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Bain de culture au Nunavik

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Debout sur la banquise, je fixe l’horizon, incrédule. Sous mes pas, la neige craque et résonne dans l’immensité. Incroyable, je marche sur la baie d’Hudson.

Je suis au Nunavik à quelques kilomètres au large de Puvirnituq, directement sur le 60e parallèle. Pendant une semaine – du 25 au 31 mars —, j’ai remis mon sort entre les mains des guides inuits du Centre de formation du Nunavik en survie arctique (NASTC).

Mon séjour dans le Nord du Québec coïncide aussi avec deux rassemblements traditionnels inuits importants: le Festival des Neiges de Puvirnituq et le départ de la course de traîneaux à chiens Ivakkak. Bref, je profite à fond d’une semaine de tourisme d’aventure au cœur de la culture inuite.

Bain glacé
En ce lundi 28 mars, l’un de mes compagnons de voyage – le seul plongeur certifié du groupe — apprend à plonger sous la glace. Deux plongeurs du NASTC ont sauté avec lui par l’ouverture dans la glace. Il fait – 20 degrés Celsius.

Je m’éloigne pour profiter pleinement du silence. Le vent a creusé dans la neige des stries qui ondulent à l’infini. La lumière est éblouissante. Sur la côte, pas un arbre. C’est la toundra.

Après une dizaine de minutes, les plongeurs remontent à la surface. Sailasi, un Inuit du village de Puvirnituq, dépose un filet rempli d’oursins et de moules près du trou. «Plein de trésors à ramener à la maison», dit-il, en enlevant son masque. Pendant que les hommes grenouille se rhabillent, nous dégustons les mollusques crus.

Des guides inuits
Le NASTC (acronyme pour Nunavik arctic survival training center) célèbre son 20e anniversaire cette année. Paulusie Novalinga, un ranger de Puvirnituq, a démarré le projet pour perpétuer les connaissances ancestrales et motiver les jeunes Inuits en crise d’identité. Aujourd’hui, en plus d’enseigner les compétences traditionnelles qui ont permis aux Inuits de survivre pendant plus d’un millénaire dans la toundra, le centre crée de l’emploi en engageant ses diplômés comme instructeurs et guides. À raison de plusieurs centaines d’étudiants par année, le centre compte désormais des instructeurs dans les quatorze communautés du Nunavik.

Plusieurs membres des Forces canadiennes, des policiers, les rangers, et tous les pilotes de la ligne aérienne Air Inuit ont suivi le cours de survie du centre. «Dernièrement les Forces nous ont envoyé un groupe qui s’en allait en Afghanistan, pour les endurcir», explique le fondateur. Pendant cinq jours intensifs dans la toundra, les participants apprennent notamment à s’orienter avec les marques creusées dans la neige par le vent, à trouver de la nourriture (chasse, pêche, cueillette de petits fruits sous la neige, etc.), et surtout, à se protéger du froid.

Pour tous les goûts
Hiver comme été, le NASTC offre aussi aux touristes du Sud (c’est-à-dire le reste du Québec) et de partout dans le monde, des forfaits sur mesure en tourisme d’aventure. Des activités non traditionnelles, comme la plongée sous-marine, se sont ajoutées au programme avec le temps. Pour ma part, je participe à une expédition sur le territoire en motoneige, avec pêche sur glace et un coucher en igloo.


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