La neige a neigé le 27 août dernier au Mont-Vallin. Le pouce droit commence sérieusement à me démanger.
En attendant ! Le 5 septembre dernier à Frampton en Beauce se tenait le seul évènement de la saison de la CMEQ, Circuit Motoneiges sur l’Eau du Québec.
Il y avait de l’émotion dans l’air ! Des coureurs « crinqués » à bloc, tenus au statuquo dû à la Covid, des amis et des familles qui ne s’étaient pas vus depuis la saison 2019, des spectateurs en manque de sensations fortes et des organisateurs qui avaient de l’énergie en banque ! Il faut se le dire , la communauté de motoneigistes sur l’eau du Québec, elle est tissée très serrée. Ça m’a vraiment marqué toute la journée ; l’entraide entre les coureurs, les échanges entre leurs familles et amis, les sourires, le réel plaisir et la passion qui se lisait dans tous les regards que j’ai croisés. Dans aucune autre discipline sportive, je n’ai vu autant de fraternité auparavant !
Arrivée au site à 9 heures, ça bourdonnait déjà ; les qualifications étaient en cours. La veille, les coureurs ont pu essayer leur machine. J’ai été accueillie par André Fortier, Président du CMEQ, qui arbore un calme un peu déconcertant. « C’est ma 32e saison », me dit-il avec son plus beau sourire.
André Fortier et son extraordinaire équipe de sauvetage !
Les départs pour les qualifications se succèdent. Les coureurs et leur équipe s’affairent. Les gens de l’organisation aussi. C’est la première fois que j’assiste à des courses de motoneiges sur l’eau et honnêtement, je suis impressionnée. Je ne m’attendais pas à autant d’intensité et j’en suis ravie !
Une collaboratrice comblée
Je prends des photos, des vidéos et je jase avec plein de monde sympathique. La puissance des machines au départ est déroutante. « L’accélération est comparable à un départ en F1 », me confirme René Guillemette, un pionnier de la course de motoneige sur l’eau. En touchant à l’eau, la motoneige se cambre à la verticale et une fois la vitesse de « flottaison » atteinte, la machine redescend légèrement pour poursuivre sa course.
Le trajet en ligne droite de « l’accélération » étant maîtrisé, « l’ovale », avec ses virages, est le prochain niveau à atteindre. Les « sauts » sont réservés pour les coureurs qui maîtrisent les deux disciplines précédentes. C’est le cas de le dire, il faut trouver l’équilibre !
Nicolas Matte #117
Michaël Bisson #96
Steve Cournoyer #98
En résumé au programme :
Accélération (Drag) : 600 – 700 – 800 CC, stock et modifié ;
Ovale: 600 – 700 – 800 CC, stock et modifié, Open et semi-pro, 700 – 800CC ;
Saut (Jump).
Certains coureurs, comme un des favoris le # 117 Nicolas Matte, sont inscrits dans le maximum possible de classes soit 5 classes, l’Open et le Saut, pour un total de 7 départs ; faut être en forme. L’effort physique est soutenu et les coureurs qui font autant de classes vous le confirmeront !
Maxime Simard #810
Ovale
Simon-Olivier Lesage #181 et Stéphane Nadeau #196
Cyril Faucher #104 – Gagnant catégorie Saut
Avec un programme aussi chargé en une seule journée, les départs doivent se succéder au quart de tour et c’est exactement ce qui se passe avec Samuel Boucher, Directeur de Courses, qui fait un travail exceptionnel.
Samuel Boucher, l’évènement terminé. Récompense bien méritée !
Un temps d’arrêt pour le diner, une réunion de course afin que les coureurs soient informés des derniers détails. Suivi d’une minute de silence pour François Croteau, coureur habitant à Wotton, parti définitivement trop vite ; 25 ans, décédé dans un tragique accident de moto le 14 août dernier. Ses amis ainsi que sa conjointe et complice, Magali Brousseau, ont fait un dernier tour de piste afin de lui rendre un vibrant hommage. Tissée très serrée, la communauté des motoneigistes sur l’eau.
Magali Brosseau, conjointe de François Croteau
Les courses défilent à un rythme d’enfer. Les départs sont impressionnants, tout comme l’agilité des coureurs une fois sur l’eau. Marge d’erreur inexistante ; un virage trop serré ou la rencontre d’une vague dans le mauvais angle et c’est terminé, la motoneige est coulée. Des coureurs sont même entrés en collision ; l’eau et la neige, c’est totalement différent. Pas seulement sur la conduite, mais sur la mécanique aussi ! Un article paraîtra prochainement sur les modifications mécaniques pour la conduite sur l’eau ; restez à l’affut !
Ça brasse ; loin d’être le calme plat !
Ponton de sauvetage sur mesure et unique, fabriqué par André Fortier lui-même !
Des coureurs de l’Ontario Watercross Racing Association, OWRA, sont aussi présents ; Jason Bidan #926, le Président et un certain Jeff Kauffman #190, de Muskoka. En plus d’avoir une très jolie coupe de cheveux, le coureur de 34 ans a mis son nom dans plusieurs podiums de la journée ! Les évènements de motoneiges sur l’eau du Québec et de l’Ontario se croisent en saison et certaines courses se tiennent aussi aux États-Unis… Quand les frontières sont ouvertes. Un autre bel exemple de fraternité dans la communauté.
Jason Bidan #926
Jeff Kauffman #190
Et… C’est MON tour !
« Ça me fait plaisir de prêter ma machine pour transmettre ma passion. Je suis chanceux et c’est important pour moi de pouvoir faire vivre cette expérience aux gens ». En plus de me prêter sa machine, René Guillemette me donne un cours de pilotage en accéléré.
« Mets tes pieds largeur de tes épaules. Pied gauche à l’avant. Colle-toi sur les poignées. Tiens-les fort, ça arrache. 6 pouces avant l’eau, « snap » le gaz au fond. Quand le « sled » redescend, tu peux lâcher le gaz un peu. Tu dois aller à 35 km/h minimum pour flotter. S’il semble vouloir caller, lâche et « re-snap » le gaz au fond. S’il cale toujours, c’est fini ; tire la « kill switch », c’est « game over ».
Cours de pilotage en accéléré
C’est un départ…
bref, mais très intense !!!
Je confirme que malgré la courte distance que j’ai franchie, C’EST MALADE !!!!!! Quand on recommence ?! Ouverte à toutes les commandites. Bref une journée mémorable ; à revivre absolument !
***N’oubliez pas ; lisez les articles supplémentaires liés sur la motoneige sur l’eau et…
À bientôt !
