Beaucoup de motoneigistes rêvent de visiter la Côte–Nord du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Blanc-Sablon.
Ce rêve est possible de la mi-janvier à la mi-avril ce trajet se démarque par des paysages magnifiques et incomparables. De plus les gens de la Côte, regroupés dans de petites communautés aux noms évocateurs, tels Tête-à-la-Baleine, Baie-des-Moutons, La Romaine, Harrington Harbour, Brador et autres, regroupés en coopératives en tourisme, vous réservent un séjour chaleureux, et une expérience hors du commun.
Il convient toutefois de comprendre que la Côte-Nord est un grand territoire et la distance de Tadoussac à Blanc-Sablon est de 1,671 km et nécessite donc une bonne planification. Les premiers 689 kilomètres en motoneige de Tadoussac à Sept-Îles nous font circuler sur le sentier Trans-Québec #3 qui va de municipalité en municipalité sur des sentiers bien signalisés et entretenus par les clubs de motoneigistes où sont également présents de nombreux services d’hébergement et de restauration. Il y est possible également de voyager sans trop de contraintes, si ce n’est que la météo. Les vents peuvent parfois obliger à de petits répits le temps que la situation redevienne plus agréable pour profiter des paysages côtiers. L’hébergement chez les membres de la coopérative vous assurera des places de choix.
De Sept-Îles à Blanc-Sablon, les 982 km en motoneige, prennent plus de planification pour s’assurer du bon déroulement du voyage et d’un séjour optimal. Tout comme les bateaux le font avec les phares maritimes pour se guider, les motoneigistes ont accès à la coopérative qui regroupe les principaux intervenants en tourisme qui s’assurent que toutes les étapes pour traverser la Minganie et la Basse-Côte-Nord se feront de bonne façon sans mauvaise surprise. Ce regroupement d’intervenants compte les petites auberges familiales, les gites, les pourvoyeurs, les restaurateurs et autres services et s’occupera de vous aider à planifier votre trajet tout au long de la Basse-Côte. Les communautés y sont plus petites, les distances entre elles plus grandes, les hébergements ne disposant que d’un nombre restreint de chambres, parfois occupées par des travailleurs de passage. De plus, les motoneigistes peuvent nécessiter des besoins particuliers, pour lesquels il faut connaître les ressources disponibles.
À titre d’exemple, une situation inhabituelle prévaut en ce moment. Les feux de forêts des dernières années dans la région de Baie-Johan-Beetz, située à l’est de Natashquan, ont eu des conséquences importantes sur les sentiers de motoneige. Tous les ponts, ainsi que la signalisation, ont été détruits. Comme il n’y a pas de club de motoneige qui s’occupe des sentiers depuis ce hameau, se rendre à Natashquan nécessite encore cette année un transport par remorque sur une distance d’environ 84 kilomètres. Les intervenants touristiques des petites communautés concernées travaillent fort afin de remettre cette section du sentier #3 opérationnel et en bon état pour la prochaine saison hivernale. Déjà, l’emplacement du nouveau tracé à travers ce brûlis est choisi mais, les réponses aux demandes d’aide financière pour refaire les ponts et la signalisation se font hélas attendre. À Natashquan, une nouvelle surfaceuse a été acquise par les intervenants en tourisme et permettra éventuellement d’entretenir cette nouvelle section qui rejoindra la section ouest du sentier #3 entretenue par le dernier club à l’est de la Côte, soit le Club Le Blizzard de Havre-Sain-Pierre. Pour l’instant, il devient impératif de prendre un transport par remorque depuis un hébergement à Havre-Saint-Pierre jusqu’à Natashquan (188km), ou encore, depuis Baie-Johan-Beetz vers Kegaska (117km) où sont également disponibles des hébergements de qualité. Cette situation est exceptionnelle et temporaire mais, il faut la connaitre et planifier le transport de motoneiges par remorque qui nécessite une réservation en tenant compte du nombre composant le groupe et du trajet possible. Des coûts sont également à prévoir.
La route 138 se termine à Kegaska, soit à 33 km à l’est de Natashquan. Cette dernière peut aussi être un point de départ pour la Basse Cöte-Nord et la municipalité offre des places de stationnement de longue durée. Le sentier de motoneige qui longe la côte devient le seul axe de communication permettant de relier les 14 communautés de la Basse-Côte-Nord. À la fonte des neiges, aucun déplacement terrestre ne relie ces communautés nordiques. Tout au long de la saison navigable qui prend fin vers le 15 janvier, le bateau Bella Desgagnés assure le transport et l’approvisionnement de ces villages. De la mi-janvier et parfois jusqu’à la fin avril, le Ministère des Transports du Québec assure la mise en place et le maintien du sentier de motoneige connu comme La Route Blanche sur une distance de 500 km jusqu’à Lourdes-de-Blanc-Sablon, située aux limites du Labrador.
