Un coroner veut que le gouvernement impose l’inspection des vieilles motoneiges, après le décès d’un homme écrasé accidentellement par son fils aux commandes d’une motoneige délabrée.
Daniel Ratelle et son fils circulaient à motoneige sur un lac près de leur chalet, dans la région de Shawinigan-Sud, lorsque le véhicule du père s’est renversé.
Le fils, qui suivait sur son propre véhicule, n’a pas pu éviter la victime à temps et lui est passé dessus. Le décès a été constaté le soir même.
Le coroner René Charest estime que la cause principale de l’accident n’est pas humaine. C’est plutôt «l’état lamentable» dans lequel se trouvaient les motoneiges qui a entraîné la mort du père de famille.
Aucun des véhicules impliqués dans l’accident n’était muni d’un indicateur de vitesse fonctionnel ni de rétroviseurs. Leurs skis étaient complètement usés, alors que les phares et feux de signalisation ne fonctionnaient pas sur la motoneige de Daniel Ratelle.
Dans l’obscurité et avec la neige projetée dans les airs, le fils n’avait aucune chance d’éviter le corps de son père.
Pour éviter de tels drames, le coroner recommande que l’État oblige les propriétaires de vieilles motoneiges à faire inspecter leur véhicule par un spécialiste avant de renouveler leur immatriculation.
Un drame évitable
«Quand le mauvais état d’une motoneige cause un décès, ce qui est dramatique, c’est que c’est quelque chose qui aurait pu être évité, déplore Me Charest. Ce n’est pas comme quand une personne va trop vite et qu’il faut être présent au moment même pour l’intercepter.»
«Nous avons reçu le rapport du coroner lundi et nous allons maintenant l’étudier pour voir ce qui va être fait», explique Alexandra Reny, attachée de presse de Julie Boulet, ministre déléguée aux Transports.
Le Journal a joint hier la famille du défunt, qui s’est dite très éprouvée et a préféré ne pas faire de commentaires.
Le président de l’Association des motoneigistes du Québec, Patrick Boucher, n’est pas chaud à l’idée de voir le gouvernement imposer des inspections. «Peut-être qu’après dix ans d’utilisation, ça pourrait être envisageable, concède-t-il, mais c’est relatif, parce qu’il y a de très vieilles motoneiges très bien entretenues.»
Il assure que «les motoneigistes, par définition, sont des gens qui apportent un assez grand soin à leur véhicule».