Table des matières
Toggle- Un rêve de motoneige sur la Basse-Côte-Nord devient réalité
- 26 février : départ vers Natashquan, début de l’aventure sur la Route blanche
- 27 février : rencontre Voyages Coste avant la Route blanche
- 28 février : Là où la route se termine, l’aventure commence
- 1er mars : Harrington Harbour ou La Grande Séduction
- Demain, plusieurs surprises seront au rendez-vous!
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Quel motoneigiste n’a pas entendu parler de la fameuse route blanche? Comme un de nos compagnons de voyage a dit, c’est un peu le Compostelle des motoneigistes. Suivez-moi alors que je vous raconte ma récente expédition en Basse-Côte-Nord sur cette route mythique entre Natashquan et Blanc-sablon.
Un rêve de motoneige sur la Basse-Côte-Nord devient réalité
Il y a de nombreuses années, j’avais prévu de partir en solo en motoneige pour me rendre à Blanc-Sablon. Météorologue de métier, je regarde la météo et une intense dépression jette son dévolu de neige et de vent sur la Basse-Côte-Nord. Évaluant les conditions et les risques, j’ai donc changé mes plans de destination à ce moment-là.
Je ne sais pas pour vous, mais, personnellement, c’est toujours la même histoire. Une année, on est disponible, mais la météo ne collabore pas. Mais quand les conditions sont excellentes, c’est notre disponibilité qui n’est pas au rendez-vous.

Finalement à la retraite, mon agenda devient plus « flexible ». Après 3 ans d’essais, les astres sont enfin alignés pour me permettre un départ. J’anticipe donc ce voyage. Je le prépare comme tout autre voyage de motoneige. Grosse erreur!
Rapidement, je réalise que ce n’est pas un voyage de motoneige « traditionnel » que je vais vivre. C’est plutôt une aventure et une expérience humaine n’ayant aucun rapport avec les voyages que je pratique depuis près de 30 ans.

Mes compagnons d’aventure sur la Route blanche
Par sécurité, je décide de partager ce voyage avec deux bons compagnons pour vivre cette aventure avec moi. Laissez-moi vous les présenter.
Jean-François
J’ai eu le plaisir de faire plusieurs voyages avec Jean-François : en Gaspésie, en Beauce et au 49e parallèle. Jeune, il est le président de notre club de motoneige. Il s’implique activement pour les motoneigistes.
Yoland
Yoland était de la partie lors de notre voyage au 49e parallèle avec Jean-François. C’est un policier à la retraite qui a eu la chance de travailler sur la Basse-Côte. C’est une expérience qu’il partagera avec nous.

26 février : départ vers Natashquan, début de l’aventure sur la Route blanche
L’aventure commence pour nous le jour de ma fête… quel beau cadeau! Nous quittons le Bas-Saint-Laurent pour prendre le traversier entre Matane et Godbout pour un premier coucher à Sept-Îles. Juste pour se rendre à Sept-Îles, l’aventure est déjà commencée.
Mes compagnons acceptent de faire un petit arrêt pour casser la croûte à Port-Cartier. J’ai le plaisir de souper avec mon filleul avant son départ. Il travaille sur la voie ferrée à Fire Lake. Ayant vécu plusieurs mois avec nous, nous sommes très proches. On profite donc de chaque occasion pour se voir. Merci à mes compagnons.

27 février : rencontre Voyages Coste avant la Route blanche
Après un coucher à Sept-Îles, départ pour Rivière-au-Tonnerre pour une rencontre avec la directrice générale, Alberte Marcoux, de l’agence de Voyages Coste. Nous faisons connaissance. Nous devrons consulter régulièrement nos messages afin de savoir si des changements ont lieu durant nos déplacements. On nous explique que « Là où la route se termine, l’aventure commence ». Nous allons en prendre conscience durant notre aventure.
À plusieurs reprises, on nous rappelle que ce n’est pas un voyage de motoneige comme on a connu. C’est une rencontre avec une communauté, c’est mieux comprendre la réalité bref, un voyage d’immersion dans le monde des « costiers ».

Notre groupe de 3 motoneigistes avait reçu un itinéraire quelques jours avant le départ. À la rencontre avec Alberte, nous apprenons qu’il y a des changements (qui deviendront la normalité). Il faut comprendre que les places d’hébergement sont limitées. Nous apprenons que chaque weekend, un tournoi de hockey a lieu et que chaque village reçoit le tournoi. Et n’oublions pas que Dame Nature jouera avec nous.
Nous quittons Alberte pour dîner à Havre-Saint-Pierre au restaurant La Promenade face à la mer. Eh oui! Là, c’est vraiment la mer. Au menu du jour, filet de morue, ce sera le choix de nous trois.

