Après avoir été délaissée pendant une dizaine d’années, Lanaudière, celle qui a longtemps été l’une des principales destinations vacances pour nos voisins du sud, fervents amateurs de motoneige, semble recouvrir ses charmes d’autrefois.
Alors que le tourisme hivernal américain était en baisse depuis une dizaine d’années, notamment en raison de la parité du dollar canadien, de la situation économique difficile aux États-Unis et de l’arrivée du passeport, ce dernier a repris du souffle l’an dernier et cette année, indique Denis Brochu, directeur général de Tourisme Lanaudière.
L’année dernière, le fait que très peu de neige soit tombée dans le Nord des États-Unis et sur le sud du Québec aurait pu expliquer la légère hausse de touristes américains dans la région de Lanaudière, venus à la rencontre de la poudre blanche. Cependant, le fait que la neige soit tombée en abondance cette année tant sur l’ensemble du sud du Québec que dans le Nord des États-Unis et que les Américains continuent d’affluer sur le territoire lanaudois témoigne qu’ils sont réellement de retour dans notre coin de pays.
« Nos entrepreneurs hôteliers et aubergistes sont unanimes et ce, un peu partout sur le territoire. Ils disent constater une légère hausse de touristes américains venus profiter des joies de l’hiver chez nous. Bien sûr, on ne parle pas d’un retour des Américains tel que nous l’avons connu au début des années 2000. Cependant, on peut parler depuis l’an dernier de la fin d’une ère à la baisse », explique Denis Brochu.
En plus du son de cloche provenant des entrepreneurs de la région, cette hausse de l’achalandage s’exprime aussi par une croissance de 33 % de plus de « clics » sur le site du Pays de la motoneige, un site de référence pour les amateurs de motoneige pour les régions de Lanaudière et de la Mauricie, provenant d’Américains résidant dans le nord du pays (New York, Pennsylvanie, etc.). « Quand quelqu’un a une passion, il va la maintenir. Les Américains, comme nous, se sont habitués à l’exigence du passeport et à la parité du dollar canadien qui est devenue chose normale : les irritants se sont donc estompés avec le temps », explique Denis Brochu.
Développer une nouvelle clientèle
Comme le concède Denis Brochu, la baisse importante de touristes américains a fait mal au tourisme dans Lanaudière, l’une des régions les plus tournées vers ce marché. Cependant, cela a aussi permis à Tourisme Lanaudière de tourner sa chemise de côté et de se diriger vers de nouveaux marchés : l’Ontario et l’Europe (France, Belgique).
« Depuis sept ou huit ans, nous avons commencé à proposer une approche globale de tourisme de villégiature aux touristes européens et la réponse est positive », commente Denis Brochu, qui souligne que les Européens sont davantage conquis par l’authenticité de nos paysages et les activités hivernales traditionnelles d’aujourd’hui et d’autrefois, comme la pêche blanche et les randonnées de traîneaux à chiens.
Denis Brochu ajoute qu’un partenariat avec la région de la Mauricie en matière de tourisme permet aussi d’attirer davantage de touristes puisque cela « donne des moyens plus importants » aux entreprises. « Le fait d’avoir varié notre clientèle est salutaire pour les entreprises que représente Tourisme Lanaudière. Quand on dépend d’un seul marché, c’est souvent une question de vie ou de mort pour certains commerces », conclut-il.