La motoneige et le bruit; un problème, des solutions

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Notre environnement est composé de sons qui plaisent ou déplaisent. Un son devient indésirable lorsque celui qui l’entend le perçoit comme insupportable à cause de son intensité, de sa période ou que ce son empêche cette personne de percevoir d’autres sons plus pertinents, désirés ou plus plaisants, comme une conversation ou de la musique qui joue.

Le bruit de la circulation routière ou encore de la motoneige provient d’abord du bruit de l’échappement des gaz puis encore du roulement des pneus ou des chenilles dans le cas d’une motoneige. Le nombre de véhicules qui passent, la vitesse de circulation, le nombre d’arrêts et de départs, le tracé qui prend une pente ascendante, puis la configuration du terrain de chaque côté de la route ou de la piste jouent un rôle important sur le climat sonore. Un véhicule qui force à cause de la topographie ou à la suite d’un arrêt génère plus de bruit. Un terrain plat, sans arbre ni arbuste servant d’écran transmettra les sons plus facilement qu’une route ou une piste longeant le pied d’un talus.

Le climat sonore se mesure en décibels. Il s’agit de la pression sonore sur l’oreille humaine. Comme le bruit varie continuellement dans le temps et dans l’espace, il devient nécessaire d’effectuer des mesures avec un sonomètre pour évaluer et aussi analyser la dynamique. À titre d’exemple un niveau sonore maximum ou moyen est-il présent que pendant quelques secondes, ou encore plus présent selon les moments de la journée?  Quel est la différence mesurable entre un passage à 70 km et un à 30 km, ou encore à une distance de 10 ou 30 mètres?

Il est aussi démontré que le bruit excessif a un effet sur la santé physiologique, psychologique et  les habitudes comportementales.

Aussi, il est intéressant de savoir que plus le bruit ambiant est bas, plus une source de bruit soudaine sera considéré comme dérangeante. Comme en témoignent les riverains des autoroutes ou des zones industrielles, on s’habitue à un certain niveau de bruit ambiant continu.

Un autre mythe est de vouloir absolument faire éloigner le tracé des résidences. Il est important de bien comprendre que lorsque l’on double la distance, le niveau sonore ne diminue que de 3 à 4,5 décibels dépendamment du type de sol. Les zones tampons entre les zones de circulation et les résidences ne sont pas des solutions miracles.

Il en est de même pour l’écran végétal. Une plantation d’arbres de 30 mètres (100 pieds) de part et d’autre d’une route ou d’une piste et composée en grande partie de conifères ne contribue qu’à une réduction de 3 à 5 décibels. Une bande d’essences feuillues, en hiver, n’aura pas les bénéfices escomptés et l’impact de vouloir repousser la piste de motoneige à 90 mètres soit 300 pieds n’est pas plus une solution miracle.

Il faut donc essayer de travailler avec d’autres composantes. L’utilisation de la topographie pour planifier les sentiers de motoneiges est une mesure très importante. Pour ce, les droits de passages adéquats doivent être négociés avec les propriétaires des terres afin d’éviter qu’une relocalisation soit encore plus dévastatrice ou agaçante en terme de transmission de son. À cet effet il importe aux gens concernées de se rappeler que les talus absorbent les sons au point de réduire de 6 à 15 décibels. Quand l’utilisation d’un talus naturel comme écran est possible, le tracé pourrait l’emprunter et le voisinage en bénéficierait.  Si ce talus est boisé d’espèces résineuses (sapin, épinette) l’efficacité est encore accentuée. Mais voilà, pour optimiser les tracés en fonction d’une atténuation du bruit, faut-il d’abord pouvoir en discuter avec les propriétaires fonciers et montrer une ouverture à trouver des solutions plus conviviales.

Aussi tout propriétaire d’une nouvelle construction  ou qui en rénove une maison ou un chalet  à proximité d’une route ou d’une piste de véhicule hors-routes ou de motoneige devrait porter une attention particulière à l’isolation des murs, du vitrage, du calfeutrage et de l’étanchéité à l’air des différentes composante de l’enveloppe. Cette attention est non seulement pour des raisons d’économie d’énergie, mais également pour offrir une meilleure protection contre la transmission du bruit. Une simple fente sur une porte mal calfeutrée peut annuler pratiquement la valeur d’un mur entier. Plus la fenêtre ferme étanche par pression, plus l’espace est grand entre les vitres, plus la fenêtre sera efficace. Plus un mur est massif, plus sa résistance à la transmission des sons est élevée. L’insonorisation intérieure d’une habitation par l’utilisation de tapis, de tentures et autres éléments joue également sur la non- transmission du bruit. Il faut donc que la construction ne devienne pas une boîte de résonnance et il faut y penser lorsque l’on y fait des travaux.

 

Sur certains lacs de villégiature c’est la bataille entre les voiliers qui se prétendent plus écologique et les hors-bords. Le conflit perdure tout en ignorant de solutionner ce qui cause l’apparition d’algues bleues ou autres problème pourtant de très grande importance.  Comme le dit le dicton, « pendant que les chefs se battent, le rôti brûle ».  Sur les sentiers de motoneiges c’est aussi, à certains endroits, une lutte pour éliminer la motoneige. Ces luttes stériles ne conduisent jamais à rien et il existe bien des solutions, mais encore faut-il travailler ensemble et y mettre du sien afin de pouvoir les régler.

Les manufacturiers ont abaissé de beaucoup l’émission de bruit par les motoneiges. Les moteurs doivent maintenant rencontrer de nouveaux seuils nord-américains et les résultats sont réels. De 102 décibels, soit l’équivalent d’un marteau pneumatique, ils sont réduits à 73 décibels, soit l’équivalent d’un aspirateur à 10 pieds ou d’un train à 100 pieds. Dans une maison une conversation normale est de 50 décibels tandis qu’un murmure est de l’ordre de 30 décibels. Les prochaines années verront la technologie faire encore de grand pas en ce sens. Les clientèles l’exigent, le jeu de la concurrence y verra.

De plus la réduction de la vitesse en zone habitée en vigueur depuis 2005, exige un comportement plus convivial des motoneigistes qui accélèrent après un arrêt obligatoire ou un passage plus discret durant les soirées et les nuits. Ce sont des mesures auxquelles chacun peut contribuer en circulant le plus discrètement possible. Du côté des clubs, la relocalisation des pistes en utilisant mieux la topographie, les boisés, des choix des tracés en collaboration avec les riverains plutôt qu’en confrontation, seront des mesures qui contribueront aussi à atteindre cette diminution du bruit et permettra aux riverains de cohabiter plus harmonieusement avec la motoneige.  Prendre le temps de négocier le tracé optimal pour assurer une plus grande discrétion corrigera bien des situations.

Le secteur économique de la motoneige  est créateur de richesse avec une bonne intégration au milieu continuera à transformer nos hivers en or blanc pour l’industrie touristique plutôt qu’en champs de bataille ou personne n’y gagne.  Il faudrait contribuer en évitant d’abord les extrêmes et en favorisant les solutions constructives. Les conducteurs extrêmes sont aussi désagréables que les égoïstes déguisés en écolos extrêmes.

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