Le gouvernement du Québec menace de ne pas accorder un prêt de 20 millions de dollars, nécessaire à la survie de l’abattoir Levinoff-Colbex, à Saint-Cyrille-de-Wendover, si aucune entente n’est conclue pour mettre fin au blocus des sentiers de motoneige.
Selon le ministre du Développement économique, Clément Gignac, le blocus décrété par l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour contester les compressions dans l’assurance agricole pourrait engendrer des pertes allant jusqu’à 20 millions de dollars pour l’industrie touristique.
Or, c’est justement la somme dont a besoin l’abattoir Levinoff-Colbex, qui appartient à la Fédération des producteurs de bovins du Québec, pour poursuivre ses activités. L’usine, qui emploie quelque 200 personnes, a perdu environ 12 millions de dollars au cours des deux dernières années.
Le président du conseil d’administration de l’abattoir, Bruno Letendre, estime que l’usine est prise en otage. « Il [le gouvernement du Québec] se sert de l’abattoir pour faire des pressions sur l’Union des producteurs agricoles. J’ai de la difficulté avec ça, un peu. »
De son côté, le ministre Clément Gignac déplore l’attitude de l’UPA. « J’ai beaucoup de difficulté à accepter qu’une fédération donne un mot d’ordre pour prendre en otage une autre industrie pour régler ses problèmes avec le gouvernement », soutient-il.
Le temps est toutefois compté, puisque l’abattoir pourrait fermer ses portes dès cette semaine si aucune entente n’est conclue avec le gouvernement au cours des prochains jours.
Québec se dit prêt à faire preuve de souplesse si le dossier progresse.
Il faut qu’on ait un signal qu’il va y avoir de la motoneige dans les sentiers […] dans le temps des Fêtes. C’est le gros de la saison, c’est là que ça se passe.
— Clément Gignac, ministre du Développement économique