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ToggleDepuis Chibougamau, le sentier TQ 93 conduit à Chapais, tête des eaux qui se déversent dans la Baie James et la Baie d’Hudson. Cette petite ville, dont l’économie repose sur l’industrie forestière et les mines, souffre actuellement des soubresauts de ces secteurs économiques. La population y est actuellement de 1 600 résidents. L’économie locale repose sur la transformation du bois, la production de la biomasse, la serriculture, la cueillette et le traitement des petits fruits sauvages ainsi que la pomme de terre de semence. Chapais est un relais important sur le sentier TQ 93 pour, entre autres, faire le plein de carburant avant de repartir vers l’ouest. L’Hôtel Opémiska (11 chambres) classé 2 étoiles est également situé à proximité du sentier.
Les services à Chapais
Oujé-Bougoumou
Une boucle qui en vaut le détour est la découverte et l’expérience de la culture Crie par la visite, ou même un séjour à Oujé-Bougoumou. Ce territoire situé à 25 km de Chapais est une réserve amérindienne Crie comptant 750 résidents. Le territoire se trouve riverain au Lac Opémiska et est dirigé par son propre conseil de bande. L’architecture des bâtiments est vraiment exceptionnelle. Elle est l’œuvre, entre autres, de Douglas Cardinal qui a aussi contribué à la conception du Musée canadien de l’histoire à Gatineau. Beaucoup de principes d’avant-garde sont mis de l’avant dans cette communauté, tant au plan de la technologie, de l’urbanisme, de la religion que de l’organisation sociale, ce qui a valu la reconnaissance de l’UNESCO.
On y retrouve l’Institut culturel Cri Aanischaaukamikw, l’Auberge Capissisit, un aréna, une église et une école qui sont des pièces uniques d’architecture. Tout le village utilise d’ailleurs un système de réseau de distribution de la chaleur alimenté depuis des cuves centrales fonctionnant au bois ou à l’huile. La chaufferie est approvisionnée par les résidus forestiers provenant de moulins et des opérations forestières. Ce système constitue une innovation adaptée aux réalités boréales.
L’aréna du village
Une rue du village
L’Auberge Capissisit est un chef-d’œuvre architectural offrant 24 chambres très confortables et classée 3 étoiles. Une salle à manger est également accessible. Pour plus d’information et réservation : 418-745-3944.
Les métiers traditionnels
Voisin de l’auberge, un regroupement de bâtiments traditionnels permet aux visiteurs de connaître les us et les différents fonctions et métiers qui démarquent la vie des Cris. On y fabrique, entre autres, de façon artisanale des raquettes en babiche, des traineaux pour différents usages, des pelles et autres outils de bois associés au piégeage et à la préparation des fourrures ainsi que différents autres objets issus du savoir traditionnel. Une visite de la maison longue permet de voir d’autres travaux exécutés par les femmes Cries. En même temps, celles-ci préparent et surveillent la cuisson du diner traditionnel fait de viande sauvage qui sera partagé avec les visiteurs sur l’heure du midi. Le menu comporte d’agréables surprises et des saveurs uniques à découvrir. Ces abris traditionnels de grandes dimensions et utilisés pour différents travaux sont aussi très confortables et chauds.
Enfin, si une nuit ou deux dans un hébergement traditionnel Cri sur un site au bord du lac peut vous donner l’envie de compléter votre immersion en milieu naturel, différents camps traditionnels sont mis à votre disposition par la communauté. Ces hébergements faits de branches, bien isolés à la mousse sous un manteau de neige et chauffés au bois sont très confortables. Le sol est recouvert d’un tapis d’aiguilles d’épinette, les lits très confortables sont surélevés et montés sur des planchers de bois. On y retrouve même des séchoirs rustiques et très efficaces pour les vêtements. Pour plus d’information sur les activités et les hébergements traditionnels Cris, Madame Anna David Bosum, animatrice culturelle (418 770 8752), se fera un plaisir de vous organiser un séjour sur mesure sur le territoire d’Oujé-Bougoumou. Les groupes sont également bienvenus.
Anna David Bosum à l’hébergement de groupe
Hébergement traditionnel pour recevoir des groupes
Hébergement traditionnel pour 4 personnes
Hébergement traditionnel chaud isolé à la mousse et la neige
Un poste d’essence et dépanneur, soit le Casey’s Gas-Depanneur, est facilement repérable et accessible aux motoneigistes. Un séjour à Oujé-Bougoumou, c’est vraiment une expérience unique et très agréable. Tous les motoneigistes s’en rappelleront longtemps.