Finalement, dernière étape, Natashquan où nous passerons la nuit à l’Auberge La Cache. Dernier arrêt avant le vrai départ en motoneige. À notre arrivée, il n’y avait personne à la réception. Des motoneigistes sont présents, ils nous avisent que les clés sont là, bien identifiées à chaque personne et qu’il ne reste qu’à s’installer… comme à la maison. Un peu plus tard, la réceptionniste arrive et nous donne quelques directives et répond à toutes nos questions. Très accueillantes et d’une grande gentillesse, nous apprécions l’accueil local… pour apprendre que la réceptionniste arrive de Montréal et qu’elle est à Natashquan depuis seulement quelques années. J’en déduis que la région nous rend tous zen.

28 février : Là où la route se termine, l’aventure commence
Le petit déjeuner est inclus. Comme nous voulons partir tôt, nous pouvons faire notre déjeuner. Simple, copieux et très convivial, cela nous convient parfaitement. Nous sommes fébriles en cette première journée vers notre objectif qu’est Blanc-Sablon.
Il faut commencer par avancer l’heure, car nous changeons de fuseau horaire. Nous serons à l’heure normale de l’Atlantique pour tout le voyage. Après seulement 40 km de route avec la remorque, nous arrivons à Kegaska, la fameuse fin de la route 138.

Nous laissons nos véhicules et remorques dans un grand stationnement sécuritaire prévu à cet effet. Beaucoup de véhicules et remorques. Nous trouvons une place pour stationner pour la semaine.
Nous sommes donc fin prêts pour notre grand départ en motoneige. Nous trouvons le point de départ du sentier de motoneige. Le temps est nuageux, mais la visibilité est belle. Avec un peu de papillons dans le ventre, nous entreprenons le départ.

Un peu incertains au départ, nous réalisons rapidement que le sentier est parfaitement balisé. Nous défilons les kilomètres pour notre objectif de mi-journée, soit le village de La Romaine. Le sentier est cahoteux. On ne savait pas à quoi trop s’attendre. Malgré la joie de faire cette aventure, nous baissons un peu nos attentes. Grosse erreur! La suite nous rattrapera rapidement.

En route, nous nous arrêtons au premier refuge que nous rencontrons. Il y a 21 refuges installés par le ministère des Transports. On y trouve un poêle à bois et une provision de bois. À l’extérieur, le numéro du refuge est indiqué avec ses coordonnées GPS. On y trouve également les distances vers l’est et l’ouest du prochain village, du ravitaillement et d’un autre refuge.

Oups! Premier petit changement à l’horaire : direction La Romaine
À La Romaine, tout en faisant le plein d’essence, je consulte mes messages pour être certain qu’il n’y a pas eu de changement. Excellente idée! Initialement, nous devions nous rendre à Chevery et prendre le Pont de glace pour coucher à Harrington Harbour.
Le Pont de glace n’est pas sécurisé sauf pour quelques locaux. Ce qui implique un transport en hélicoptère entre Chevery et Harrington Harbour. L’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la température. De plus, pas de place à coucher à Chevery où tous les habitants de la Basse-Côte se retrouvent pour un tournoi de hockey.
Note :
Un autre groupe de motoneigistes devaient faire le même arrêt, mais n’ayant pas pris le temps de regarder leur message, ils se rendent à Chevery. Impossible de coucher. Deux options pour eux : revenir sur 100 km à La Romaine ou poursuivre sur 40 km et coucher à Tête-à-la-Baleine. Ils opteront pour le 2e choix.
Un après-midi à La Romaine : immersion dans la vie côtière
Notre objectif du matin était de faire 157 km. Finalement, avec les changements, nous avons seulement 60 km à parcourir. Bien que les conditions de sentiers fussent un peu difficiles. Lentement, le ciel bleu apparaît et le moral est proportionnel au soleil qui brille. Nous prenons notre temps pour savourer chaque moment.
Arrivés sur l’heure du dîner, nous en profitons pour voir notre premier village de la région. Situés près de la mer, nous apprécions ce moment de voir l’immensité de la mer. Nous commençons à « décrocher » et prendre le rythme de la Basse-Côte.

