Invité du Regroupement Loisirs et Sports du Québec : Jean Duchaine, directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec
La Fédération des clubs de motoneigistes du Québec est une organisation à but non lucratif qui a pour mission de promouvoir la pratique de la motoneige au Québec. Elle a comme mandat de développer et d’entretenir un réseau de sentiers de motoneiges pour ses membres. Un motoneigiste adhérant à un club s’assure d’avoir accès à un réseau de sentiers sécurisé et balisé, de contribuer directement à son entretien grâce à son droit d’accès, de faire des rencontres intéressantes avec des gens passionnés et de défendre les intérêts communs des motoneigistes.
- Il y a combien de clubs au Québec?
Il y a actuellement 205 clubs de motoneigistes au Québec et ce, dans toutes les régions de la province.
- Quelle région a le plus de clubs?
C’est la région de Chaudière-Appalaches (24), suivie de celle des Laurentides (23). Mais ces chiffres ne reflètent pas nécessairement le plus grand nombre de kilomètres de sentiers ou de membres.
- Le réseau de pistes de motoneige au Québec offre un réseau de 32 000 km. Qui entretient ces sentiers?
Ce sont les 5 000 bénévoles des 205 clubs faisant partie de la Fédération.
- Est-ce gratuit de s’y promener?
Non. On doit se procurer un droit d’accès auprès de son club local et pouvoir en fournir la preuve sur les sentiers. Différents types d’accès sont offerts : 1, 3 ou 7 jours ou une passe annuelle. Par ailleurs, les 9 et 10 février, c’est gratuit sur tous les sentiers lors de la 2e édition des Portes Ouvertes.
Les tarifs des droits d’accès incluent le coût de l’assurance responsabilité civile obligatoire en vertu de l’article 19 de la Loi sur les véhicules hors route, ainsi que les taxes applicables.
280$ pour un droit d’accès annuel acheté le ou avant le 9 décembre 2012.
340$ pour un droit d’accès annuel acheté après le 9 décembre 2012.
440$ pour un droit d’accès annuel vendu en sentier. Une surcharge est ajoutée au prix de vente du droit d’accès annuel lorsque celui-ci est vendu en sentier. Les droits d’accès antique, journalier ou hebdomadaire ne peuvent être vendus en sentier.
200$ pour un droit d’accès annuel pour les motoneiges antiques (celles datant de 1993 et les plus anciennes).
190$ pour un droit d’accès de sept jours.
110$ pour un droit d’accès de trois jours.
55$ pour un droit d’accès d’un jour.
440$ pour un droit d’accès pour les motoneiges de location.
- Qui assure la sécurité des sentiers?
Ce sont la Sûreté du Québec et certains corps policiers municipaux, 1400 agents de surveillance et 53 agents provinciaux.
Chaque club a la responsabilité d’avoir un minimum de deux agents de surveillance pour ses sentiers. Quant à la FCMQ, elle recrute les 53 agents provinciaux bénévoles et assure leur formation. Ces derniers circulent sur des motoneiges de patrouille munies de gyrophares et ont des pouvoirs accordés par la Loi sur les véhicules hors route. Ils font essentiellement de la sensibilisation.
- Est-ce que les motoneigistes circulent souvent hors piste?
Le hors piste est à la hausse ces dernières années. Ceci est en grande partie attribuable à l’évolution des véhicules. Les fabricants offrent maintenant des motoneiges dites hybrides, également compétentes sur les pistes que hors piste. Cette tendance n’est pas sans répercussions, malheureusement, et la pratique mal encadrée ou irresponsable du hors piste occasionne certains problèmes, notamment des pertes de droits de passage.
Au Québec, l’activité motoneige se passe principalement sur les sentiers. Nous avons le plus beau réseau de sentiers au monde, faisant de la motoneige l’un de nos produits d’appel touristique les plus importants.
- Quelle est la limite de vitesse habituelle?
La vitesse maximale pour circuler à motoneige au Québec est de 70 km/h. Lorsque les sentiers ou la circulation s’approche de résidences, les limites de vitesse sont plus basses, passant à 50 km/h à 30 km/h selon la distance entre le motoneigiste et la résidence.
