et est prêt à attaquer les sentiers les plus agressifs. Bosselés ou non. En dehors des sentiers battus, la chenille de 137 pouces / 348 cm et l’écartement ajustable des skis nous font oublier l’époque où les motoneiges de sentier s’embourbaient quand une gratte n’était pas passée avant nous. En résumé, peu importe les conditions, la XF 6000 répond à l’appel !
J’en suis donc là. Il est temps de vous faire un bilan de la saison. Je vais tenter de vous décrire le mieux possible ce que j’ai apprécié ou découvert de cette machine vraiment intéressante.
Tableau de bord
Je commence par ici, puisque c’est souvent ce que l’on remarque la première fois que l’on s’assoie sur une motoneige. L’affichage électronique comporte 4 sections, que l’on peut configurer pour permettre de voir soit la vitesse, le compte-tours, l’heure, la température des gaz d’échappement, la température du liquide de refroidissement, l’odomètre et j’en passe. Donc, beaucoup de choix tout en permettant une dimension de l’affichage assez grande pour bien voir.
Chaque motoneigiste peut configurer l’affichage qui lui permet d’obtenir les informations qui l’intéressent selon ses goûts ou ses besoins. On y arrive à l’aide de 4 boutons positionnés en périphérie des cadrans. Ceux-ci sont facilement accessibles, même avec des gants.
En conduite plus sportive ou en période de rodage, j’aimais bien afficher la température des gaz d’échappement. Lorsque les conditions étaient plus glacées, je voulais avoir la température du liquide de refroidissement sous les yeux. Lors d’une balade plus tranquille, je mettais l’affichage de l’heure… pour savoir si le temps était suffisant pour prendre un détour avant de rentrer !
Affichage de bonne dimension et facile à configurer
Tout près du tableau de bord, il y a la clé. Il aurait été préférable qu’un peu plus d’espace soit prévu puisqu’il faut parfois enlever un gant pour la manipuler. Dans le cas du bouton de marche arrière, c’est pire. Même avec des gants minces, il est très difficile de l’activer.
Une autre information intéressante apparaît automatiquement lors d’un démarrage à froid. Un voyant rouge reste allumé tant que la température de fonctionnement du moteur n’est pas atteinte. Très pratique pour calmer nos ardeurs et nous rappeler que tout moteur a besoin de se réveiller (tout comme nous! ) et de s’échauffer avant une journée de sport. Ce n’est pas très long… mais on a toujours l’impression que c’est trop long.
Frein
Le frein aussi a besoin de s’échauffer. On le remarque lors des premières utilisations. Il faut appliquer une pression plus grande sur le levier. Après quelques utilisations, un doigt est suffisant pour bloquer complètement la chenille et la modulation du freinage se fait sans surprise.
Moteur et performance
Nous voilà dans le vif du sujet ! La dernière décennie a permis aux manufacturiers d’améliorer la performance des moteurs, peu importe le type ou la cylindrée. Dans le cas du nouveau Arctic Cat 600 C-TEC2, ça se sent. Le moteur à 2 temps combiné avec la transmission fait tout un travail. On perd un peu dans la souplesse, par contre, lorsque la puissance est nécessaire, on se sent décoller. La réponse est instantanée. Le moindre changement à la position de l’accélérateur et voilà, on n’est plus là, on est parti !
Parfait pour la conduite sportive mais lors des manœuvres à basse vitesse, il faut être attentif. Surtout en marche arrière les premières fois, il est préférable de rester assis !
Suspension – Accélération et sortie de virage
La XF 6000 est une motoneige qui se veut polyvalente. Cela dit, le comportement de la suspension est surprenant dans toutes les conditions. Par contre, lors d’une forte accélération en sortie de virage, on perd la capacité de bien terminer le virage. Il faut donc calmer ses ardeurs et contrôler l’accélération.
Évidemment, plusieurs changements comme l’ajustement des ressorts arrière, la rotation des blocs de transfert, la diminution de la longueur des courroies, la réduction de la précharge sur le ressort avant et la pression dans les amortisseurs des skis ont tous contribué à diminuer le problème, mais c’était insuffisant. Il faut savoir qu’en hors-sentier, il est souhaitable que le devant s’élève pour pouvoir améliorer la manœuvrabilité. Donc, difficile dans cette situation d’obtenir une note parfaite en sentier et en hors-sentier. Les 2 sont incompatibles, mais le compromis est viable.
