L’industrie de la motoneige, qui réunit près d’un million d’adeptes et qui génère des retombées annuelles de plus de 1,5 milliard de dollars, repose en grande partie sur le réseau de sentiers dont le développement, l’aménagement, l’entretien et la surveillance sont tributaires de l’engagement de milliers de bénévoles oeuvrant partout au Québec. Il s’agit probablement de la seule industrie ayant un tel impact économique qui repose d’abord et avant tout sur les épaules de bénévoles.
Le gouvernement du Québec a récemment déposé le projet de loi 9 modifiant la Loi sur les véhicules hors route. La Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), au nom de ses 228 clubs, est dans l’ensemble satisfaite des modifications proposées par la ministre déléguée aux Transports, Julie Boulet. Cependant, ce projet de loi ne constitue qu’une étape puisque plusieurs aspects névralgiques restent à être précisés.
La création d’un réseau de sentiers protégés, l’accroissement des pouvoirs des agents de surveillance et l’obligation d’obtempérer pour les motoneigistes, l’interdiction de vente de silencieux hors normes ainsi que l’obligation claire de détenir un droit d’accès sont autant d’éléments qui permettront de stabiliser et d’améliorer les conditions de pratique de la motoneige au Québec.
L’impunité comme outil
La FCMQ est d’avis que l’immunité empêchant les poursuites contre les propriétaires des terrains pour des raisons de voisinage est nécessaire afin de donner le temps aux intervenants de définir le réseau de sentiers prioritaires. Le réseau de sentiers, pour lequel nous détenons des droits de passage, compte plus de 32 000 km, et le processus d’établissement d’un tracé prioritaire est complexe.
Nous comprenons les réticences de certains intervenants, et c’est pourquoi nous ne voulons pas que cette immunité puisse servir à imposer un tracé qui pourrait s’avérer litigieux. Cette disposition est un outil mis à la disposition des intervenants qui auront à établir le meilleur tracé possible.
Depuis plus de 30 ans, nous trouvons les solutions qui permettent une cohabitation harmonieuse entre les motoneigistes et les citoyens riverains. C’est avec le même esprit que nous aborderons les travaux, et nous sommes d’avis que les citoyens concernés doivent y participer activement.
Le projet de loi 9 constitue une étape importante et bénéfique pour l’amélioration de la pratique de la motoneige au Québec. Toutefois, tout en apportant au ministère des Transports toute la collaboration nécessaire, la FCMQ demeurera vigilante et suivra de près le processus de réglementation qui suivra.
La FCMQ se réjouit de la création de tables de concertation régionales dirigées par les conférences régionales des élus et d’un comité consultatif à l’échelle provinciale. Compte tenu de l’importance stratégique de ces deux entités, la FCMQ souhaite obtenir des précisions sur leur composition et leur mandat. Nous serons particulièrement attentifs aux aspects touchant la création et le fonctionnement du mécanisme de concertation annoncé pour encadrer le développement du réseau.
Nous sommes également préoccupés par toutes les questions reliées au financement, notamment en ce qui a trait aux instances de concertation, à l’aménagement et à l’entretien des sentiers, ainsi que dans le cas de l’encadrement du groupe spécial d’agents de surveillance. Il importe d’ailleurs que la problématique globale du financement soit discutée le plus rapidement possible afin de diminuer la pression imposée aux bénévoles.
La motoneige joue un rôle important dans l’économie québécoise. Les retombées touchent particulièrement les régions à une période de l’année où les activités tournent souvent au ralenti. La démarche du gouvernement du Québec a pour but l’amélioration de la pratique et la stabilité du réseau en tenant compte de l’harmonie qui doit s’établir entre motoneigistes et résidants. Nous croyons que c’est possible si on se donne le temps et les outils pour le faire.