Les populations de ces 14 petites communautés vivent d’abord de la pêche et du tourisme ou encore d’emploi à l’extérieur de la région. De petites auberges et des gites sont opérés par des familles et il convient de s’y prendre à l’avance pour s’assurer d’une réservation et de la préparation des repas. Aussi le ravitaillement en essence n’est pas disponible partout ou à toute heure de la journée. Il faut le prévoir. De même les endroits pour faire effectuer quelques réparations mécaniques, trouver une pièce de rechange ou des vêtements de motoneige sont peu nombreux. Un seul concessionnaire de motoneige est présent dans le secteur et il est situé à Blanc-Sablon. Sport Max, concessionnaire Artic Cat et propriété de M. Yves Lévesque, offre la location de motoneige de qualité ainsi que la location d’autos pour ceux qui désirent visiter les alentours ou pousser une pointe vers les villages du Labrador. Sport Max fait aussi parti de la Coopérative de solidarité en tourisme équitable, CoSte.
À noter que ces 500 kilomètres qui constituent le prolongement hivernal de la route 138 à partir de Natashquan, appelée La Route Blanche, n’est pas un sentier conventionnel fédéré entretenu par des clubs de motoneiges regroupés dans la FCMQ. Donc aucun droit d’accès n’est nécessaire sur ce tronçon. La Route Blanche est d’abord un axe de communication permettant de faire circuler les personnes et les biens quand les conditions hivernales le permettent. Le sentier traverse de grandes baies côtières, des lacs de grandes dimensions, des rivières, de vastes tourbières réticulées ou encore de grands espaces rocheux et dénudés du bouclier canadien. Il y a donc que de rares endroits protégés par la forêt nordique et peu de montagnes constituant des points de repères dans certains secteurs, sauf les balises de sentier.
Sur toute la distance, les balises sont omniprésentes à tous les 10 mètres, mais peuvent tout de même devenir invisibles dans la poudrerie causée par les grands vents. Comme certains prétendent que rien ne peut arrêter une motoneige, sur la Basse-Côte, tout est une question de visibilité, de repères et d’absence de village sur de longues distances. Il y a certes de petits abris-refuges équipés d’un poêle à bois distribués à tous les 30 kilomètres tout au long du sentier, mais il faut être réaliste et ne pas défier les mauvaises conditions. Il faut donc parfois attendre l’apaisement pour poursuivre son trajet. Ce moment d’arrêt dans le confort d’une communauté est une belle occasion pour créer des liens privilégiés et s’enquérir des us et coutumes nord-côtiers.
L’entretien de la Route Blanche se fait par tronçons régionaux. Sur tout le parcours, on utilise de petites grattes tirées seulement par des motoneiges. Des contrats d’entretien sont répartis tout au long du trajet afin de s’assurer du maintien des balises, de la signalisation et du surfaçage. Il ne faut donc pas s’attendre à trouver les mêmes conditions et fréquences de surfaçage que dans les clubs de motoneige fédérés du sud de la province. Les conditions des sentiers sont toutefois bonnes mais, peuvent exiger un certain délai après les précipitations ou les grands vents. Quand nous circulons dans ces régions, il vaut mieux s’enquérir des conseils des gens locaux et de planifier ses déplacements avec l’aide de la coopérative en tourisme CoSte.
CoSte signifie Coopérative de solidarité en tourisme équitable et a pour but de vous faire vivre des expériences sur un territoire unique, des rencontres avec des gens sympathiques, par un tourisme responsable et équitable. Comme ces gens sont originaires de la Côte-Nord, ils connaissent bien les lieux, et l’offre touristique de leurs membres adaptés aux goûts et aux besoins des clients, dont les motoneigistes. Ils agissent vraiment comme un système de phare maritime qui vous permettra de voyager en arrimant votre séjour à vos besoins, en effectuant les réservations nécessaires, en confirmant vos arrivées quotidiennes et en ajustant le tout selon les imprévus et les impondérables.
Les voyages dans ces grands espaces blancs sont des endroits exceptionnels à découvrir et nous y reviendrons avec quelques articles préparés à la suite de notre visite des lieux en 2015. Par contre, il faut éviter de se lancer dans l’aventure sans un minimum d’encadrement et de planification, non seulement pour des raisons sécuritaires, mais également pour vivre une expérience optimale et créer des liens avec les communautés françaises, anglaises et Montagnaises-Naskapi (Innus) qui occupent ce territoire depuis des lunes et ne demandent qu’à vous le faire découvrir.
Pour les motoneigiste qui veulent visiter la Basse-Côte-Nord, CoSte organise également des séjours depuis Montréal ou Québec, avec Provincial Air Line, jusqu’à Blanc-Sablon, incluant la location de motoneiges et un itinéraire sur mesure avec des durées variables.
On rejoint les gens de CoSte à leur bureau de Rivière-au-Tonnerre au (877) 573-2678 ou encore par courriel [email protected] , ou encore sur leur page Facebook.