La ferme Angoulême de Chambord maintient le blocus des sentiers de motoneiges, en réplique au manque de solidarité des élus et de l’industrie touristique régionale dans le litige opposant l’UPA et le gouvernement.
«Personne ne nous a appuyés. Pourtant, ce que nous demandions était tout à fait légitime. Je suis amer envers les élus, envers les hôteliers et envers les vendeurs de motoneiges qui n’ont jamais cessé de nous planter dans les médias. Ils se pensaient chez eux, chez nous. Aujourd’hui, je leur réponds que je suis chez moi et qu’ils n’ont pas d’affaires sur mes terres.»
C’est en ces termes que le propriétaire de l’entreprise agricole, Dominic Turcotte, explique sa position. Producteur de lait et de céréales, il affirme avoir toujours accueilli les motoneigistes de façon courtoise sans demander quoique ce soit en retour. Pour lui, céder l’accès à ses terres constituait une commandite pour les clubs de motoneige.
«Quand je les ai vus nous condamner, je me suis dit: est-ce que ça vaut vraiment la peine de donner à ce monde-là? La réponse est non», tranche l’homme de 40 ans.
Président du syndicat de base de Chambord, qui regroupe une soixantaine de producteurs agricoles, Dominic Turcotte précise que cette décision en est une personnelle et qu’elle n’implique d’aucune façon son organisation.
Donnant accès au lac Saint-Jean entre Chambord et Roberval, la terre de la ferme Angoulême constituait jusqu’ici un passage obligé pour les motoneigistes. Dorénavant, ces derniers devront faire un détour vers Saint-François-de-Sales, ce qui correspond à une vingtaine de kilomètres.