L’isolement dans lequel sont plongés les villages québécois en hiver préoccupe Joseph-Armand Bombardier qui à travers ses réalisations tentera de le vaincre. Cet isolement freine les déplacements motorisés et rend son métier de mécanicien saisonnier. Pendant la saison hivernale, l’inventeur cherchera à développer des véhicules capables de circuler sur la neige.
Concevoir un véhicule motorisé léger
Joseph-Armand Bombardier désire concevoir un véhicule assez léger pour ne pas s’enfoncer dans la neige, et muni d’un moteur, d’une traction et d’une suspension adaptés à la consistance changeante de la neige. Pendant 10 ans, l’inventeur se consacre à son projet avec acharnement. Il multiplie les essais et les recherches y laissant une grande partie de ses économies et s’attirant les railleries de son entourage. D’année en année, il développe divers prototypes en modifiant des automobiles existantes. Or, les moteurs d’automobiles sont trop lourds pour les véhicules légers qu’il souhaite réaliser. C’est pourquoi, en 1933, il va même jusqu’à fabriquer un moteur de 45 kilos, donc plus léger, lui permettant de développer des prototypes à une ou deux places. Ce moteur pose, cependant, des problèmes de surchauffe, et l’inventeur doit recourir à de nouveau aux moteurs d’automobiles et revenir à la conception de véhicules plus lourds.
Au cours de l’hiver 1934, son fils Yvon meurt d’une péritonite à l’âge de deux ans, faute d’avoir pu être transporté à l’hôpital. Joseph-Armand aiguillonné par la douleur redouble d’efforts pour vaincre enfin l’isolement des campagnes enneigées. L’année suivante, il met au point une roue d’engrenage dentée, le barbotin fabriqué en bois et recouvert de caoutchouc, pour entraîner la chenille. Cette dernière est composée de deux bandes de caoutchouc reliées entre elles par des traverses d’acier. Ce système de barbotin-chenille révolutionnaire lui permet enfin de résoudre les problèmes de circulation sur la neige.
L’invention du système barbotin-chenille en 1935
Le système de traction barbotin-chenille de 1935 est la première grande invention de Joseph-Armand Bombardier. Conscient de l’importance de cette découverte et bien au fait des lois du commerce, l’inventeur adresse une demande de brevet à Ottawa le 19 décembre 1936. Six mois plus tard, le 29 juin 1937, il reçoit une réponse affirmative du Bureau des brevets. Ses efforts sont enfin reconnus et tous ses rêves deviennent désormais accessibles. Un choix difficile s’impose. Doit-il exploiter lui-même son brevet ou le vendre à gros prix à un fabricant d’automobiles? L’entrepreneur visionnaire opte pour l’exploitation à Valcourt et, du coup, se transforme en industriel. Le Garage Bombardier, agrandi et aménagé en usine de production, fonctionne dorénavant toute l’année, donnant ainsi emplois et prospérité au village. Les sept premières autoneiges de production sortent de la nouvelle usine à l’hiver 1936-1937. Elles portent la désignation B7, soit B pour Bombardier et 7 pour le nombre de passagers qu’elles peuvent accueillir. Ces véhicules connaissent un bon succès.
Pour en savoir plus sur la mise au point du système de traction barbotin-chenille, visitez l’exposition temporaire L’ingéniosité signée J. Armand Bombardier… Le système barbotin-chenille présentée au Musée J. Armand Bombardier jusqu’au 20 février 2011. Consultez le www.museebombardier.com sans tarder.