- Et les règles de sécurité?
Ne pas consommer avant d’avoir garé sa motoneige pour la journée, respecter les limites de vitesse, garder la droite et s’immobiliser aux traverses de route sont les principales règles de sécurité véhiculées. Mais tout propriétaire de véhicule motorisé doit aussi réduire sa vitesse la nuit, ajuster sa conduite selon les conditions et garder son véhicule en bon état.
- Quels sont les différents types de promeneurs en motoneige?
Il y en a de toutes sortes, en passant par les promeneurs du dimanche, les familles, les amateurs de grands espaces, les aventuriers, les adeptes de photographie. Il y a malheureusement aussi les amateurs de sensations fortes, de motoneige hors piste et les adeptes de modifications d’engins.
- La hausse de l’essence a-t-elle eu un impact sur la popularité de ce loisir?
Pas vraiment, sa stabilité en témoigne. Même que le nombre d’immatriculations a grimpé durant huit années consécutives entre 2002 et 2010. La hausse de l’essence concorde également avec une hausse du rendement des motoneiges avec l’introduction de véhicules munis de moteurs quatre-temps et deux-temps à injection semi-directe et directe, ce qui réduit la consommation de façon importante. BRP offre actuellement une motoneige qui consomme que 8L/100 km, chose que plusieurs véhicules routiers n’arrivent pas à égaler. Tous facteurs confondus, l’amélioration de l’efficacité des moteurs fait en sorte que, dans certains cas, il est moins dispendieux de rouler aujourd’hui qu’il y a 10 ans.
- Quelles sont les retombées économiques de la motoneige au Québec?
Les résultats d’une étude d’impact économique, réalisée en 2012, démontrent que la motoneige génère 2 milliards de dollars en retombées économiques chaque année.
Les motoneigistes sont partout et amènent des retombées de plus de 100 millions à la province de Québec. Ils viennent de partout et se rendent même au Mont-Washington, États-Unis
- Quels sont les avantages de ce loisir et les désagréments?
La motoneige permet de voyager et de visiter des lieux qui ne sont pas accessibles à aucune autre période de l’année. Les paysages hivernaux sont magnifiques au Québec. Elle permet également de rencontrer des gens et, au niveau communautaire, la motoneige est une industrie créatrice de milliers d’emplois qui assure la pérennité de nombreux commerces et communautés.
Les désagréments causés par les motoneiges ne sont plus ce qu’ils étaient. Les nouvelles motoneiges sont toutes assujetties à des normes de gaz d’échappement, ainsi qu’à des normes sonores. Une motoneige moderne qui est conduite de façon responsable n’est pas une source de nuisance. Malheureusement, les problèmes surviennent lorsque des motoneigistes irresponsables choisissent de modifier leurs engins ou ne respectent pas les limites de vitesse, notamment à proximité des résidences.
- Est-ce coûteux comme loisir?
Nous ne pouvons nier qu’il y a un prix à payer pour pratiquer la motoneige. À cela, il faut ajouter les assurances, le droit d’accès, l’essence et l’hébergement, dans le cas d’une randonnée longue durée. Par contre, l’amateur qui désire s’initier à la motoneige bénéficie d’une offre variée de forfaits d’initiation ou de randonnée familiale pour quelques centaines de dollars. Avant de s’équiper d’une motoneige, il faut l’essayer et ce ne sont pas les offres qui manquent au Québec.
- Est-ce possible de louer une motoneige au lieu de l’acheter?
Oui, d’ailleurs le Québec est le chef de file dans le domaine de la location de motoneiges. Nous pouvons compter sur de nombreux locateurs dans pratiquement tous les coins de la province.
Ressources
La Fédération des clubs de motoneigistes du Québec: pour connaître l’état des sentiers, les règles de sécurité, consulter le calendrier des événements, etc.
La région du Bas-Saint-Laurent, une région propice à la pratique de la motoneige
Invité: Jean Duchaine, directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec