Toute première acquisition de Bombardier à l’étranger, l’usine de moteurs BRP-Rotax de Gunskirchen, en Autriche, continue de tenir le coup malgré une concurrence asiatique de plus en plus agressive.
«Tant que nous aurons 5 ou 6 ans d’avance sur la compétition asiatique, nous serons en mesure de tirer notre épingle du jeu», a confié le grand patron de la division des véhicules chez Bombardier produits récréatifs (BRP), Yves Leduc, en entrevue lundi à La Presse canadienne.
L’entreprise a reçu lundi la visite du premier ministre du Québec Jean Charest, de passage en Autriche à l’occasion de la 3e Conférence des chefs de gouvernement des régions-partenaires qui se tient à Linz, à une quarantaine de kilomètres de Gunskirchen.
M. Charest, qui a sillonné la longue chaîne de fabrication de l’entreprise en compagnie de son homologue de la Haute-Autriche, Josef P»Juhringer, y a décelé l’illustration de la «vigueur économique du Québec» en sol étranger.
Fondée en 1920 à Dresde en Allemagne, la firme Rotax est passée sous le contrôle de Bombardier en 1970, et a été la première acquisition du géant québécois du transport hors de son terreau d’origine. Elle fabrique des moteurs destinés aux motoneiges, aux motomarines, aux véhicules tout-terrain (VTT), aux bateaux sport, aux motocyclettes (BMW et Aprilia) et aux avions légers. Elle emploie 1200 travailleurs.
Bon an mal an, 98% des 200 000 moteurs qui sortent de la chaîne de production sont acheminés à l’étranger dont 70% au Canada.
Concurrence asiatique et coûts de main-d’oeuvre (nettement plus élevés qu’au Canada), sont les deux principaux défis que doit surmonter BRP Rotax pour demeurer la tête hors de l’eau, convient M. Leduc, qui a officié six ans à l’usine de Gunskirchen avant d’être promu vice-président directeur-général chez BRP au Canada.
«L’idée, c’est de garder le focus sur ce que l’on fait de mieux», a-t-il dit.
La recherche et le développement de moteurs haute performance de même que le processus de production propre aux installations autrichiennes de Rotax sont pour l’heure hors de portée de la concurrence, a soutenu M. Leduc.