Cette année, j’ai la chance de faire l’essai du Backcountry X-RS 2024 grâce à notre partenaire, Roger A Pelletier inc. de Cabano. Cette motoneige a subi une refonte importante avec plusieurs modifications majeures pour 2024. J’avais beaucoup d’attentes face à celle-ci parce qu’elle semblait avoir été fortement appréciée lors du Snow Shoot 2023. Il faut dire aussi que j’apprécie les motoneiges hybrides. Malgré le peu de neige et la saison en dents de scie que nous vivons, j’ai pu tout de même faire quelques sorties dans les dernières semaines. Il est à noter que mes essais se font essentiellement en sentiers, vu le manque de neige dans ma région. Voici donc mon bilan saisonnier à la suite de cet essai.
Le design pragmatique du Backcountry X-RS 2024
J’apprécie beaucoup l’allure du Backcountry X-RS 2024 sur la plateforme REV Gen5. Tout d’abord, les panneaux sont redessinés et sont plus étroits. Puis, j’apprécie beaucoup le design des phares, surtout maintenant qu’ils sont à la DEL. Ensuite, le modèle que j’avais en essai arborait la couleur « néo-menthe » avec des accents d’orange à plusieurs endroits. C’est un choix de couleurs certainement audacieux, mais très réussi à mon avis. La finition globale de cette motoneige est, selon moi, exceptionnelle et pourrait servir d’exemple à suivre.
D’un point de vue pratique, les phares à la DEL sont performants et efficaces. Comme on pouvait s’y attendre, les panneaux plus étroits améliorent la vue de chaque côté du véhicule. De plus, ils sont faciles à retirer et à remettre. J’apprécie aussi la relocalisation des trappes à air sur le dessus des deux côtés du capot au lieu du nez à l’avant. C’est, selon moi, plus pratique, surtout pour une motoneige hybride. La neige a ainsi beaucoup moins de chances d’entrer dans le compartiment moteur.
Mécanique générale du véhicule
Le moteur 850 E-TEC est l’un de mes préférés chez Ski-Doo. J’ai pu faire l’essai de ce moteur dans plusieurs modèles et il ne me déçoit pas dans le Backcountry X-RS 2024. J’aime le comportement et le rendement de celui-ci. Avec ses 165 HP, la puissance est au rendez-vous et la réponse est presque instantanée. Le comportement de la transmission CVT est tout aussi intéressant en sentier qu’en hors-piste. Non seulement cette combinaison mécanique fonctionne bien, mais ce moteur est léger, ce qui rend la motoneige agile. En plus, ce moteur a démontré une bonne fiabilité à travers les années. Il offre une consommation d’huile et d’essence très raisonnable pour un moteur à deux-temps de haute performance.
Je remarque tout de même le raffinement que Ski-Doo a apporté à sa motorisation sur la plateforme REV Gen5. Par l’ajout d’un nouveau support moteur, la vibration se voit nettement diminuée. Je l’ai remarqué dès le démarrage de la motoneige. Mais ça ne s’arrête pas là ! J’ai noté une bien meilleure isolation de la motoneige que par le passé. Bien que subtilement, les panneaux isolants aident à réduire la chaleur sur les plastiques et le bruit, sans pour autant étouffer la sonorité plaisante du moteur.
L’ajout de ce quatrième support moteur devrait aussi avoir un effet bénéfique à long terme sur le système de poulies ainsi que la courroie d’entraînement. La conception du panneau intérieur refroidit beaucoup mieux cette dernière dans le châssis REV Gen5.
L’écran innovant et l’ergonomie améliorée du Backcountry X-RS 2024
L’écran tactile de 10,25 pouces intégré au Backcountry X 2024 RS est simplement fantastique. Il arbore des couleurs sous le thème Ski-Doo (orange, jaune et noir). La plus grosse amélioration de toutes, c’est la disposition des boutons de contrôle de l’interface sur le guidon. Celle-ci permet de naviguer dans le système sans vraiment avoir besoin de quitter les yeux de la route. Son utilisation extrêmement simple est très intuitive par rapport à l’ancienne roulette.
La position de conduite sur la motoneige est excellente. Elle demeure similaire à ce que c’était par le passé. Le siège est confortable sans être trop mou. L’amélioration des marches-pieds permet une moins grande accumulation de neige. Ainsi, les pieds ne glissent plus autant qu’avant. Pour 2024, on note aussi l’ajout de grattoirs à glace.
Comportement en sentiers du Backcountry X-RS 2024.
La direction et le comportement de la suspension avant sont meilleurs sur le Backcountry X-RS 2024. J’ai observé beaucoup moins de louvoiement et une meilleure stabilité que par le passé. C’est vraisemblablement grâce à la nouvelle colonne de direction. Celle-ci a tout de même ses limites. Je perdais toujours un peu le contrôle sur le devant de la motoneige lorsque les températures étaient douces et que la neige était molle. Cela dit, les skis se soulevaient beaucoup moins que sur la version antérieure.
Pour ce qui est de la suspension arrière, la cMotion X fait toute la différence.
De prime abord, j’étais surpris d’avoir eu autant de facilité en sentiers avec cette motoneige. J’ai remarqué beaucoup moins de transferts dans les courbes. J’ai rapidement constaté que son comportement était meilleur en sentiers bosselés maintenant. Je pouvais bien garder le contrôle. Avec le peu de neige et le manque de surfaçage cette année, j’étais capable de tenir le cap dans les bosses sans lâcher l’accélérateur. Même avec un ajustement minimum des amortisseurs KYB, il était difficile de voir le fond. D’ailleurs, ces amortisseurs ont trois ajustements, ils sont faciles à utiliser et offrent une bonne performance.
