Les clubs de motoneigistes n’y croyaient pas, il y a deux semaines, mais c’est bel et bien une réalité : le gouvernement confirme qu’il déposera, cet automne, un projet de loi qui leur interdira de se promener sur leurs sentiers entre 22 heures et 6 heures, partout au Québec.
Le week-end, les motoneigistes auront droit à une heure de sursis avant leur couvre- feu, soit jusqu’à 23 heures.
Pour ceux qui pratiquent de longue date cette activité inventée au Québec, ce sera donc tout un changement d’habitude, sinon de mode de vie.
Depuis que Joseph-Armand Bombardier a installé un phare à dynamo sur ses premiers ski-doos en 1959, les motoneigistes se promènent à toute heure du jour et de la nuit sur leurs sentiers, surtout en région.
En revanche, il s’agit d’une excellente nouvelle pour ceux qui habitent en bordure de ces sentiers, particulièrement en milieux urbains, et qui se plaignaient du bruit, en vain, depuis longtemps.
Le projet de loi couvrira aussi tous les types de VTT.
Débats houleux à venir
Pour le président de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, Mario Côté, le projet de loi va beaucoup trop loin.
«Nous ne sommes pas contre l’idée de cesser l’activité le soir près des lieux habités, dit-il, mais pas partout.»
La fédération et ses 209 clubs de motoneigistes, qui entretiennent 33 000 kilomètres de sentiers au Québec (le réseau le plus élaboré au monde), n’ont pas l’intention de déchirer leur chemise sur la place publique, du moins pas pour l’instant.
Avec le poids de leurs 90 000 membres, ils tenteront plutôt de faire apporter des changements au projet de loi avant qu’il ne soit adopté par l’Assemblée nationale.
«On se prépare à ce que ça n’arrive pas», dit M. Côté.
Des rencontres sont d’ailleurs prévues avec le ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, au cours des prochaines semaines.
Dossiers : Projet de loi sur les VHR
(2010-09-30) – Inquiétude au niveau touristique
(2010-09-28) – Les Clubs de Motoneigistes appuient la FCMQ dans son opposition face au projet de loi
