Qui aurait pu croire que… je puisse m’ennuyer lorsqu’il n’y a pas de bosses ?!? En fait, je me considère d’avantage comme un motoneigiste un peu douillet qui apprécie le confort en motoneige. Je ne croyais pas dire cela un jour au moment où j’ai acheté ma première motoneige à moi : Une Yamaha Enticer 340 1985. Celle-ci avait la qualité d’avoir un moteur indestructible mais côté suspension, c’était pour ainsi dire inexistant. Les choses ont évoluées depuis ce temps surtout en matière de suspension, cependant une chose demeure, on ne peut changer le terrain. Dans des bosses de 30, 45 et même plus de 60 cm, il y a peu de motoneigistes qui s’y plaisent, car il y a un nombre restreint de motoneiges qui rendent cette expérience « agréable ». Or, c’est dans ce contexte précis que la XRS excelle et démontre toutes ces qualités. En fait, les beaux sentiers surfacés deviennent pratiquement monotones quand on a le plaisir de mettre la XRS à l’épreuve dans des conditions accidentées. On veut constamment y retourner, on cherche les occasions de provoquer la motoneige dans le but de voir jusqu’où nous nous sentirons en contrôle. Je ne parle pas de vitesse brute ici, mais d’une combinaison de vitesse et de contrôle de la motoneige dans un terrain parsemé de bosses.
Muni du maintenant très connu moteur Rotax 600 E-TEC, notre modèle d’essais a toutes les options possibles pour la XRS soit : le démarreur électrique, le système Quick-Ajust pour la suspension rMotion, ainsi que la chenille IceRipper. Il est clair que dans un contexte de terrain accidenté, ce pourquoi la XRS est conçue, le 600 E-TEC qui développe 120 HP a amplement de puissance pour répondre aux attentes des plus exigeants. Combiné à une consommation d’essence moyenne annuelle de 21 MPG ou 13.5L/100km et d’huile à .25 litre/100km, c’est un choix judicieux pour ce type de véhicule. Le système de poulies TRA III et QRS procure un bon rendement bien qu’une usure prématurée de la courroie est été notée. La chenille IceRipper est efficace dans les bosses, en accélération et lors de freinage. Cependant, celle-ci a tendance à créer une résistance au dérapage, ce qui rend la XRS plus difficile à contrôler dans les virages lorsque la surface est plane. Ce comportement n’est d’ailleurs pas perceptible quand il y a des bosses, car la chenille n’est pas toujours en contact avec la neige. Par contre, sur une belle surface, la combinaison de la chenille mordante et des nouveaux skis Pilot 5.7R, eux aussi plus mordants à l’avant, donne une sensation de résistance avant arrière un peu agaçante. À notre avis, le choix de la chenille Ripsaw (standard) risque d’éliminer ce petit désagrément.
En ce qui à trait à la maniabilité, la XRS est vraiment une championne dans ce domaine. La nouvelle forme des skis Pilot 5.7R contribue grandement à rendre la conduite plus précise, ce qui est déjà une qualité du châssis XP. La position du guidon est elle aussi plus avancée, ce qui contribue à améliorer le contrôle de la motoneige. Cette maniabilité doit être supportée par une suspension de grande capacité, ce que procure la rMotion à l’arrière. Celle-ci, un peu plus rigide sur la XRS que sur les X, a une grande capacité d’absorption tout en procurant un très bon confort pour le pilote dans de meilleures conditions. C’est là que la progressivité d’une suspension prend tout son sens. Facilité à absorber les petites bosses en douceur et capacité de prendre d’assaut les grosses bosses sans s’affaisser, voilà les qualités première de la rMotion.
Le siège étroit dont la mousse reste un peu rigide contribue à faciliter la conduite sportive, mais manque un peu de confort lors de grandes randonnées. Les nombreuses combinaisons d’ajustements de suspension avant et arrière contribuent à rendre cette motoneige très polyvalente et homogène dans la grande majorité des conditions. Pré-charge des ressorts, vitesse d’absorption, vitesse de rebond, transfert de poids, ainsi que la position Sport ou Touring contribuent à la polyvalence de cette motoneige. La position Touring est d’ailleurs conseillée pour la grande majorité des motoneigistes, car elle est plus confortable que la position sport. Cependant, les nombreux ajustements possibles de cette motoneige peuvent devenir plus complexes pour ceux qui ne sont pas des fanatiques d’ajustement. C’est pourquoi la XRS n’est pas destinée à monsieur ou madame tout le monde. La grande majorité des motoneigistes trouveront toutes les qualités de la rMotion dans la série X de la MXZ, en plus d’un siège plus large et plus moelleux, ce qui résulte en une motoneige plus confortable et presque aussi maniable.
C’est donc le début d’une nouvelle génération de suspension chez BRP, et malgré qu’on en soit seulement à la première année, on peut déjà dire qu’un nouveau standard est né. Nous n’avons pas l’habitude dans le monde de la motoneige d’être épatés à la première année d’une suspension. Cependant, la rMotion fait clairement exception à la règle et établit ainsi, une nouvelle norme dans le monde des suspensions de motoneige.