De nombreux entrepreneurs de la Basse-Côte critiquent l’achat de 14 motoneiges par Transport Québec pour l’entretien de la Route blanche. Mais qu’en est-il vraiment ? Quelles sont les solutions ?
Rémi Marcoux, qui s’occupe de l’entretien du tronçon de 54 km entre La Romaine et la Baie des Loups, se sert des Alpina Sherpa pour gratter le sentier de la Route blanche. Il est engagé à la semaine comme sous-traitant par Construction FHD, qui a remporté l’appel d’offres du ministère en 2008, renouvelable à chaque année pour cinq ans. Il affirme qu’il n’utilise les Bombardier Super Wide Track, les motoneiges rachetées par le ministère, que pour le balisage et la surveillance de la piste.
Des critiques
Les entrepreneurs de la Basse-Côte comme Rémi Marcoux critiquent vertement le choix du ministère des Transports pour le choix de l’Alpina Sherpa, bien que ce modèle soit reconnu comme efficace pour l’aplanissement des sentiers de motoneige. En fait, ils critiquent surtout l’attitude de Québec. «Le MTQ aurait dû consulter les gens qui s’occupent de l’entretien avant d’acheter les motoneiges en bloc, critique Rémi Marcoux. Ça fait 20 ans que je fais ça, et je n’ai jamais été consulté. Il aurait pu en acheter un, l’envoyer en Basse-Côte, et on l’aurait essayé.»
Même son de cloche de la part de Michel Thibault, administrateur à la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec représentant la Côte-Nord. «Le gouvernement devrait écouter les gens sur place.»
De son côté, la porte-parole du ministère des Transports pour la Côte-Nord Marie-Ève Morissette assure avoir bien fait le travail lors du choix de l’appel d’offres. «Le processus a été basé sur les expériences passées.» Mais il est impossible de savoir pour l’instant qui a pris la décision finale au ministère.
Des solutions ?
Si les critiques fusent en Basse-Côte à l’endroit du ministère, personne n’a de solution miracle à donner. Les experts s’entendent pour dire qu’il faut absolument deux modèles de motoneige, un pour le début et la fin de la saison, et l’autre pour gratter la piste lorsque la saison bât son plein.
Les surfaçeuses (ou dameuses) sont utilisées pour l’entretien des routes à Sept-Îles, mais elles sont coûteuses. De plus, elles ne fonctionnent pas bien sur les lacs et les rivières, fréquents dans certains tronçons de la Route blanche. De plus, il faut une certaine quantité de neige pour les utiliser.
Michel Thibault est aussi président du Club de motoneiges Ook-Pik de Sept-Îles. Pour l’entretien des sentiers, il utilise une dameuse, qui vaut près de 500 000 dollars à l’état neuf. «Il faut au moins de 18 à 20 pouces d’épaisseur de glace pour garantir la sécurité.»