Québec serait le lieu tout désigné pour les X Games d’hiver. Ce qui n’est plus impossible, depuis mardi. ESPN a lancé un appel de candidatures à l’échelle mondiale pour ses Olympiques annuels des sports extrêmes. Des organisateurs d’ici sont déjà séduits. Même plus : «Québec devrait intéresser beaucoup les producteurs», affirme Patrice Drouin, président de Gestev.
M. Drouin connaît le domaine. Sa petite entreprise installée à Beaupré est aux commandes du Red Bull Crashed Ice, de la Coupe du monde de surf des neiges et son Snowboard Jamboree, ainsi que de la Coupe du monde de vélo de montagne et son Vélirium.
«Quand les X Games ont commencé, en 1995, on a été en contact avec eux», révèle M. Drouin, à propos des bonzes de la chaîne sportive américaine et créateurs des X Games. La toute première présentation des X Games d’été s’est tenue à Newport, au Rhode Island, et à Mount Snow, dans le Vermont, pour les épreuves de montagne.
«On organisait déjà une étape de la Coupe du monde de vélo de montagne à Mount Snow. On avait fourni les images des athlètes pour le lancement», se rappelle Drouin. Née en 1997, la version hivernale a aussi campé à la station du Vermont, en 2000 et en 2001.
«Ce n’était pas aussi développé qu’actuellement, poursuit-il. On s’était montré intéressé au concept, mais ils n’avaient jamais voulu discuter de sortir des États-Unis. On a eu une porte fermée. La conversation n’est jamais allée plus loin.»
Mais l’annonce d’hier change tout. À compter de 2013, «ESPN produira six événements X Games de calibre mondial – deux aux États-Unis et quatre à l’extérieur des États-Unis», proclament les producteurs. Dans les dernières années, les X Games ont donné naissance à de nombreuses compétitions subalternes régionales.
Grande envergure
«Bien que nous ayons produit des événements sous la bannière des X Games à l’extérieur des États-Unis depuis plusieurs années, ces quatre nouveaux événements seront de la même envergure que ceux de Los Angeles [été, depuis 2003] et d’Aspen [hiver, depuis 2002]», assure par communiqué le vice-président à la programmation d’ESPN, Scott Guglielmino.
Tignes, en France, tient aussi depuis deux ans des X Games d’hiver, considérés sur le même pied que ceux d’Aspen par ESPN. Ce qui laisse encore une place l’hiver et deux l’été. «On peut garantir de la neige plus que partout ailleurs au Canada. Et l’aspect urbain de Québec serait sûrement d’intérêt pour eux», fait valoir Drouin, qui marie sport et ville avec le Crashed Ice et le big air.
Les candidatures d’expansion pour 2013 seront reçues jusqu’au 1er juillet. «Pas trop court pour fouiller et regarder les conditions», estime Drouin. Après, «je ne pense pas qu’ils vont être très rigides là-dessus». ESPN annoncera les gagnantes en 2012. Ces villes seront liées par une entente de trois ans.
Les X Games d’hiver impliquent des épreuves de surf des neiges, de ski et de motoneige. Leur télédiffusion rejoint 382 millions de foyers dans 175 pays.
Claude Rousseau dit oui
Président d’Équipe Québec, Claude Rousseau se dit favorable à la venue des X Games à Québec.
«On n’a jamais nié notre intérêt pour ce genre d’événement, au contraire. On ne doit pas juste attirer des compétitions de sports traditionnels, mais aussi de sports extrêmes et de jeux de tête [mind games, comme les échecs]», confirme M. Rousseau.
Formé pour entre autres évaluer une éventuelle candidature olympique pour Québec, son groupe a été mis au parfum de démarches passées des autorités municipales pour les Jeux extrêmes. «Je ne sais pas où c’en est rendu, mais si c’est possible de les attirer, il faut le faire.»