Consommation d’essence et d’huile
Arctic Cat recommande d’utiliser l’huile qui a été développée pour le nouveau moteur C-TEC2. Elle est vendue en pochette de plastique de 1,4 l et habituellement, l’huile se vend en bouteille. À première vue, on reste surpris du nouveau format mais on y trouve quelques avantages.
Format inhabituel mais qui s’avère bien pratique
Premièrement, ce contenant est plus facile à loger pour le transport. Ensuite, lors du remplissage du réservoir, l’huile s’écoule de façon continue puisque le contenant se déforme et n’a pas besoin de laisser entrer d’air. Bref, ce contenant fonctionne très bien et je suis certain qu’on retrouvera d’autres fournisseurs utiliser ce type de contenant.
Au niveau de la consommation, les ratios d’huile que j’ai calculés tout au long de la saison ont été vraiment bas. Variant de 75 : 1 jusqu’à 105 : 1. Traditionnellement, les moteurs à 2 temps demandaient des ratios autour de 40 : 1. Il faut comprendre que dans le cas du C-TEC2, la quantité d’huile est injectée à l’aide d’une pompe électrique. Le système électronique peut donc varier la quantité d’huile injectée selon les besoins du moment. On obtient donc une économie en évitant des surplus de consommation inutile que l’on obtenait avec une pompe mécanique qui fournissait un ratio fixe.
Cette économie a des répercussions financières et aussi, moins de fumée et moins d’odeur.
La consommation d’essence, elle, a été plus élevée que ce que je prévoyais. Le nouveau moteur est encore en développement et, à mon avis, la programmation d’injection d’essence est généreuse. Il est connu qu’un mélange plus riche en essence aide à améliorer la durabilité d’un moteur. Probablement que les prochaines versions du moteur seront moins gourmandes.
Son
Souvent, le son d’une motoneige nous en dit long sur sa personnalité. Dans le cas de la XF 6000, ce qu’on entend ressemble à un chat choqué, un peu enroué, qui préfère l’action au repos. On a donc le look et les caractéristiques d’une motoneige prête pour l’action. Et quand on la démarre, qu’est-ce qu’on entend ? Vous devinez ! Le son d’un moteur à 2 temps qui est prêt pour l’action. Ceux qui ont un faible pour ce type de moteur seront servis.
Hors-piste
Mon coin de pays ne se prête pas, malheureusement, à la pratique du hors-sentier. Alors, les occasions ont été plutôt rares. J’ai pu faire quelques tests et j’ai été agréablement surpris. L’ajustement de l’écartement des skis ne prend qu’une quinzaine de minutes à changer et permet à la motoneige d’être plus prévisible lors des manœuvres en virage.
La position du guidon permet d’être confortable debout et les cadrans restent bien visibles dans cette position.
La chenille Ripsaw II de 137 po / 348 cm fait un excellent travail dans plusieurs conditions de neige.
J’aurais bien aimé faire plus de hors-sentier et pouvoir vous en parler plus longuement, mais avec ce que j’ai pu constater, je suis convaincu que cette machine peut très bien vous entrainer dans des endroits surprenants.
Conclusion
Nous avons parcouru plus de 5 000 km avec cette motoneige pendant la saison et la XF 6000 Limited a bien répondu. Un petit problème de démarreur sans conséquence puisque le démarrage manuel est facile et disponible.
Bon confort pour des journées de 500 à 625 km. Suspension efficace dans les pires conditions. Performances surprenantes pour un moteur de cette catégorie. Un look qui se fait remarquer.
J’ai eu la chance de faire l’essai d’une motoneige qui peut vous faire vivre une saison exceptionnelle peu importe les conditions.
C’est le genre de saison que j’ai eu et je tiens à remercier le fabricant Arctic Cat ainsi que le concessionnaire www.juniormecanique.com de Rimouski qui ont rendu cet essai possible.
Il y a beaucoup de compétition dans ce segment de marché et si vous recherchez une motoneige polyvalente, la Arctic Cat XF 6000 Limited est un choix qu’il faut considérer.