Adaptation au changement
Au poste d’essence, dépanneur, épicerie, finalement, tout au même endroit, on nous reconnaît rapidement. Selon les locaux, c’est parce que seuls les policiers et les étrangers portent un casque. Ayant la parole facile, parfois trop, j’entame facilement la conversation. Il semble étrange que nous soyons là. Nous sommes questionnés sur notre motivation de faire un tel voyage.
L’après-midi passe et nous allons finalement à l’hôtel Mme Ruby, à La Romaine.

C’est simple, très propre, l’hôtel accueillant surtout des travailleurs. Un jour, la route reliera Kegaska à La Romaine. En cette période de l’année, c’est tout de même tranquille. Le choix de repas est très limité, soit une seule option. Par contre, l’accueil est très chaleureux et ce sera comme ça partout où nous irons. Le repas est délicieux et, rassasiés, nous allons maintenant nous diriger vers la phase du sommeil. Le petit déjeuner sera tout aussi copieux.

1er mars : Harrington Harbour ou La Grande Séduction
Avec seulement 100 km pour notre prochaine destination, nous nous rendons à l’aéroport de Chevery pour prendre l’hélicoptère à destination de Harrington Harbour (lieu culte du film La Grande Séduction).

Avant le départ, nous faisons le plein d’essence où nous rencontrons Yvrad Marcoux. Cet homme super sympathique est l’oncle de notre chère Alberte. Il nous confirme que nous sommes entre très bonnes mains. Nous n’en avons aucun doute. Après une belle discussion, nous nous rendons à l’aéroport.

Lors de notre attente, nous discutons avec un costier. Il nous mentionne que son grand-père est venu à Chevery. Il a bâti une ferme expérimentale en 1931 en important des animaux, tels que des cochons. Il fait aussi pousser des légumes, principalement des patates. La ferme sera en activité une dizaine d’années.
Nous avons aussi le plaisir de passer un moment avec Judy Monger, de passage à Harrington. Nous apprenons que c’est la meilleure amie d’Alberte. Tout finit avec photos et câlins. Ces rencontres nous permettent de découvrir un côté insoupçonné de la région.

Le service est offert par Héli-Express, et c’est Hugo Rouard qui nous accueille. Il nous explique les règles d’approche de l’hélicoptère. Aucun de nous n’est déçu de faire un tour d’hélicoptère pour se rendre à l’île. Le pont de glace n’est pas sécurisé pour se rendre au gîte La Séduction. Mais nous verrons un motoneigiste local prendre le pont de glace, mais ce dernier change au gré des marées.

Enfin, on décolle! Comme Jean-François en est à son baptême de l’air en hélicoptère, nous l’installons à l’avant, à côté du pilote Fred Nadeau, qui nous amènera à bon port. On peut dire que sa joie a été bien ressentie et qu’il était bien heureux que le pont de glace ne soit pas opérationnel.
Harrington Harbour : une étape mythique sur la Basse-Côte-Nord
Harrington Harbour avec Blanc-Sablon est un des objectifs majeurs de notre voyage. Aller sur la Basse-Côte et ne pas arrêter sur cette île, c’est un peu manquer l’aventure. Lieu culte du film La Grande Séduction, nous sommes séduits par la beauté du village l’accueil de nos hôtes.

Le gîte est seulement à quelques minutes à pied de l’héliport. Nous avons l’ancienne maison des propriétaires pour nous trois seulement. Les chambres sont à l’étage. Au salon, nous avons une magnifique vue sur le port. Nous prenons le temps de bien nous relaxer.

Nous allons visiter le village en marchant sur les trottoirs en bois tout en admirant la mer et le port. Nous avons une petite pensée pour le film La Grande Séduction. Nous sommes au-delà de nos espérances en ce lieu. La température est magnifique.

Le temps file rapidement. On nous attend pour le souper. Trois autres motoneigistes sont présents avec nous. La discussion s’anime rapidement. Tout le monde vit de belles émotions.
L’arôme du repas nous enrobe. À commencer par l’odeur du pain frais, la soupe aux crabes et un ragoût de bœuf, caribou et légumes. Miam miam !

Notre hôtesse, avec toute son humilité, nous met bien à l’aise. On se sent comme dans une grande famille. Encore une fois bien repus, nous allons à notre « maison » pour relaxer et passer une bonne nuit. Et toute une nuit.

Demain, plusieurs surprises seront au rendez-vous!
C’est tout pour cette première partie de mon aventure en motoneige en Basse-Côte-Nord! Je continuerai mon récit dans une prochaine chronique qui sera publiée bientôt, alors restez à l’affût! À bientôt!
