Chaque début de saison est une occasion pour certains téméraires de tenter l’aventure sur les surfaces des plans d’eau à peine gelés. Une motoneige de plus de 250 kilos avec en plus son motoneigiste et la vibration, il faut plusieurs centimètres de glace pour supporter tout ça! Parfois c’est le drame, parfois c’est évité de justesse.
Un exercice de sauvetage au lac Édouard en Haute-Mauricie.
Il faut être conscients que les glaces sur un plan d’eau ne prennent pas au même moment et l’épaisseur varie d’un point à l’autre. Cette différence s’explique par l’exposition plus ou moins grande au vent, aux courants qui sont parfois plus rapides à des endroits où les rives opposées se rapprochent et forment un étranglement. Bref, les conditions de glace sur un même lac ou rivière peuvent varier en l’espace de quelques centaines de mètres.
De plus, certains vides peuvent également se produire sous la glace et la faire céder. Les nombreux lacs de barrages qui servent de réservoirs d’eau pour Hydro-Québec ont aussi des variations de niveau. Comme la neige ne peut servir à produire de l’électricité, les réserves d’eau de ces grands lacs servent à alimenter les centrales hydroélectriques dans la saison où la demande est la plus forte. Tout l’automne, les pluies ont permis de remplir ces lacs-réservoirs à pleine capacité et une fois l’hiver arrivé, Hydro-Québec ouvre les barrages de retenue et utilise ces milliers de lacs en réserve pour alimenter les centrales des rivières en aval et répondre à la demande saisonnière accrue. Ces lacs sont à la production de l’hydroélectricité ce que sont les piles à votre système à énergie solaire. On emmagasine pour les périodes de forte demande.
Les secours ne sont pas toujours à proximité et la survie en eau froide est brève.
Aussi, lorsque les barrages sont ouverts pour répondre aux turbines des centrales hydroélectriques, le débit des rivières varie de même que la glace. Cette dernière peut se déplacer, s’amincir par endroits, s’épaissir à d’autres, former des amoncellements, redevenir en eau vive. Aussi, l’eau peut s’accumuler sur la glace existante et sous la neige pour former de la gadoue ou « slush ». « Slusher » sa motoneige sur un cours d’eau, même si on ne perd pas sa vie, on risque d’y laisser son dos et ses bras à transporter des branches d’arbres pour tenter de s’en sortir avant que le tout gèle sur place.
En cette saison 2015-2016 avec 32 000 km de sentiers fédérés, balisés, vérifiés, surfacés et entretenus, pourquoi prendre des risques et se lancer à l’aventure? Les clubs de motoneige construisent des ponts de 50 tonnes capables de supporter les lourdes surfaceuses et s’assurent de l’état des glaces avant de diriger les motoneiges sur les plans d’eau. D’ailleurs, les responsables des clubs locaux connaissent bien les caractéristiques des plans d’eau empruntés et le balisage tient compte de passages à sécurité optimale. La vie et la santé d’un individu valent bien le cout d’une passe saisonnière. Devenez membres d’un club de motoneigistes et roulez sur les sentiers fédérés. Les noyades pourraient complètement être évitées si tous les motoneigistes s’en tenaient à respecter les consignes des clubs, la signalisation et les balises sur la traverse des plans d’eau.
Pour une demande de secours : composez le 911 ou le 310-4141 ou du cellulaire *4141
Le sentier M3 sur la rivière Saint-Maurice près de la Centrale de Grand-Mère bien vérifié par le Club de Motos Neige de la Mauricie, signalisé et balisé.
Toute l’équipe de pompiers sauveteurs en eau froide de Lac-Édouard et La Tuque vous souhaite une belle saison de motoneige en toute prudence sur nos plans d’eau.
Une équipe de Lac-Édouard et La Tuque bien préparée à vous porter secours sur les sentiers. Vos anges gardiens des neiges!