Oujé-Bougoumou – Lebel-sur-Quévillon
Par le sentier local très bien damé, nous revenons vers Chapais pour reprendre le sentier TQ 93 en direction ouest vers Lebel-sur-Quévillon.
Le Club de motoneige de Chapais
Un arrêt presque obligatoire pour prendre un café et s’enquérir des dernières conditions se fait au Club de motoneige de Chapais. On ne peut le manquer, le sentier passe devant. Plusieurs motoneigistes s’y donnent rendez-vous pour le repas du matin avant d’entreprendre le segment de 235 km entre Chapais et Lebel-sur-Quévillon. Un menu est offert toute la journée et certaines activités de soir y prennent place occasionnellement. Jacques Bérubé, membre fondateur et actuellement président du club, est très fier de son organisme qui maintient non seulement des services complets, mais aussi des sentiers de qualité. Vous y serez reçus agréablement et découvrirez par des photos et documents, l’histoire de ce club qui survit très bien malgré l’exode de la population qui affecte Chapais depuis les dernières années.
Restauration et service au Club de motoneige de Chapais
Depuis le club de Chapais, le sentier TQ 93 prend alors ses plus belles parures. Le parcours utilise le talus d’une ancienne voie ferrée et est donc sans bosse ni obstacle en plus d’offrir une vue imprenable sur les paysages et lacs qu’il traverse. Pour certains ce sera un bon coin pour rouler, mais aussi de très beaux endroits pour prendre des photos.
Le sentier sur l’ancienne emprise du Canadien National
La faune depuis le sentier
Il est intéressant d’observer depuis le sentier et à différents endroits les lagopèdes des saules, appelés aussi perdrix blanches. Ces magnifiques oiseaux nichent habituellement plus au nord, mais un bon nombre vient passer les hivers dans des milieux plus faciles, soit près du 50e parallèle. Les pattes entièrement emplumées, cet oiseau de l’Arctique migre pour la durée de l’hiver dans la région où il trouvera refuge et nourriture dans les arbustes et les aulnes en bordure des lacs et rivières ou dans les clairières des forêts. Son régime alimentaire d’hiver est constitué de tiges et de bourgeons de ces arbustes. Vers la fin d’avril, il repartira pour ses territoires de nidification situés dans la toundra où la végétation est broussailleuse et le sol est humide. La migration peut se faire sur plus de 1 000 km. Sa moyenne de longévité est de 8 ans. La femelle pond de 10 à 14 œufs, une fois par année. Si vous êtes rapides sur la caméra, vous pourrez les photographier depuis le sentier.
Un très beau tracé qui offre une vue superbe sur les lacs et rivières
Vous croiserez certainement aussi quelques renards en quête de nourriture dans les tourbières du sentier TQ 93.
Le dépanneur et poste d’essence de Desmaraisville
La seule halte essence et dépanneur avant Lebel-sur-Quévillon est à Desmaraisville. Ce petit village minier ne compte plus qu’une poignée de résidents heureux de vous accueillir et de vous informer.
Le sentier TQ 93 permet par un sentier local de se rendre au village Cri Waswanipi qui signifie « lumière sur l'eau ». Cette appellation décrit bien une pratique des ancêtres, qui utilisaient des torches alimentées à l'huile de pin pour harponner et attraper les esturgeons qui se rassemblaient lors de la fraie à l'embouchure de la rivière Waswanipi. Cette région fut une région ressource pour la traite des fourrures. Dès 1765, la Compagnie du Nord-Ouest puis la Compagnie de la Baie d’Hudson y ont maintenu des postes de traite et transigeaient avec les Cris de la région. Le dernier poste de traite ferma en 1965. Puis ce fut la période des ressources minières et forestières. Une scierie occupe un rôle important dans l’économie de ce village. Lors de notre passage, le sentier local donnant accès au village de Waswanipi depuis le TQ 93 n’était pas entretenu. Nous avons renoncé à ce détour de 60 km pour filer en direction de Lebel-sur-Quévillon.
L’ancien village de Miquelon, la route 113 et le pont du sentier TQ 93
Miquelon ou Pakitamakak en cri est situé sur les rives de la rivière O’Sullivan, le sentier y accède par un long pont de l’ancien chemin de fer du Canadien National. Cet ancien village est aujourd’hui presque abandonné. La route 113 le traverse, sans plus. Aucun restaurant ni poste d’essence.
Un autre 73 km et c‘est l’arrivée à Lebel-sur-Quévillon par le sentier TQ 93.