Lorsque vous circulez dans les sentiers de votre club local, vous ne la remarquez peut-être pas, mais lorsque vous voyagez dans une autre région vous y prêtez une attention particulière. Vous l’avez deviné, je parle de la signalisation.
Cette signalisation est installée entièrement par des bénévoles. Depuis près de 20 ans, je suis bénévole pour mon club local. Je donne un coup de main à la pose et au retrait de la signalisation à chaque automne et à chaque printemps. Tous ces bénévoles installent les panneaux obligatoires et tous ceux qui indiquent une courbe, un pont, un danger, un secteur résidentiel. À cela s'ajoutent les tourelles indiquant la direction et la distance des villes, des villages, des concessionnaires, des gites, des hôtels, des stations d’essence, des relais et des partenaires des clubs de motoneige. La signalisation est utile et sécuritaire pour les motoneigistes afin de s’orienter et de se rendre aux services. Elle est également très importante pour les conducteurs de la surfaceuse spécialement lors des tempêtes de neige dans les endroits découverts afin de rester dans le sentier. Idéalement, les bénévoles de chaque club des différentes régions installent majoritairement la signalisation avant que le sol ne soit gelé. Ceci lui permet de rester bien en place lors des grands vents et des redoux durant l’hiver. Plusieurs clubs installent de la signalisation permanente (poteau de fer) dans les endroits boisés là où les propriétaires fonciers leur en donnent la permission. Cela permet de diminuer le nombre d’heures de bénévolats. Comme vous pouvez vous en douter, les bénévoles pour les clubs c’est une denrée rare.
Équipés de VTT, remorques, de pinces monseigneur, de masse ou de systèmes ingénieux de masse, les bénévoles s’arment de patience pour préparer la nouvelle saison. L’installation des balises rouges dans les champs se fait normalement à tous les 100 mètres et disposées de façon à former un tracé d'environ 6.5 mètres de large, soit 2 largeurs de surfaceuse pour rendre le sentier sécuritaire.
Bien entendu, il y a quelques normes à respecter pour rendre la signalisation conforme, le tout se retrouve dans un guide que le Ministère des Transports de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports met à la disposition des clubs de motoneige. Une norme importante à respecter est la distance entre le Stop et l’avant-stop. Le panneau d’arrêt et le signal avancé d’arrêt doivent être installés à une distance de 100 mètres, ou 300 pieds pour les plus « expérimentés ». Ces 2 panneaux doivent être installés individuellement sur leur balise et à la droite du sentier.
L’utilisation d’un télémètre laser permet de vérifier les distances de façon précise, mais le bon vieux truc des 100 enjambées de 3 pieds ou 1 mètre (en fonction de votre grandeur) fonctionne quand même assez bien. C’est d'ailleurs, l’un des premiers facteurs que les policiers vont regarder lorsqu'ils enquêtent sur les causes d’un accident majeur à une traverse de route. Cette méthode permet de protéger les motoneigistes et les bénévoles qui installent la signalisation, ils la connaissent bien.
Je profite de l'occasion afin de remercier tous les bénévoles pour le temps si précieux et si important qu'ils donnent, année après année, à leur club respectif lors de la pose et du retrait de la signalisation. Ils contribuent à la mise en place et à l'entretien d'un réseau de sentiers provincial qui compte plus de 30 000 km au Québec. C’est grâce à eux que nous pouvons circuler en toute sécurité.
En terminant, saviez-vous que le nombre de km du réseau de sentiers surfacés par les clubs de motoneigistes au Québec est plus grand que celui des chemins publics entretenus par le MTQ ? Impressionnant non ?
Bonne saison à tous.