BRP affirme que le Backcountry X 2024 RS présente une attitude de Snocross. Pour les raisons énumérées précédemment, je me dois d’acquiescer en ce sens. C’est une nette amélioration.
On se rapproche du MXZ X-RS.
En début de saison, j’ai conduit un MXZ X-RS avec un moteur 850 E-TEC. Je n’ai pas trouvé qu’il y avait une si grande différence entre celui-ci et le Backcountry X-RS 2024. Les deux motoneiges étaient équipées d’une chenille à crampons similaire qui favorisait les accélérations et le freinage en sentiers. Le MXZ X-RS performe certainement mieux dans les courbes ; les skis lèvent moins et la chenille est plus courte. Elle sera assurément plus agile en fin de compte.
Néanmoins, le Backcountry X 2024 RS m’a grandement surpris. À un tel point que je n’avais pas vraiment l’impression d’avoir une motoneige hybride de 146 pouces entre les mains. Pour faire un parallèle, la dernière fois que j’ai eu un sentiment similaire, c’est avec un Renegade que je possédais en 2012. Bien que celui-ci était de 137 pouces, je trouve qu’il se comportait aussi bien que les motoneiges de 121 pouces. Aujourd’hui, le MXZ X-RS est disponible en version de 137 pouces… nous sommes rendus là.
Performance hors-piste du Backcountry X-RS 2024.
Bien qu’il n’y eût pas beaucoup de neige cette année, j’ai réussi à faire quelques tests en neige un peu plus profonde. Dès que j’activais l’accélérateur, la motoneige se soulevait et se plaçait sur le dessus de la neige. C’est très bien. En ce sens, j’apprécie que la gamme Backcountry soit exclusivement disponible avec un moteur à deux-temps. Cela réduit le poids et facilite son contrôle dans la neige. Je dois de dire que je souhaitais avoir cette même mécanique avec un turbo comme dans les motoneiges Ski-Doo de montagne. J’étais très heureux de constater son arrivée pour les modèles 2025.
Vu qu’il y a moins de transfert, ça semble aussi faire une différence sur le comportement en hors-piste, mais ce n’est pas majeur. Bien que la chenille de 1,6 pouce cramponnée se démène plutôt bien dans la neige (avec ses limites), elle est nettement meilleure et plus appropriée pour les accélérations en sentiers. J’aurais néanmoins préféré avoir une chenille de 2 pouces, minimum, et beaucoup plus de neige cet hiver pour pouvoir la tester à fond.
Améliorations souhaitées.
- Lors de différentes randonnées, j’ai remarqué que les phares s’embuaient sous le châssis REV Gen5. Je suspecte que c’est quelque chose qui pourrait facilement être réglé.
- Comme sur les anciens modèles, j’aurais aimé avoir une sangle sur le guidon pour le hors-piste. On l’avait anciennement sur les Backcountry et j’aimerais que ça revienne.
- Une des choses qui m’a réellement surprise, c’est que le modèle à démarreur électrique n’a plus de corde pour démarrer la motoneige. Je trouve que c’est quelque chose qui n’aurait jamais dû être retiré. Pourtant, avec un modèle SHOT, qui en a un de série, je ne comprends pas pourquoi il n’y en a pas un pour toute la gamme.
- Mon expérience de navigation avec l’application mobile BRP Go ! est excellente. Je dois avouer cependant que j’aimerais ne pas avoir à connecter mon téléphone pour utiliser l’interface.
- L’ajustement du levier de frein semblait être une grosse nouveauté. Dans mon cas, je n’ai pas trouvé qu’il s’agissait d’une modification épatante. Pour une motoneige de ce prix, par rapport à nos lois au Québec, j’aurais préféré avoir des rétroviseurs de série à la place, par exemple.
- Lorsque je connectais mon téléphone via le port USB pour activer l’interface de navigation et que je rangeais mon téléphone dans le petit étui de la console, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’accrocher le bouton d’arrêt de la motoneige (kill switch) avec mon coude. En ce sens, il aurait été plus pratique de mettre la fermeture éclair de l’étui ainsi que le port USB de l’autre côté.
Le Backcountry X-RS 2024 : Un nouveau standard hybride ?
Pour conclure, j’ai été grandement étonné par le comportement du Backcountry X-RS 2024. Il a même largement dépassé mes attentes. C’est ma plus grande surprise dans le segment hybride depuis la plateforme Axys de Polaris. J’irais même jusqu’à dire que c’est probablement l’une de mes plus grandes surprises de toutes les motoneiges que j’ai conduites dans les dernières années. Je peux maintenant affirmer que cette motoneige est un véritable hybride 50-50.
Bien que la suspension avant fût améliorée, je dois dire que j’ai toujours une préférence pour celle de Polaris. Cela dit, le Backcountry X-RS 2024 affiche une nette amélioration à tous les niveaux. Il est assurément devenu la motoneige hybride de référence, à mon avis. Les ingénieurs chez BRP ont non seulement réussi à optimiser son comportement, ils ont aussi raffiné cette motoneige et lui ont apporté beaucoup de modifications facilitant son entretien. Tous ces changements devraient d’ailleurs améliorer grandement la fiabilité à long terme de ce véhicule.
