Le retour du P’tit Train du Nord!

P’tit train du Nord sentier de raccordement de plusieurs régions

Un brin d’histoire

Une saga peu glorieuse de notre histoire s’est déroulée de 1997 à 2004 dans la région des Laurentides. 600 familles réclamaient que les motoneiges soient chassées de cette piste de 200 kilomètres. Ils se plaignaient du bruit et affirmaient que le vrombissement des machines avait des effets néfastes sur leur sommeil et sur leur santé. Le P’tit Train du Nord était le centre d’une querelle qui s’est conclu en faveur de la coalition qui évoquait les effets nuisibles de la motoneige dans ce secteur.

La Cour supérieure du Québec avait finalement ordonné à la MRC des Laurentides d’interdire un tronçon de la piste aux motoneigistes. Le secteur visé s’étendait sur 38 kilomètres et était situé entre Saint-Faustin-Lac Carré et Labelle.

Avec une forme de détachement, la ministre Libéral du tourisme de l’époque, Nathalie Normandeau, se voulait rassurante en mentionnant qu’il ne fallait pas céder à la panique et plutôt songer à trouver un équilibre entre les intérêts des motoneigistes et ceux des résidents. De plus, elle ajoutait avec très peu de compassion que l’interdit ne s’appliquait qu’à 38 des 33 000 kilomètres de sentiers ouverts aux motoneigistes.

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Un jugement de la Cour

En effet, un jugement de la Cour supérieure a interdit aux motoneigistes de circuler
sur une portion de la piste du P’tit Train du Nord provoquant beaucoup de réactions
dans les Laurentides. Les adeptes de la motoneige et les commerçants qui profitaient de cette activité hivernale craignaient, avec raison, de la répercussion négative que pouvait avoir cette décision.

C’est un montant de 12 millions de dollars qui fut distribué en indemnisation aux citoyens demeurant à moins de 100 mètres du sentier, à raison de 1200$/habitant pour chacune des sept saisons hivernales couvertes par le jugement de la Cour supérieure.

Pour être honnête, ce jugement venait mettre un coup de barre à la liaison entre Lanaudière, Laurentides et l’Outaouais. Les motoneigistes étaient confrontés à des culs-de-sac ou des détours interminables pour effectuer le trajet entre ces régions.

Un homme s’est levé!

En 2006, monsieur Roland Leroy a entrepris une croisade pour trouver une solution durable pour le bien des motoneigistes et les régions concernées. Son objectif était d’utiliser les emprises du Ministère du Transport du Québec pour relocaliser la portion de 38 kilomètres perdus par le jugement Langlois.

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Fort de ses efforts, la finalisation de son projet à presque connu son dénouement en 2012 lorsqu’il avait conclu un accord avec le ministre Libéral adjoint au transport. Un budget de 7 millions avait également été préalablement accordé pour sa réalisation, mais le gouvernement avait par la suite décidé de mettre le projet sur la glace en attendant les résultats à venir. Comme prévu, cette année fut marquée par une élection provinciale et le gouvernement en place a dû céder sa place au Parti Québécois.

Malheureusement, le nouveau parti au pouvoir ainsi que son nouveau ministre des transports, n’étaient pas enclins à ce projet et par conséquent, l’entente avec le gouvernement précédent était devenue caduque.

Ne se laissant pas abattre par cet échec, monsieur Leroy a continué à taper sur le clou. En 2017, le gouvernement fédéral lui a donné sa chance. Monsieur Leroy devait présenter une étude financière et de préfaisabilité pour démontrer les coûts pour la réalisation du projet. Il a présenté une demande de 3 millions et le gouvernement fédéral a finalement acquiescé à sa demande.

Cette annonce a donc mis fin à la saga qui a duré 20 ans en incluant le début des procédures de la coalition en défaveur des motoneigistes.

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Des arguments et des accommodements

Faut-il le rappeler, le P’tit Train du Nord était une ancienne voie ferrée et par conséquent, le passage du train se faisait à toutes heures du jour. Cet argument, souligné dans les débats par la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, n’a jamais été considéré par le juge.  Malheureusement pour les motoneigistes, ils devaient respecter des heures restrictives de circulation.

De nombreux accommodements avaient été mis en place par les responsables du dossier, dont l’installation de barrières pour empêcher la circulation en dehors des heures permises.

Cette victoire en 2017 de monsieur Leroy était réjouissante, mais il était encore loin de la coupe aux lèvres. Les travaux ont débuté en 2018 pour une ouverture prévue pour l’année 2019. Cependant, il a dû faire face à des mécontentements, car les citoyens demeurant près du nouveau tracé voyaient d’un mauvais œil le passage imminent de motoneiges à proximité de leur domicile. Malgré tout, le projet prévoyait un sentier sur une section appartenant au Ministère des Transports du Québec.

Finalement, le 30 novembre 2020, l’autorisation finale du MTQ a été accordée pour le passage et l’inter-relation des Laurentides, Lanaudière et l’Outaouais.

La motoneige, un moteur économique important.

Ce dénouement a certainement réjoui la communauté motoneigiste qui pouvait à nouveau avoir accès à un sentier reliant Saint-Faustin-Lac Carré à Labelle. Les commerçants locaux ont également reçu cette nouvelle avec enthousiasme, car c’est un apport économique qui n’est pas négligeable pour cette région.

Rappelons qu’au Québec, annuellement, la motoneige génère des retombées économiques estimées à plus de 3 milliards de dollars. Puisque l’activité se déroule durant une période de 12 à 16 semaines, il est normal que les intervenants de la région des Laurentides veuillent leur part du gâteau.

M.Leroy P’tit train du Nord sentier de raccordement de plusieurs régions
M. Roland Leroy peut maintenant dire mission accomplie!

Contre vents et marées, monsieur Leroy s’est dressé, droit comme un chêne, pour arriver à son objectif. Même s’il n’a peut-être pas fait l’unanimité dans ce dossier, force est d’admettre que sa patience a été mise à rude épreuve. Son acharnement est cependant venu à bout de la bureaucratie.

« Il est important de rappeler aux gens que le P’tit Train du Nord peut maintenant relier les régions. C’est l’argent des contribuables, et par la même occasion celle des motoneigistes, qui a été investie dans ce projet », souligne-t-il avec fierté.

En conclusion, celui qui a mené à terme ce projet sur une longue échéance durant sa présidence du Club de motoneige Diable et Rouge peut maintenant mentionner que sa mission est accomplie. Les embûches ont été nombreuses pendant son combat, mais il a gardé la tête haute, vers l’objectif qu’il s’était fixé.

Pour plus d’informations sur le P’tit train du Nord, voici le site du sentier. 

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